J’ai grandi dans un musée, celui de Félix (Félix Leclerc a été un des donateurs importants du Musée historique de L’Île-Perrot devenu le Musée régional de Vaudreuil-Soulanges), j’ai passé des heures à respirer l’odeur du tabac mélangé à celle du bran de scie en jouant dans les ateliers de mes grands-pères; je suis entourée de femmes pour qui le sens du sacré se déploie à travers les gestes du quotidien. Je suis marionnettiste. J’anime des objets, je les charge, je les transforme et leur donne vie. Je porte en moi cet héritage où le rituel rencontre une mémoire, une parole, un souvenir, une histoire. Et, même si à l’origine ce métier n’était pas «prédestiné au partage» et se transmettait d’un groupe restreint à un autre, il est à présent accessible à tous ceux et celles qui sont prêts à s’armer de patience pour s’y initier. C’est un art qui s’acquiert lentement, qui se découvre. Bien sûr, il existe autant de façons de concevoir cette profession qu’il y a d’artistes créateurs et, aujourd’hui, malgré l’éclatement du castelet, le décloisonnement des techniques, le partage des connaissances, le rituel demeure et se transmet. Je suis une apprentie, mon devoir est de connaître ce qui m’a précédée, de chérir mon héritage, de tendre l’oreille, la main, de prendre.
L’objet: sens du sacré, du rituel, du geste
La marionnette. J’en avais peur. Non pas à cause de l’image infantilisante qu’on s’en fait trop souvent, mais des exigences que je lui pressentais. Comment traduire cette énergie, ces mots, cette fougue qui m’anime dans un si petit objet… dans une seule main? Comment garder un certain contrôle sur le personnage alors qu’il est devant moi, extérieur à moi? Comment offrir au spectateur une intériorité qui n’est pas l’affaire d’un corps mais de deux?
Pourtant, la marionnette est arrivée à point nommé dans mon parcours. À mi-chemin entre le théâtre et la danse, elle possède un langage qui lui est propre, et la compréhension du personnage (du moins, celle que je m’en fais) passe largement par la corporalité. C’est donc en janvier 2004, à l’occasion du cours «Marionnette expérimentale» donné par Marthe Adam à l’UQAM, que j’ai découvert cet «outil», cet allié de la parole, de l’écriture théâtrale. La marionnette s’est greffée naturellement à ma pratique, et sa présence dans un projet me le rendait plus intéressant, plus inspirant qu’un autre où elle ne se trouvait pas.
Le savoir : l’expérience du vocabulaire
Je suis entrée au DESS (Diplôme d’études supérieures spécialisées) en Théâtre de marionnettes contemporain avec la volonté de fouiller certains axes de mise en scène. Je désirais définir le rapport des corps à l’espace en «jouant» avec les fonctions théâtrales de la marionnette et de l’acteur-manipulateur. Ç’a été une fabuleuse expérience! Le DESS, c’est un catalyseur, un incubateur, une occasion de nous regarder, de nous connaître, de nous remettre en question. C’est un programme de perfectionnement qui vise à former des artistes créateurs dont la pratique est magnifiée par la marionnette.
Dans ma cohorte, il y avait des acteurs, des scénographes, une ébéniste, des dramaturges, des autodidactes, etc. Cette pluralité des parcours nous a permis de nous ouvrir à différentes manières de porter la marionnette à la scène. La première fois que tout ce beau monde a eu à préparer et à présenter une maquette de décor «à l’échelle», dans le cours de Patrick Martel, une évidence est apparue: il est impératif pour les «travailleurs de la marionnette» de saisir l’importance de chacun des métiers qui y sont reliés puisque ce médium se construit principalement par la matière et le mouvement. Je ne suis pas plus scénographe aujourd’hui qu’avant mon entrée au DESS, mais j’y ai acquis un langage et j’y ai puisé des ressources qui me permettent maintenant d’exprimer mes idées et de comprendre les concepteurs avec qui je collabore.
Puis, il y a eu toutes ces rencontres avec des praticiens de l’étranger, le périple à New York où nous avons rencontré Bazil Twist, Theodora Skipitares, les compagnies Great Small Works et Chinese Theater Works, et l’invitation au Festival mondial des théâtres de marionnettes à Charleville-Mézières. Il y a eu le cours de mise en scène où j’ai fait la rencontre d’Irina Niculescu qui, par son ouverture face à mes propositions, ses questions et sa manière de m’amener à penser la mise en scène, est devenue une complice, une dame pour qui j’ai la plus grande estime et avec qui j’entretiens un dialogue précieux. Il y a aussi eu une scission. Ce qui avait toujours été Myriame l’interprète est devenu deux choses, puis trois. Trois « personnalités artistiques » : interprète, metteure en scène et créatrice-conceptrice de mes propres solos. Toutes trois issues de mon cheminement au sein de cette première cohorte du DESS.
Depuis ma sortie, j’ai la chance de faire des allers-retours constants entre ces trois sphères. Je perçois mon travail comme le prolongement de mes envies, du monde qui m’entoure, et je m’offre quotidiennement un terrain de jeu où les règles font, elles aussi, partie des choses à inventer. Cultiver un goût pour la contrainte n’a rien d’exceptionnel mais engendre son lot de «situations limites» où l’artiste est amené à se dépasser. Comme interprète, j’adore plonger, m’immerger dans l’univers d’un autre artiste. J’aime les balises et les contraintes, j’aime suivre la partition du metteur en scène qui, à la manière d’un chef d’orchestre, sait donner impulsions, rythme et générosité à l’ensemble. J’aime mettre ma créativité, mon inventivité, mon expérience au service de cet ensemble. Tout comme je me plais à accorder les divers éléments d’un spectacle lorsque je m’attaque à une mise en scène. Je fais mes gammes en travaillant au sein de ma compagnie, les Ironistes, et avec des jeunes du milieu collégial; des terrains de jeu où les contraintes «phynancières» m’amènent à développer des facettes innovantes du «low tech» pour parvenir à un rendu global convaincant. Enfin, comme artiste soliste, je joue avec les limites de l’autofiction. J’ai développé une curiosité (inusitée) pour la miniature dont le rapport avec le corps du manipulateur est très intéressant. C’est une de mes «personnalités artistiques» que je souhaite voir grandir. Mais qui dit soliste ne dit pas seule: je forme, depuis peu, un dynamique duo de créateurs avec Noë Cropsal, un ami découvert au DESS avec qui je travaille sur une trilogie de triptyques qui réunira de courtes pièces en duo et en solo.
La passation: relève et milieu
Le métier de marionnettiste s’acquiert lentement et s’apprend en le faisant. Je vois mes comparses du DESS trouver leur niche au sein de compagnies chevronnées tout en étayant leur pratique, et il en ressort de beaux échanges, des histoires de cœur entre les créateurs expérimentés et la relève. Moi, c’est le Théâtre de l’Œil qui m’a ouvert sa porte. En prenant part à la création du spectacle Sur 3 pattes, je suis «rentrée à la maison». Travailler avec des gens comme André Laliberté, Jean Cummings et Graham Soul, qui ont plus de 30 ans de métier, c’est impressionnant. Tout comme entrer dans l’univers de Simon Boudreault et de Richard Lacroix, coauteurs du spectacle. Récemment, André Laliberté m’a offert de me joindre à l’équipe du Porteur, qui tourne depuis plus de quatorze ans. Première femme à intégrer la production, je fus touchée, émue par le geste. Dirigée et guidée par André, j’ai goûté à la marionnette à fils. Cette expérience nouvelle m’a fait découvrir un calme, une douceur et une patience que je ne me connaissais pas et ça, c’est grâce à la confiance qu’on a su me porter.
Je crois au statut d’apprenti, à la formation par la praxis. J’aime penser que le décloisonnement des techniques de marionnettes doit se faire par le partage et l’ouverture à l’autre. J’ai reçu un soutien exceptionnel de mes pairs (artistes et compagnies), de l’Association québécoise des marionnettistes, de diffuseurs, de l’École supérieure de théâtre de l’UQAM et d’événements consacrés à la marionnette, comme les Trois Jours de Casteliers et le Micro-festival de marionnettes en chantier, organisé par les Sages Fous à Trois-Rivières. Ces gens et ces institutions ont agi comme conseillers ou comme mentors, ils ont « hébergé » ma compagnie ou lui ont prêté des ressources. Sans eux, il m’aurait sans doute été moins aisé de rêver !…
La marionnette recèle d’infinies possibilités et elle se doit d’être utilisée à sa juste valeur. Elle l’est souvent dans les spectacles jeunes publics. Cependant, les théâtres institutionnels semblent frileux à l’idée de programmer un spectacle de marionnettes destiné à un public adulte. Je félicite et encourage le travail des Écuries, de la Chapelle, de l’Usine C et du Théâtre d’Aujourd’hui, qui osent se prêter au jeu plus d’une fois tous les deux ans. Il est grand temps que l’utilisation de la marionnette au sein des théâtres institutionnels s’étende au-delà des apparitions furtives ou des salles dédiées à la relève. La marionnette fait partie de la dramaturgie contemporaine et, dans le contexte politique et culturel actuel, l’espoir réside dans le fait qu’elle seule possède encore la liberté de tout dire.
Je porte en moi le rêve de pratiquer ce métier ma vie durant, de multiplier les expériences et d’approfondir davantage chaque technique, chaque forme, chaque idée. Pour être garants de l’avenir, nous devons tenir compte du passé ; le fouiller, nous en inspirer, nous en éloigner s’il le faut, mais demeurer audacieux dans notre quête d’absolu. Je souhaite porter à la scène de tout petits bouts d’humanité ; des fragments de mémoire qui puissent guider, inspirer et éblouir.
Myriame Larose est l’une des diplômés de la première cohorte du DESS en Théâtre de marionnettes contemporain de l’UQAM (2009). Depuis bientôt dix ans, elle œuvre à titre d’interprète au sein de différentes compagnies de théâtre, de danse et de marionnettes. Elle est également cofondatrice du groupe les Ironistes et connaît des débuts prometteurs comme artiste soliste et metteure en scène.
J’ai grandi dans un musée, celui de Félix (Félix Leclerc a été un des donateurs importants du Musée historique de L’Île-Perrot devenu le Musée régional de Vaudreuil-Soulanges), j’ai passé des heures à respirer l’odeur du tabac mélangé à celle du bran de scie en jouant dans les ateliers de mes grands-pères; je suis entourée de femmes pour qui le sens du sacré se déploie à travers les gestes du quotidien. Je suis marionnettiste. J’anime des objets, je les charge, je les transforme et leur donne vie. Je porte en moi cet héritage où le rituel rencontre une mémoire, une parole, un souvenir, une histoire. Et, même si à l’origine ce métier n’était pas «prédestiné au partage» et se transmettait d’un groupe restreint à un autre, il est à présent accessible à tous ceux et celles qui sont prêts à s’armer de patience pour s’y initier. C’est un art qui s’acquiert lentement, qui se découvre. Bien sûr, il existe autant de façons de concevoir cette profession qu’il y a d’artistes créateurs et, aujourd’hui, malgré l’éclatement du castelet, le décloisonnement des techniques, le partage des connaissances, le rituel demeure et se transmet. Je suis une apprentie, mon devoir est de connaître ce qui m’a précédée, de chérir mon héritage, de tendre l’oreille, la main, de prendre.
L’objet: sens du sacré, du rituel, du geste
La marionnette. J’en avais peur. Non pas à cause de l’image infantilisante qu’on s’en fait trop souvent, mais des exigences que je lui pressentais. Comment traduire cette énergie, ces mots, cette fougue qui m’anime dans un si petit objet… dans une seule main? Comment garder un certain contrôle sur le personnage alors qu’il est devant moi, extérieur à moi? Comment offrir au spectateur une intériorité qui n’est pas l’affaire d’un corps mais de deux?
Pourtant, la marionnette est arrivée à point nommé dans mon parcours. À mi-chemin entre le théâtre et la danse, elle possède un langage qui lui est propre, et la compréhension du personnage (du moins, celle que je m’en fais) passe largement par la corporalité. C’est donc en janvier 2004, à l’occasion du cours «Marionnette expérimentale» donné par Marthe Adam à l’UQAM, que j’ai découvert cet «outil», cet allié de la parole, de l’écriture théâtrale. La marionnette s’est greffée naturellement à ma pratique, et sa présence dans un projet me le rendait plus intéressant, plus inspirant qu’un autre où elle ne se trouvait pas.
Le savoir : l’expérience du vocabulaire
Je suis entrée au DESS (Diplôme d’études supérieures spécialisées) en Théâtre de marionnettes contemporain avec la volonté de fouiller certains axes de mise en scène. Je désirais définir le rapport des corps à l’espace en «jouant» avec les fonctions théâtrales de la marionnette et de l’acteur-manipulateur. Ç’a été une fabuleuse expérience! Le DESS, c’est un catalyseur, un incubateur, une occasion de nous regarder, de nous connaître, de nous remettre en question. C’est un programme de perfectionnement qui vise à former des artistes créateurs dont la pratique est magnifiée par la marionnette.
Dans ma cohorte, il y avait des acteurs, des scénographes, une ébéniste, des dramaturges, des autodidactes, etc. Cette pluralité des parcours nous a permis de nous ouvrir à différentes manières de porter la marionnette à la scène. La première fois que tout ce beau monde a eu à préparer et à présenter une maquette de décor «à l’échelle», dans le cours de Patrick Martel, une évidence est apparue: il est impératif pour les «travailleurs de la marionnette» de saisir l’importance de chacun des métiers qui y sont reliés puisque ce médium se construit principalement par la matière et le mouvement. Je ne suis pas plus scénographe aujourd’hui qu’avant mon entrée au DESS, mais j’y ai acquis un langage et j’y ai puisé des ressources qui me permettent maintenant d’exprimer mes idées et de comprendre les concepteurs avec qui je collabore.
Puis, il y a eu toutes ces rencontres avec des praticiens de l’étranger, le périple à New York où nous avons rencontré Bazil Twist, Theodora Skipitares, les compagnies Great Small Works et Chinese Theater Works, et l’invitation au Festival mondial des théâtres de marionnettes à Charleville-Mézières. Il y a eu le cours de mise en scène où j’ai fait la rencontre d’Irina Niculescu qui, par son ouverture face à mes propositions, ses questions et sa manière de m’amener à penser la mise en scène, est devenue une complice, une dame pour qui j’ai la plus grande estime et avec qui j’entretiens un dialogue précieux. Il y a aussi eu une scission. Ce qui avait toujours été Myriame l’interprète est devenu deux choses, puis trois. Trois « personnalités artistiques » : interprète, metteure en scène et créatrice-conceptrice de mes propres solos. Toutes trois issues de mon cheminement au sein de cette première cohorte du DESS.
Depuis ma sortie, j’ai la chance de faire des allers-retours constants entre ces trois sphères. Je perçois mon travail comme le prolongement de mes envies, du monde qui m’entoure, et je m’offre quotidiennement un terrain de jeu où les règles font, elles aussi, partie des choses à inventer. Cultiver un goût pour la contrainte n’a rien d’exceptionnel mais engendre son lot de «situations limites» où l’artiste est amené à se dépasser. Comme interprète, j’adore plonger, m’immerger dans l’univers d’un autre artiste. J’aime les balises et les contraintes, j’aime suivre la partition du metteur en scène qui, à la manière d’un chef d’orchestre, sait donner impulsions, rythme et générosité à l’ensemble. J’aime mettre ma créativité, mon inventivité, mon expérience au service de cet ensemble. Tout comme je me plais à accorder les divers éléments d’un spectacle lorsque je m’attaque à une mise en scène. Je fais mes gammes en travaillant au sein de ma compagnie, les Ironistes, et avec des jeunes du milieu collégial; des terrains de jeu où les contraintes «phynancières» m’amènent à développer des facettes innovantes du «low tech» pour parvenir à un rendu global convaincant. Enfin, comme artiste soliste, je joue avec les limites de l’autofiction. J’ai développé une curiosité (inusitée) pour la miniature dont le rapport avec le corps du manipulateur est très intéressant. C’est une de mes «personnalités artistiques» que je souhaite voir grandir. Mais qui dit soliste ne dit pas seule: je forme, depuis peu, un dynamique duo de créateurs avec Noë Cropsal, un ami découvert au DESS avec qui je travaille sur une trilogie de triptyques qui réunira de courtes pièces en duo et en solo.
La passation: relève et milieu
Le métier de marionnettiste s’acquiert lentement et s’apprend en le faisant. Je vois mes comparses du DESS trouver leur niche au sein de compagnies chevronnées tout en étayant leur pratique, et il en ressort de beaux échanges, des histoires de cœur entre les créateurs expérimentés et la relève. Moi, c’est le Théâtre de l’Œil qui m’a ouvert sa porte. En prenant part à la création du spectacle Sur 3 pattes, je suis «rentrée à la maison». Travailler avec des gens comme André Laliberté, Jean Cummings et Graham Soul, qui ont plus de 30 ans de métier, c’est impressionnant. Tout comme entrer dans l’univers de Simon Boudreault et de Richard Lacroix, coauteurs du spectacle. Récemment, André Laliberté m’a offert de me joindre à l’équipe du Porteur, qui tourne depuis plus de quatorze ans. Première femme à intégrer la production, je fus touchée, émue par le geste. Dirigée et guidée par André, j’ai goûté à la marionnette à fils. Cette expérience nouvelle m’a fait découvrir un calme, une douceur et une patience que je ne me connaissais pas et ça, c’est grâce à la confiance qu’on a su me porter.
Je crois au statut d’apprenti, à la formation par la praxis. J’aime penser que le décloisonnement des techniques de marionnettes doit se faire par le partage et l’ouverture à l’autre. J’ai reçu un soutien exceptionnel de mes pairs (artistes et compagnies), de l’Association québécoise des marionnettistes, de diffuseurs, de l’École supérieure de théâtre de l’UQAM et d’événements consacrés à la marionnette, comme les Trois Jours de Casteliers et le Micro-festival de marionnettes en chantier, organisé par les Sages Fous à Trois-Rivières. Ces gens et ces institutions ont agi comme conseillers ou comme mentors, ils ont « hébergé » ma compagnie ou lui ont prêté des ressources. Sans eux, il m’aurait sans doute été moins aisé de rêver !…
La marionnette recèle d’infinies possibilités et elle se doit d’être utilisée à sa juste valeur. Elle l’est souvent dans les spectacles jeunes publics. Cependant, les théâtres institutionnels semblent frileux à l’idée de programmer un spectacle de marionnettes destiné à un public adulte. Je félicite et encourage le travail des Écuries, de la Chapelle, de l’Usine C et du Théâtre d’Aujourd’hui, qui osent se prêter au jeu plus d’une fois tous les deux ans. Il est grand temps que l’utilisation de la marionnette au sein des théâtres institutionnels s’étende au-delà des apparitions furtives ou des salles dédiées à la relève. La marionnette fait partie de la dramaturgie contemporaine et, dans le contexte politique et culturel actuel, l’espoir réside dans le fait qu’elle seule possède encore la liberté de tout dire.
Je porte en moi le rêve de pratiquer ce métier ma vie durant, de multiplier les expériences et d’approfondir davantage chaque technique, chaque forme, chaque idée. Pour être garants de l’avenir, nous devons tenir compte du passé ; le fouiller, nous en inspirer, nous en éloigner s’il le faut, mais demeurer audacieux dans notre quête d’absolu. Je souhaite porter à la scène de tout petits bouts d’humanité ; des fragments de mémoire qui puissent guider, inspirer et éblouir.