En consacrant un dossier au théâtre de la capitale, au-delà du lieu géographique, nous avions envie de réfléchir aux manières dont l’art vivant se déploie : dans les rues de la ville, dans les têtes des créateurs et créatrices, dans la société que nous habitons et construisons par nos actions.
Comment Québec revendique-t-elle, du haut de ses 415 ans, son statut de cité des arts de la scène ? Avec Sophie Pouliot, précieuse alliée à la codirection de ce projet, et une équipe de rédactrices et de rédacteurs locaux, nous nous sommes penché·es sur la question.
Québec est un lieu de contrastes. Les nombreux escaliers et pentes qui relient la haute-ville à la basse-ville font qu’on la sillonne en ayant tour à tour le souffle court et le cœur exalté par la descente. Le fleuve et le cap, libres et larges, s’imposent dans le paysage, même si les banlieues s’étalent. Québec peut se targuer d’être à la fois un bastion de la musique métal et une ville littéraire de l’UNESCO. Une agglomération où la voiture est reine, à 20 minutes de route d’une nature sauvage. Un mystère politique alimenté par les radios d’opinion, un ensemble de quartiers aussi éclaté qu’une courtepointe et une cité historique encerclée de remparts aux allures de carte postale.
La scène artistique y est dynamique, poreuse, hybride. Refusant les étiquettes réductrices de satellite ou d’incubateur de la métropole, la capitale s’exprime sur des scènes diverses, de la plus institutionnelle à la plus joyeusement bancale. Théâtre, danse, cirque, arts multidisciplinaires, littéraires, musique, lutte, opéra : tout s’amalgame. Nous ouvrons donc ce dossier par le récit, historique et tentaculaire, de la prise de possession de la rue et des espaces publics par les arts vivants. Alain-Martin Richard relève pourquoi, à Québec, le tissu urbain est un contexte privilégié de création depuis le début des années 1980, jusqu’à l’ambitieux spectacle déambulatoire Où tu vas quand tu dors en marchant… ?
Une fois le décor campé, nous laissons la parole aux interprètes principaux, en effectuant un tour d’horizon de la nouvelle garde de directeurs et directrices artistiques de nos théâtres. D’Olivier Artaud, du Trident, tête d’affiche de ce dossier, jusqu’à Marie-Ève Lussier-Gariépy, à la barre du Festival Jamais Lu Québec, en passant par Mélissa Merlo aux Gros Becs et par Gabrielle Ferron et Samuel Corbeil, qui pilotent le Théâtre Périscope en binôme. Nous soulignons aussi la fin d’un cycle au Carrefour international de théâtre : Julie Veillet a recueilli les propos de Marie Gignac, qui passe le flambeau pour la prochaine édition du festival.
Notre tentative d’entrevoir l’avenir se précise alors que Ludovic Fouquet nous fait visiter un nouveau lieu de création et de diffusion, la Charpente des fauves, qui pourrait bien être le chaînon manquant dans l’écosystème des arts vivants de la ville-théâtre. Dans un article collectif, nous pointons une dizaine de jeunes compagnies à suivre dans le flot continu de nouvelles formations créées par les diplômé·es du Conservatoire d’art dramatique de Québec, du programme de théâtre de l’Université Laval et de l’École de danse de Québec. Au cœur des réflexions des créateurs et des créatrices de la capitale, et plus particulièrement de la génération émergente, se trouvent les questions d’identité et de genre, dont Émilie Rioux tire les fils à travers des points de vue croisés.
Pour le dernier acte de cette fresque, nous braquons les projecteurs sur deux théâtres qui en sont à des étapes cruciales de leur développement. Isabelle Houde nous expose la stratégie du Diamant, qui invite le public à être infidèle pour s’attacher à sa programmation hybride de calibre international. Finalement, Sophie Pouliot se penche sur l’aventure du Théâtre jeunesse les Gros Becs, qui construit un nouveau lieu de diffusion qui lui permettra enfin de réaliser ses ambitions.
Bienvenue sur les différentes scènes, physiques et métaphoriques, de la capitale.
En consacrant un dossier au théâtre de la capitale, au-delà du lieu géographique, nous avions envie de réfléchir aux manières dont l’art vivant se déploie : dans les rues de la ville, dans les têtes des créateurs et créatrices, dans la société que nous habitons et construisons par nos actions.
Comment Québec revendique-t-elle, du haut de ses 415 ans, son statut de cité des arts de la scène ? Avec Sophie Pouliot, précieuse alliée à la codirection de ce projet, et une équipe de rédactrices et de rédacteurs locaux, nous nous sommes penché·es sur la question.
Québec est un lieu de contrastes. Les nombreux escaliers et pentes qui relient la haute-ville à la basse-ville font qu’on la sillonne en ayant tour à tour le souffle court et le cœur exalté par la descente. Le fleuve et le cap, libres et larges, s’imposent dans le paysage, même si les banlieues s’étalent. Québec peut se targuer d’être à la fois un bastion de la musique métal et une ville littéraire de l’UNESCO. Une agglomération où la voiture est reine, à 20 minutes de route d’une nature sauvage. Un mystère politique alimenté par les radios d’opinion, un ensemble de quartiers aussi éclaté qu’une courtepointe et une cité historique encerclée de remparts aux allures de carte postale.
La scène artistique y est dynamique, poreuse, hybride. Refusant les étiquettes réductrices de satellite ou d’incubateur de la métropole, la capitale s’exprime sur des scènes diverses, de la plus institutionnelle à la plus joyeusement bancale. Théâtre, danse, cirque, arts multidisciplinaires, littéraires, musique, lutte, opéra : tout s’amalgame. Nous ouvrons donc ce dossier par le récit, historique et tentaculaire, de la prise de possession de la rue et des espaces publics par les arts vivants. Alain-Martin Richard relève pourquoi, à Québec, le tissu urbain est un contexte privilégié de création depuis le début des années 1980, jusqu’à l’ambitieux spectacle déambulatoire Où tu vas quand tu dors en marchant… ?
Une fois le décor campé, nous laissons la parole aux interprètes principaux, en effectuant un tour d’horizon de la nouvelle garde de directeurs et directrices artistiques de nos théâtres. D’Olivier Artaud, du Trident, tête d’affiche de ce dossier, jusqu’à Marie-Ève Lussier-Gariépy, à la barre du Festival Jamais Lu Québec, en passant par Mélissa Merlo aux Gros Becs et par Gabrielle Ferron et Samuel Corbeil, qui pilotent le Théâtre Périscope en binôme. Nous soulignons aussi la fin d’un cycle au Carrefour international de théâtre : Julie Veillet a recueilli les propos de Marie Gignac, qui passe le flambeau pour la prochaine édition du festival.
Notre tentative d’entrevoir l’avenir se précise alors que Ludovic Fouquet nous fait visiter un nouveau lieu de création et de diffusion, la Charpente des fauves, qui pourrait bien être le chaînon manquant dans l’écosystème des arts vivants de la ville-théâtre. Dans un article collectif, nous pointons une dizaine de jeunes compagnies à suivre dans le flot continu de nouvelles formations créées par les diplômé·es du Conservatoire d’art dramatique de Québec, du programme de théâtre de l’Université Laval et de l’École de danse de Québec. Au cœur des réflexions des créateurs et des créatrices de la capitale, et plus particulièrement de la génération émergente, se trouvent les questions d’identité et de genre, dont Émilie Rioux tire les fils à travers des points de vue croisés.
Pour le dernier acte de cette fresque, nous braquons les projecteurs sur deux théâtres qui en sont à des étapes cruciales de leur développement. Isabelle Houde nous expose la stratégie du Diamant, qui invite le public à être infidèle pour s’attacher à sa programmation hybride de calibre international. Finalement, Sophie Pouliot se penche sur l’aventure du Théâtre jeunesse les Gros Becs, qui construit un nouveau lieu de diffusion qui lui permettra enfin de réaliser ses ambitions.
Bienvenue sur les différentes scènes, physiques et métaphoriques, de la capitale.