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Les lauréats des Prix de la critique 2015-2016 de l’AQCT à Montréal

L’Association québécoise des critiques de théâtre (AQCT) a remis ce lundi devant public lors d’un 6 à 8 à l’Auditoire ses Prix de la critique pour la saison 2015-2016 à Montréal. Notez qu’après délibération, les membres ont rétabli la catégorie Jeune public, pour laquelle aucune nomination n’avait été annoncée. Nous sommes heureux de pouvoir souligner le travail d’un artiste méritant dans cette catégorie, laquelle a toujours été importante à nos yeux.

Dans la catégorie « Meilleur spectacle Montréal » :

887, texte et mise en scène de Robert Lepage, une production Ex Machina.

Audacieux et rafraîchissant, ce spectacle solo s’appuyait sur un rigoureux travail de mémoire et a su mêler société et intimité. De ses souvenirs de jeunesse jusqu’aux grands événements de l’histoire du Québec, Robert Lepage a proposé des allers-retours stimulants, très riches sur le plan des idées, du style et de l’engagement politique. Dans une pièce de théâtre d’objets et de machines, maitrisée à la perfection, le poème de Michèle Lalonde résonnait comme un fabuleux point d’orgue.

Les autres finalistes étaient :

MACBETH, de Michel Garneau, d’après Shakespeare, dans une mise en scène d’Angela Konrad, une production La Fabrik;

PELLEAS ET MELISANDE, de Maurice Maeterlinck, dans une mise en scène de Christian Lapointe, une production Théâtre du Nouveau Monde et Théâtre Blanc.

Dans la catégorie « Meilleure mise en scène » :

Macbeth, d’Angela Konrad

ANGELA KONRAD, pour Macbeth, de Michel Garneau, d’après Shakespeare, une production La Fabrik;

De spectacle en spectacle, Angela Konrad construit une œuvre à la ligne artistique à la fois audacieuse et très personnelle. Sa signature est affirmée et son goût pour la prise de risques mérite une forte reconnaissance. La rigueur de sa direction d’acteurs, de même que sa créativité devant son manque de moyens, doublé d’un regard affiné sur l’oeuvre de Michel Garneau, ont forcé l’admiration des critiques.

Les autres finalistes étaient :

CHRISTIAN LAPOINTE, pour Pelléas et Melisande, de Maurice Maeterlinck, une production Théâtre du Nouveau Monde et Théâtre Blanc;

FLORENT SIAUD, pour 4:48 Psychose, de Sarah Kane, traduit par Guillaume Corbeil, une production Les songes turbulents.

Dans la catégorie « Meilleur texte original » :

L’équipe de Table rase

TABLE RASE, de Catherine Chabot, avec la collaboration de Brigitte Poupart et des interprètes Vicky Bertrand, Marie-Anick Blais, Rose-Anne Déry, Sarah Laurendeau et Marie-Noëlle Voisin, texte inédit, produit par Transthéâtre et le Collectif Chiennes.

Dans une écriture brute, intense, vraie et rare, donnant l’impression du vécu et de l’improvisé, le collectif Chiennes proposait pourtant une structure très précise et n’a rien laissé au hasard. La richesse du regard que portent ces jeunes femmes sur une génération et ses désillusions, de même que la justesse dans l’incarnation d’une certaine féminité, nous a soufflés. Belle audace que celle de prendre le public comme voyeur.

Les autres finalistes étaient :

887, de Robert Lepage, publié aux éditions Québec Amérique sous forme de livre illustré par Steve Blanchet, et produit par Ex Machina;

SEPTEMBRE, d’Evelyne de la Chenelière, publié aux éditions Théâtrales et produit par le Nouveau Théâtre Expérimental et le Théâtre français du CNA;

Dans la catégorie « Jeunes publics » :

Guerre et paix, du Théâtre de Quartier et du Théâtre du Sous-marin jaune

GUERRE ET PAIX, texte de Louis-Dominique Lavigne et mise en scène d’Antoine Laprise, une production Théâtre de Quartier et Théâtre du Sous-marin jaune.

Cette relecture décomplexée et originale de Guerre et Paix suscite d’abord l’admiration pour la justesse du travail d’adaptation de Louis-Dominique Lavigne. Dans un spectacle rempli d’humour, jouant sur divers degrés d’ironie et s’adressant à tous les publics, le Théâtre de Quartier et le Théâtre du Sous-marin jaune cultivent l’intelligence du spectateur.

Dans la catégorie « Hors Québec » :

Ce ne andiamo per non darvi altre preoccupazioni, de Daria Florian et Antonio Taglierini

CE NE ANDIAMO PER NON DARVI ALTRE PREOCCUPAZIONI, de Daria Deflorian et Antonio Tagliarini, une production Deflorian/Tagliarini (Italie), présentée au Festival TransAmériques;

Ce spectacle intimiste et inattendu a été la vraie découverte du FTA. À la fois drôles et bouleversants, responsables et engagés, avec très peu de moyens et des comédiens totalement investis, Daria Deflorian et Antonio Tagliarini réussissent un théâtre percutant. Intime et touchante, faite de bric et de broc, cette pièce épatait parce qu’elle proposait une vraie rencontre. Un travail impressionnant. Un théâtre actuel et nécessaire.

Les autres finalistes étaient :

UNE ÎLE FLOTTANTE, de Christoph Marthaler, d’après Labiche, une production Theater Basel et Théâtre Vidy-Lausanne (Suisse) présentée au Festival TransAmériques;

GO DOWN MOSES, de Romeo Castellucci, une production Societas Raffaelo Sanzio (Italie) présentée au Festival TransAmériques.

Dans la catégorie « Interprétation féminine » :

Sophie Cadieux dans 4:48 Psychose

SOPHIE CADIEUX, pour son rôle dans 4:48 Psychose, de Sarah Kane, traduit par Guillaume Corbeil, dans une mise en scène de Florent Siaud, une production Les songes turbulents;

Dans une mise en scène esthétisante, Sophie Cadieux passe allègrement d’un état à un autre, dans une performance magistrale et très physique. Sa grande précision et ses émotions délicieusement nuancées ont captivé l’auditoire, dans une partition difficile, trouée et spiralée, dont elle a bellement su incarner les mouvements.

Les autres finalistes étaient :

VÉRONIQUE CÔTÉ, pour son rôle dans Fendre les lacs, de Steve Gagnon, dans une mise en scène de Steve Gagnon, une production du Théâtre Jésus, Shakespeare et Caroline;

DOMINIQUE QUESNEL, pour son rôle dans Macbeth, de Michel Garneau, d’après Shakespeare, mis en scène par Angela Konrad, une production La Fabrik;

Dans la catégorie « Interprétation masculine » :

Gabriel Szabo dans Sauvageau, Sauvageau

GABRIEL SZABO, pour son rôle dans Sauvageau, Sauvageau, un collage des textes d’Yves Sauvageau dans une mise en scène de Christian Lapointe, une production Centre du Théâtre d’Aujourd’hui et Théâtre Blanc;

Une découverte ! Dans ce spectacle atypique, fait de longs monologues syncopés, Gabriel Szabo s’est révélé remarquable, livrant une performance bouleversante. Sa présence forte, son énergie lumineuse et sa fougue manifeste ont favorisé une expérience théâtrale d’une grande puissance.

Les autres finalistes étaient :

EMMANUEL SCHWARTZ, pour son rôle dans En attendant Godot, de Samuel Beckett, dans une mise en scène de François Girard, une production Théâtre du Nouveau Monde;

ROBERT LEPAGE, pour son rôle dans 887, un spectacle solo écrit et mis en scène par lui-même, une production Ex Machina.

Les Prix de la critique sont remis annuellement depuis 1985 par le biais d’un vote des membres de l’Association québécoise des critiques de théâtre suivi d’une discussion. L’AQCT compte une trentaine de membres œuvrant dans une dizaine de médias à Montréal et à Québec.

Communiqué de presse | AQCT