Quel plaisir vivifiant que de voir s’ériger, brique par brique, un parcours artistique riche et complexe ! De constater comment chaque geste créateur s’ajoute aux précédents, que les uns et les autres s’éclairent mutuellement et, surtout, qu’ils laissent entrevoir tout ce qui s’annonce encore mais ne peut être tout à fait deviné, car cela ne saurait être conçu par quelque autre esprit que celui de tel ou telle artiste.
C’est un incommensurable privilège que nous avons, en tant que journalistes culturel·les, de contempler – et parfois même de pressentir – l’amorce et le déploiement de trajectoires fascinantes. À l’orée de cette nouvelle décennie que nous entamons, nous avons fait l’exercice, sans aucune prétention à l’exhaustivité, de tenter d’ouvrir une fenêtre sur ce qu’elle nous réserve.
De quoi seront nourries les dix prochaines années de la création théâtrale québécoise ? Nous ne sommes certes pas devins ni devineresses, mais il y a des compagnies, des artistes qui se sont engagé·es dans un itinéraire particulièrement stimulant. Nous avions envie d’en mettre quelques-un·es en lumière. C’est notamment le cas d’Alexia Bürger, d’Alix Dufresne et de Solène Paré, qui figurent sur la couverture de ce numéro, photographiées par la talentueuse Julie Artacho. Marie-Ève Milot, qui aurait dû s’y trouver aussi, était à l’extérieur du pays alors qu’était déclaré l’état d’urgence sanitaire et n’a pu y apparaître.
Car, oui, nous espérons que nous aurons encore davantage accès aux visions et univers artistiques féminins, que nous nous rapprocherons d’un point d’équilibre pérenne où la disparité de la visibilité et des moyens offerts aux créatrices et aux créateurs ne sera plus un enjeu. En attendant, et afin d’ajouter notre modeste grain de sable à la métamorphose qu’amènera – nous y croyons ! – le vent de changement qui souffle en ce début de décennie, nous avons tenu à donner la parole à ces quatre brillantes metteuses en scène aux approches et aux parcours distincts. Nous les avons réunies pour connaître – parce que savoir permet de comprendre, et que comprendre permet d’agir – les écueils qui contrecarrent encore l’occupation par les femmes de cette fonction théâtrale clé. Mesdames Bürger, Dufresne, Milot et Paré ont échangé avec Marie Labrecque sur les aléas de ce poste de pouvoir.
Raymond Bertin s’est pour sa part intéressé aux changements de garde à la direction artistique de divers théâtres et compagnies. Il s’est entretenu avec Simon Boudreault, qui prend la relève d’André Laliberté à la tête du Théâtre de l’Œil, avec David Laurin et son complice Jean-Simon Traversy, qui inaugurent une nouvelle ère chez Duceppe, avec Nicolas Gendron, qui assiste Claude Poissant au Théâtre Denise-Pelletier, de même qu’avec Lorraine Pintal, en poste au Théâtre du Nouveau Monde depuis 28 ans.
Parmi l’ensemble des artistes que nous avons envie de suivre à la trace au cours – au moins ! – des dix prochaines années, nous avons esquissé le portrait de douze auteurs et autrices, metteurs et metteuses en scène, concepteurs et conceptrices ainsi qu’acteurs et actrices. Flavie Boivin-Côté s’est livrée à un exercice semblable avec les compagnies de théâtre et de danse qui ont récemment pris les planches d’assaut.
Mais qu’en est-il du public ? Et de la critique ? Sauront-ils se renouveler au fil des ans ? Ralph Elawani propose un survol de différentes initiatives mises en place par les institutions afin de s’assurer que l’attrait pour la culture se transmette d’une génération à l’autre. Patrice Bonneau a pour sa part jeté un regard du côté du diplôme d’études supérieures spécialisées en théâtre de marionnettes contemporain de l’UQAM pour voir où aboutissent ses diplômé·es et ce qu’ils et elles préparent pour l’avenir. Enfin, comme il est permis d’espérer que le passage du temps amènera aussi les communautés minorisées à prendre une place de plus en plus importante au sein de la société, Philippe Mangerel a répertorié divers courants animant les scènes queer et burlesque, ainsi que plusieurs des artistes qui s’y illustrent.
Si la décennie 2020 a commencé bien étrangement, soit par une fermeture généralisée des salles de spectacles en raison d’une pandémie mondiale, parions que l’ardeur des aficionados et aficionadas des arts du spectacle vivant n’en sera qu’attisée et que notre théâtre renaîtra de ses cendres, tel le mythique phénix, plus flamboyant que jamais. Au moment d’écrire ces lignes, on ressent déjà la béance du vide laissé en nos âmes par l’annulation de ces précieux et irremplaçables rassemblements. Car, en un sens, la culture est un service essentiel. Jamais, donc, cette fameuse devise n’aura eu une portée aussi viscérale : The show MUST go on !
Quel plaisir vivifiant que de voir s’ériger, brique par brique, un parcours artistique riche et complexe ! De constater comment chaque geste créateur s’ajoute aux précédents, que les uns et les autres s’éclairent mutuellement et, surtout, qu’ils laissent entrevoir tout ce qui s’annonce encore mais ne peut être tout à fait deviné, car cela ne saurait être conçu par quelque autre esprit que celui de tel ou telle artiste.
C’est un incommensurable privilège que nous avons, en tant que journalistes culturel·les, de contempler – et parfois même de pressentir – l’amorce et le déploiement de trajectoires fascinantes. À l’orée de cette nouvelle décennie que nous entamons, nous avons fait l’exercice, sans aucune prétention à l’exhaustivité, de tenter d’ouvrir une fenêtre sur ce qu’elle nous réserve.
De quoi seront nourries les dix prochaines années de la création théâtrale québécoise ? Nous ne sommes certes pas devins ni devineresses, mais il y a des compagnies, des artistes qui se sont engagé·es dans un itinéraire particulièrement stimulant. Nous avions envie d’en mettre quelques-un·es en lumière. C’est notamment le cas d’Alexia Bürger, d’Alix Dufresne et de Solène Paré, qui figurent sur la couverture de ce numéro, photographiées par la talentueuse Julie Artacho. Marie-Ève Milot, qui aurait dû s’y trouver aussi, était à l’extérieur du pays alors qu’était déclaré l’état d’urgence sanitaire et n’a pu y apparaître.
Car, oui, nous espérons que nous aurons encore davantage accès aux visions et univers artistiques féminins, que nous nous rapprocherons d’un point d’équilibre pérenne où la disparité de la visibilité et des moyens offerts aux créatrices et aux créateurs ne sera plus un enjeu. En attendant, et afin d’ajouter notre modeste grain de sable à la métamorphose qu’amènera – nous y croyons ! – le vent de changement qui souffle en ce début de décennie, nous avons tenu à donner la parole à ces quatre brillantes metteuses en scène aux approches et aux parcours distincts. Nous les avons réunies pour connaître – parce que savoir permet de comprendre, et que comprendre permet d’agir – les écueils qui contrecarrent encore l’occupation par les femmes de cette fonction théâtrale clé. Mesdames Bürger, Dufresne, Milot et Paré ont échangé avec Marie Labrecque sur les aléas de ce poste de pouvoir.
Raymond Bertin s’est pour sa part intéressé aux changements de garde à la direction artistique de divers théâtres et compagnies. Il s’est entretenu avec Simon Boudreault, qui prend la relève d’André Laliberté à la tête du Théâtre de l’Œil, avec David Laurin et son complice Jean-Simon Traversy, qui inaugurent une nouvelle ère chez Duceppe, avec Nicolas Gendron, qui assiste Claude Poissant au Théâtre Denise-Pelletier, de même qu’avec Lorraine Pintal, en poste au Théâtre du Nouveau Monde depuis 28 ans.
Parmi l’ensemble des artistes que nous avons envie de suivre à la trace au cours – au moins ! – des dix prochaines années, nous avons esquissé le portrait de douze auteurs et autrices, metteurs et metteuses en scène, concepteurs et conceptrices ainsi qu’acteurs et actrices. Flavie Boivin-Côté s’est livrée à un exercice semblable avec les compagnies de théâtre et de danse qui ont récemment pris les planches d’assaut.
Mais qu’en est-il du public ? Et de la critique ? Sauront-ils se renouveler au fil des ans ? Ralph Elawani propose un survol de différentes initiatives mises en place par les institutions afin de s’assurer que l’attrait pour la culture se transmette d’une génération à l’autre. Patrice Bonneau a pour sa part jeté un regard du côté du diplôme d’études supérieures spécialisées en théâtre de marionnettes contemporain de l’UQAM pour voir où aboutissent ses diplômé·es et ce qu’ils et elles préparent pour l’avenir. Enfin, comme il est permis d’espérer que le passage du temps amènera aussi les communautés minorisées à prendre une place de plus en plus importante au sein de la société, Philippe Mangerel a répertorié divers courants animant les scènes queer et burlesque, ainsi que plusieurs des artistes qui s’y illustrent.
Si la décennie 2020 a commencé bien étrangement, soit par une fermeture généralisée des salles de spectacles en raison d’une pandémie mondiale, parions que l’ardeur des aficionados et aficionadas des arts du spectacle vivant n’en sera qu’attisée et que notre théâtre renaîtra de ses cendres, tel le mythique phénix, plus flamboyant que jamais. Au moment d’écrire ces lignes, on ressent déjà la béance du vide laissé en nos âmes par l’annulation de ces précieux et irremplaçables rassemblements. Car, en un sens, la culture est un service essentiel. Jamais, donc, cette fameuse devise n’aura eu une portée aussi viscérale : The show MUST go on !