Deux géants se rencontrent, le temps de faire le point sur une collaboration fructueuse, une vision complémentaire de l’art, une volonté de dire les choses différemment. Un soir seulement, les univers du compositeur Denis Gougeon (à qui la Société de Musique Contemporaine du Québec rend hommage cette saison) et du metteur en scène Denis Marleau s’uniront autrement, des extraits de textes se juxtaposant en direct sur scène à des musiques de 9 de leurs 11 projets conjoints, de Roberto Zucco de Bernard-Marie Koltès (1993, Masque de la musique originale) aux Femmes savantes de Molière (2012).
Les liens entre texte et musique restent essentiels dans la dramaturgie de Denis Marleau. Il rappelle d’ailleurs que le premier spectacle qu’il a monté en tant que metteur en scène – «mon entrée dans le monde du théâtre comme metteur en scène» évoque-t-il en souriant –, à 18 ans, était une soirée Erik Satie, qui mettait notamment en lumière Le piège de Méduse. Était déjà présente une volonté d’intégrer la musique et les arts plastiques au texte.
Il admet aujourd’hui adopter une pensée structuraliste, qui comprend un travail sur les motifs et la construction de l’œuvre, qui permet de clarifier les grandes lignes, mais aussi un premier échange sur les assignations des musiques dans l’espace. En tant que compositeur, Denis Gougeon est présent du début à la fin. «Il apporte un éclairage dans le cadre du processus, même si, en tant que collaborateur, il reçoit l’œuvre comme les autres et développe une approche différente pour chaque dramaturgie», précise Marleau.
Gougeon se glisse donc en salle pour toutes les répétitions, prend des notes. «Cela me permet de me faire une idée du développement temporel de l’œuvre, de connaître la tonalité générale de ce que la musique doit dégager.» S’il évoque parfois l’érection d’un édifice musical comme un assemblage de blocs Lego, il admet qu’ici la comparaison ne tient pas la route: «Il y a là quelque chose de fluide; il s’agit d’établir des liens entre deux états émotionnels. C’est davantage un contrepoint à ce qui existe déjà. La difficulté, s’il en est une, est de trouver la justesse de cette tonalité, de cette couleur, qui ne doit pas être redondante. On parle ici d’une transposition du texte avec un art non sémantique, d’un autre rapport d’expression.»
Le lundi 24 mars 2014, à 20h, au Théâtre Rouge du Conservatoire d’art dramatique de Montréal (4750, avenue Henri-Julien, métro Laurier ou Mont-Royal). Billets: 514-873-4031 poste 313.
Deux géants se rencontrent, le temps de faire le point sur une collaboration fructueuse, une vision complémentaire de l’art, une volonté de dire les choses différemment. Un soir seulement, les univers du compositeur Denis Gougeon (à qui la Société de Musique Contemporaine du Québec rend hommage cette saison) et du metteur en scène Denis Marleau s’uniront autrement, des extraits de textes se juxtaposant en direct sur scène à des musiques de 9 de leurs 11 projets conjoints, de Roberto Zucco de Bernard-Marie Koltès (1993, Masque de la musique originale) aux Femmes savantes de Molière (2012).
Les liens entre texte et musique restent essentiels dans la dramaturgie de Denis Marleau. Il rappelle d’ailleurs que le premier spectacle qu’il a monté en tant que metteur en scène – «mon entrée dans le monde du théâtre comme metteur en scène» évoque-t-il en souriant –, à 18 ans, était une soirée Erik Satie, qui mettait notamment en lumière Le piège de Méduse. Était déjà présente une volonté d’intégrer la musique et les arts plastiques au texte.
Il admet aujourd’hui adopter une pensée structuraliste, qui comprend un travail sur les motifs et la construction de l’œuvre, qui permet de clarifier les grandes lignes, mais aussi un premier échange sur les assignations des musiques dans l’espace. En tant que compositeur, Denis Gougeon est présent du début à la fin. «Il apporte un éclairage dans le cadre du processus, même si, en tant que collaborateur, il reçoit l’œuvre comme les autres et développe une approche différente pour chaque dramaturgie», précise Marleau.
Gougeon se glisse donc en salle pour toutes les répétitions, prend des notes. «Cela me permet de me faire une idée du développement temporel de l’œuvre, de connaître la tonalité générale de ce que la musique doit dégager.» S’il évoque parfois l’érection d’un édifice musical comme un assemblage de blocs Lego, il admet qu’ici la comparaison ne tient pas la route: «Il y a là quelque chose de fluide; il s’agit d’établir des liens entre deux états émotionnels. C’est davantage un contrepoint à ce qui existe déjà. La difficulté, s’il en est une, est de trouver la justesse de cette tonalité, de cette couleur, qui ne doit pas être redondante. On parle ici d’une transposition du texte avec un art non sémantique, d’un autre rapport d’expression.»
Marleau fête Gougeon
Le lundi 24 mars 2014, à 20h, au Théâtre Rouge du Conservatoire d’art dramatique de Montréal (4750, avenue Henri-Julien, métro Laurier ou Mont-Royal). Billets: 514-873-4031 poste 313.