L’équipe de rédaction de Jeu vous offre, pour inaugurer de façon positive l’année 2023, un numéro presque entièrement consacré à cette jeunesse artistique qu’on appelle un peu lourdement « la relève ». Mot controversé, on le verra, pour lequel nous avons cherché des synonymes, pas vraiment adéquats, avant d’opter pour le titre moins restrictif « Après l’école… ». Dans une optique proche de celle qui avait mené à l’élaboration du dossier « Nouvelle décennie » de Jeu 175 en 2020, nous souhaitions mettre de l’avant les artistes de demain, finissants et finissantes des écoles de théâtre, et de danse, ayant obtenu leur diplôme durant la pandémie et dont les débuts dans la profession furent passablement chamboulés. Par souci de cohérence, nous avons invité plusieurs journalistes en émergence à rédiger certains textes de ce dossier, tels les portraits d’une douzaine de créatrices et créateurs en devenir.
La jeunesse, c’est connu, est cette période de la vie où l’on possède la faculté de poser un regard neuf sur le monde, la capacité de reconnaître et de remettre en question le fonctionnement de systèmes fondés sur les rapports de pouvoir et d’identifier les obstacles au changement. L’enthousiasme et la vitalité des jeunes sont la force vive d’une société en pleine transformation. Nul doute que celles et ceux que nous vous présentons ici – bien d’autres auraient pu les rejoindre – sauront – c’est déjà un fait – apporter leur vision, leurs questionnements, leur passion à nos arts scéniques, à notre futur. Toutes et tous, de Montréal et de sa Rive-Sud, de Québec ou de l’Abitibi-Témiscamingue, témoignent de leur détermination à relever ce défi.
Nous avons, dans la foulée, fait appel à Anne-Marie Cadieux, comédienne au faîte de sa carrière, pour tendre la main à la jeunesse, en la personne de Blanche-Alice Plante, sa remarquable partenaire de scène de Vernon Subutex 1, spectacle-événement de juin 2022¹. Ensemble, elles apparaissent en couverture de ce 185e numéro de Jeu, où l’une signe un touchant témoignage, « De l’ombre à la lumière », alors que l’autre fait l’objet d’une entrevue de fond, où elle se livre avec générosité, à la rubrique Pleins feux. Comme toujours, le dossier thématique déborde quelque peu dans les autres sections, avec une chronique de Dominique Denis sur les aléas du passage obligé des auditions, avec un texte du professeur et metteur en scène roumain Alexandru Boureanu, qui appelle à repenser l’enseignement du métier d’acteur, puis avec un compte rendu d’Alexie Legendre de la première édition du Festival FAME de Bruxelles, manifestation féministe et queer, engagée et inclusive consacrée aux artistes de la relève.
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Ailleurs en ces pages, on pourra découvrir la première chronique d’un amateur du théâtre à lire, Louis Cornellier, que nous accueillons chaleureusement ; puis un texte de la femme de théâtre iranienne Katayoun Salmasi à propos des événements récents dans son pays d’origine ; le retour de notre rédacteur Enzo Giacomazzi sur un « Focus Québec » organisé par la Sorbonne Nouvelle, à Paris ; enfin, une plongée, signée Hélène Jacques, dans les œuvres du dramaturge trop tôt disparu, Normand Chaurette.
Je m’en voudrais de ne pas souligner, en terminant, une autre disparition, qui a pu passer inaperçue chez nous : celle du critique et érudit français d’origine roumaine Georges Banu, un ami de Jeu, qui y a signé plusieurs articles. Auteur de très nombreux ouvrages², maintes fois primé, il a quitté ce monde le 21 janvier 2023 à 79 ans, emportant avec lui la mémoire phénoménale du théâtre mondial qu’il a suivi, étudié, aimé. Heureusement, ses écrits restent, ouverts à la découverte.
¹ Pour le premier opus de cet ambitieux projet – l’adaptation scénique des trois tomes de la trilogie romanesque de Virginie Despentes verra le jour en 2024 –, Angela Konrad a reçu le prix de la meilleure mise en scène à Montréal, remis par l’Association québécoise des critiques de théâtre.
² Son plus récent livre, Les Récits d’Horatio, a fait l’objet d’une chronique de Louise Vigeant, « Parler théâtre, sous un nouvel angle », dans JEU 182 (2022.2), p. 4-6.
L’équipe de rédaction de Jeu vous offre, pour inaugurer de façon positive l’année 2023, un numéro presque entièrement consacré à cette jeunesse artistique qu’on appelle un peu lourdement « la relève ». Mot controversé, on le verra, pour lequel nous avons cherché des synonymes, pas vraiment adéquats, avant d’opter pour le titre moins restrictif « Après l’école… ». Dans une optique proche de celle qui avait mené à l’élaboration du dossier « Nouvelle décennie » de Jeu 175 en 2020, nous souhaitions mettre de l’avant les artistes de demain, finissants et finissantes des écoles de théâtre, et de danse, ayant obtenu leur diplôme durant la pandémie et dont les débuts dans la profession furent passablement chamboulés. Par souci de cohérence, nous avons invité plusieurs journalistes en émergence à rédiger certains textes de ce dossier, tels les portraits d’une douzaine de créatrices et créateurs en devenir.
La jeunesse, c’est connu, est cette période de la vie où l’on possède la faculté de poser un regard neuf sur le monde, la capacité de reconnaître et de remettre en question le fonctionnement de systèmes fondés sur les rapports de pouvoir et d’identifier les obstacles au changement. L’enthousiasme et la vitalité des jeunes sont la force vive d’une société en pleine transformation. Nul doute que celles et ceux que nous vous présentons ici – bien d’autres auraient pu les rejoindre – sauront – c’est déjà un fait – apporter leur vision, leurs questionnements, leur passion à nos arts scéniques, à notre futur. Toutes et tous, de Montréal et de sa Rive-Sud, de Québec ou de l’Abitibi-Témiscamingue, témoignent de leur détermination à relever ce défi.
Nous avons, dans la foulée, fait appel à Anne-Marie Cadieux, comédienne au faîte de sa carrière, pour tendre la main à la jeunesse, en la personne de Blanche-Alice Plante, sa remarquable partenaire de scène de Vernon Subutex 1, spectacle-événement de juin 2022¹. Ensemble, elles apparaissent en couverture de ce 185e numéro de Jeu, où l’une signe un touchant témoignage, « De l’ombre à la lumière », alors que l’autre fait l’objet d’une entrevue de fond, où elle se livre avec générosité, à la rubrique Pleins feux. Comme toujours, le dossier thématique déborde quelque peu dans les autres sections, avec une chronique de Dominique Denis sur les aléas du passage obligé des auditions, avec un texte du professeur et metteur en scène roumain Alexandru Boureanu, qui appelle à repenser l’enseignement du métier d’acteur, puis avec un compte rendu d’Alexie Legendre de la première édition du Festival FAME de Bruxelles, manifestation féministe et queer, engagée et inclusive consacrée aux artistes de la relève.
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Ailleurs en ces pages, on pourra découvrir la première chronique d’un amateur du théâtre à lire, Louis Cornellier, que nous accueillons chaleureusement ; puis un texte de la femme de théâtre iranienne Katayoun Salmasi à propos des événements récents dans son pays d’origine ; le retour de notre rédacteur Enzo Giacomazzi sur un « Focus Québec » organisé par la Sorbonne Nouvelle, à Paris ; enfin, une plongée, signée Hélène Jacques, dans les œuvres du dramaturge trop tôt disparu, Normand Chaurette.
Je m’en voudrais de ne pas souligner, en terminant, une autre disparition, qui a pu passer inaperçue chez nous : celle du critique et érudit français d’origine roumaine Georges Banu, un ami de Jeu, qui y a signé plusieurs articles. Auteur de très nombreux ouvrages², maintes fois primé, il a quitté ce monde le 21 janvier 2023 à 79 ans, emportant avec lui la mémoire phénoménale du théâtre mondial qu’il a suivi, étudié, aimé. Heureusement, ses écrits restent, ouverts à la découverte.
¹ Pour le premier opus de cet ambitieux projet – l’adaptation scénique des trois tomes de la trilogie romanesque de Virginie Despentes verra le jour en 2024 –, Angela Konrad a reçu le prix de la meilleure mise en scène à Montréal, remis par l’Association québécoise des critiques de théâtre.
² Son plus récent livre, Les Récits d’Horatio, a fait l’objet d’une chronique de Louise Vigeant, « Parler théâtre, sous un nouvel angle », dans JEU 182 (2022.2), p. 4-6.