Deux géants se rencontrent, le temps de faire le point sur une collaboration fructueuse, une vision complémentaire de l’art, une volonté de dire les choses différemment. Un soir seulement, les univers du compositeur Denis Gougeon (à qui la Société de Musique Contemporaine du Québec rend hommage cette saison) et du metteur en scène Denis Marleau s’uniront autrement, des extraits de textes se juxtaposant en direct sur scène à des musiques de 9 de leurs 11 projets conjoints, de Roberto Zucco de Bernard-Marie Koltès (1993, Masque de la musique originale) aux Femmes savantes de Molière (2012).
Qu’il écrive pour le concert ou pour la scène n’a au fond aucune importance pour Denis Gougeon: il voue une confiance aux interprètes et considère essentielle une certaine gratification de ceux-ci. S’il compose bien sûr seul, il se laisse toujours habiter par ceux qui au final deviennent ses messagers. «Une fois rejouée, la musique ne m’appartient plus.»
Marleau aime à raconter cette anecdote alors que, il y a quelques années, il était sur l’autoroute et avait syntonisé la défunte Chaîne culturelle de Radio-Canada. Complètement happé par ce qu’il entendait, il s’attardait à faire des suppositions sur le compositeur, évoquant possiblement Haydn. Il admet avoir ressenti une surprise totale quand l’animateur, George Nicholson, avait identifié la pièce comme étant un extrait de la musique de scène des Maîtres anciens de Thomas Bernhard! «La musique de Denis existe maintenant de façon autonome; elle peut être entendue sans le support.»
Au fil des ans, la complicité entre les deux créateurs s’est bien sûr approfondie. «Plus ça va, et moins nous avons à nous parler, confirme Gougeon. Je comprends les enjeux rapidement et moins de discussions disons philosophiques sont nécessaires.» Marleau abonde dans le même sens: «Je me sens très en confiance maintenant. On peut tout de suite parler des directions scéniques. Cela orientera son travail, permet de développer quelque chose qui va se fusionner. C’est pour moi une priorité de recevoir toutes ces impulsions de création, dans une cohérence, une tension. La musique devient créatrice de tension, permet de développer des lignes de force, crée des parenthèses, peut faire entrevoir d’autres espaces, ce qui n’est pas visible.»
Dans le cadre de la soirée Marleau fête Gougeon, quatre acteurs (Carl Béchard, Isabeau Blanche, Henri Chassé et Christiane Pasquier) donneront la réplique aux musiciens du Quatuor Bozzini et à la soprano Marie-Danielle Parent, en un voyage à travers la dramaturgie aussi bien que les musiques l’ayant soutenue. Une occasion rare de percevoir compositeur et metteur en scène autrement.
Le lundi 24 mars 2014, à 20h, au Théâtre Rouge du Conservatoire d’art dramatique de Montréal (4750, avenue Henri-Julien, métro Laurier ou Mont-Royal). Billets: 514-873-4031 poste 313.
Deux géants se rencontrent, le temps de faire le point sur une collaboration fructueuse, une vision complémentaire de l’art, une volonté de dire les choses différemment. Un soir seulement, les univers du compositeur Denis Gougeon (à qui la Société de Musique Contemporaine du Québec rend hommage cette saison) et du metteur en scène Denis Marleau s’uniront autrement, des extraits de textes se juxtaposant en direct sur scène à des musiques de 9 de leurs 11 projets conjoints, de Roberto Zucco de Bernard-Marie Koltès (1993, Masque de la musique originale) aux Femmes savantes de Molière (2012).
Qu’il écrive pour le concert ou pour la scène n’a au fond aucune importance pour Denis Gougeon: il voue une confiance aux interprètes et considère essentielle une certaine gratification de ceux-ci. S’il compose bien sûr seul, il se laisse toujours habiter par ceux qui au final deviennent ses messagers. «Une fois rejouée, la musique ne m’appartient plus.»
Marleau aime à raconter cette anecdote alors que, il y a quelques années, il était sur l’autoroute et avait syntonisé la défunte Chaîne culturelle de Radio-Canada. Complètement happé par ce qu’il entendait, il s’attardait à faire des suppositions sur le compositeur, évoquant possiblement Haydn. Il admet avoir ressenti une surprise totale quand l’animateur, George Nicholson, avait identifié la pièce comme étant un extrait de la musique de scène des Maîtres anciens de Thomas Bernhard! «La musique de Denis existe maintenant de façon autonome; elle peut être entendue sans le support.»
Au fil des ans, la complicité entre les deux créateurs s’est bien sûr approfondie. «Plus ça va, et moins nous avons à nous parler, confirme Gougeon. Je comprends les enjeux rapidement et moins de discussions disons philosophiques sont nécessaires.» Marleau abonde dans le même sens: «Je me sens très en confiance maintenant. On peut tout de suite parler des directions scéniques. Cela orientera son travail, permet de développer quelque chose qui va se fusionner. C’est pour moi une priorité de recevoir toutes ces impulsions de création, dans une cohérence, une tension. La musique devient créatrice de tension, permet de développer des lignes de force, crée des parenthèses, peut faire entrevoir d’autres espaces, ce qui n’est pas visible.»
Dans le cadre de la soirée Marleau fête Gougeon, quatre acteurs (Carl Béchard, Isabeau Blanche, Henri Chassé et Christiane Pasquier) donneront la réplique aux musiciens du Quatuor Bozzini et à la soprano Marie-Danielle Parent, en un voyage à travers la dramaturgie aussi bien que les musiques l’ayant soutenue. Une occasion rare de percevoir compositeur et metteur en scène autrement.
Marleau fête Gougeon
Le lundi 24 mars 2014, à 20h, au Théâtre Rouge du Conservatoire d’art dramatique de Montréal (4750, avenue Henri-Julien, métro Laurier ou Mont-Royal). Billets: 514-873-4031 poste 313.