Aly Keita, artiste multidisciplinaire originaire de Guinée, présente sa toute nouvelle création Djata : Conversations du Manden, à La Chapelle Scènes contemporaines jusqu’au 26 septembre. Incarnée par cinq artistes issus de la danse, du chant et de la musique, cette pièce puise dans l’épopée mandingue, un récit du 13e siècle que transmettaient les griots, ces figures de l’Afrique de l’Ouest qui gardent et transmettent la culture.
La scène de la Chapelle est dans la pénombre. Les tissus et instruments, notamment plusieurs tambours, remplissent déjà l’espace. C’est ensuite la musique, avec la flûte mandingue, qui démarre l’histoire, tout en douceur. En fond, on semble entendre les bruits de la nature. Un danseur entre alors en scène. Les ondulations de son dos et de ses épaules, avec un fort ancrage au sol, sont fascinantes. Celles-ci le seront aussi chez l’interprète féminine, chez qui on distingue les affinités avec le waacking, qui transperce la pièce par sa prestance. Ensemble, ils commenceront alors à parler, à travers leurs mouvements, et surtout à se connecter, ensemble. Les regards sont francs, l’écoute est belle. Les ondulations laissent ensuite place à une vibration complète du buste, maîtrisée et enivrante.
Un deuxième duo, tout aussi captivant, prend ensuite place. Ici, c’est le chant a capella qui atteint directement notre cœur, et ce dans un silence parfait, respectueux et captivé. C’est puissant et sensible à la fois. Le danseur s’imprègne de ce qui l’entoure et évolue, les yeux fermés, cloué au sol pour un instant. Là encore, la connexion entre les deux interprètes est belle à regarder. Les corps semblent résonner ensemble, s’accorder au musicien et aux sonorités qui remplissent la scène.
Un voyage sonore
Les compositions des interprètes fluctuent ensuite : ce sont parfois des trios, parfois tous les interprètes ensemble, parfois le musicien seul face aux sonorités projetées. Dans ce dernier cas de figure, on vit là encore une belle relation entre deux éléments qui communiquent ensemble. Les mots aussi s’ajoutent au portrait. Non traduits, ils servent ici de musique, deviennent un socle d’échanges et de rythmes.
Les danseurs évoluent ensuite dans un cercle, géométrie rassembleuse très importante dans plusieurs cultures en Afrique, toujours reliés par les regards et la musique. Elle fluctue d’une flûte à l’autre en passant par des tambours et de la kora. C’est tout un voyage sonore qui est proposé dans cette œuvre. S’ajoute aussi la polyrythmie créée directement par des sons de bouche, mais aussi par les corps, mains tapant au sol, sur le buste ou les genoux. Là encore, la complicité des artistes est palpable et entraîne les cœurs du public à battre au même rythme.
Dans cette œuvre, tous les éléments cohabitent et, surtout, sont attentifs les uns aux autres, qu’il s’agisse des éléments de décor, des sons diffusés ou de la musique jouée en direct. Le tout est cohérent et tout en nuance. C’est une pièce agréable à vivre sans pour autant amener toutes les réponses à nos questions, sans s’attarder sur un narratif très clair. C’est une solidarité, un vivre ensemble sain et fort qui ressort de ce conte dansé.
Direction artistique, chorégraphie et musique originale : Aly Keita. Interprètes : Fodé Bamba Camara (danse), Krystina Dejean (danse), Aly Keita (chant et danse), Komty (chant et danse) et Lasso Sanou (musique live, multi-instrumentaliste). Direction technique et éclairages : Sharon Di Genova. Présentée à La Chapelle Scènes contemporaines jusqu’au 26 septembre 2025.
Aly Keita, artiste multidisciplinaire originaire de Guinée, présente sa toute nouvelle création Djata : Conversations du Manden, à La Chapelle Scènes contemporaines jusqu’au 26 septembre. Incarnée par cinq artistes issus de la danse, du chant et de la musique, cette pièce puise dans l’épopée mandingue, un récit du 13e siècle que transmettaient les griots, ces figures de l’Afrique de l’Ouest qui gardent et transmettent la culture.
La scène de la Chapelle est dans la pénombre. Les tissus et instruments, notamment plusieurs tambours, remplissent déjà l’espace. C’est ensuite la musique, avec la flûte mandingue, qui démarre l’histoire, tout en douceur. En fond, on semble entendre les bruits de la nature. Un danseur entre alors en scène. Les ondulations de son dos et de ses épaules, avec un fort ancrage au sol, sont fascinantes. Celles-ci le seront aussi chez l’interprète féminine, chez qui on distingue les affinités avec le waacking, qui transperce la pièce par sa prestance. Ensemble, ils commenceront alors à parler, à travers leurs mouvements, et surtout à se connecter, ensemble. Les regards sont francs, l’écoute est belle. Les ondulations laissent ensuite place à une vibration complète du buste, maîtrisée et enivrante.
Un deuxième duo, tout aussi captivant, prend ensuite place. Ici, c’est le chant a capella qui atteint directement notre cœur, et ce dans un silence parfait, respectueux et captivé. C’est puissant et sensible à la fois. Le danseur s’imprègne de ce qui l’entoure et évolue, les yeux fermés, cloué au sol pour un instant. Là encore, la connexion entre les deux interprètes est belle à regarder. Les corps semblent résonner ensemble, s’accorder au musicien et aux sonorités qui remplissent la scène.
Un voyage sonore
Les compositions des interprètes fluctuent ensuite : ce sont parfois des trios, parfois tous les interprètes ensemble, parfois le musicien seul face aux sonorités projetées. Dans ce dernier cas de figure, on vit là encore une belle relation entre deux éléments qui communiquent ensemble. Les mots aussi s’ajoutent au portrait. Non traduits, ils servent ici de musique, deviennent un socle d’échanges et de rythmes.
Les danseurs évoluent ensuite dans un cercle, géométrie rassembleuse très importante dans plusieurs cultures en Afrique, toujours reliés par les regards et la musique. Elle fluctue d’une flûte à l’autre en passant par des tambours et de la kora. C’est tout un voyage sonore qui est proposé dans cette œuvre. S’ajoute aussi la polyrythmie créée directement par des sons de bouche, mais aussi par les corps, mains tapant au sol, sur le buste ou les genoux. Là encore, la complicité des artistes est palpable et entraîne les cœurs du public à battre au même rythme.
Dans cette œuvre, tous les éléments cohabitent et, surtout, sont attentifs les uns aux autres, qu’il s’agisse des éléments de décor, des sons diffusés ou de la musique jouée en direct. Le tout est cohérent et tout en nuance. C’est une pièce agréable à vivre sans pour autant amener toutes les réponses à nos questions, sans s’attarder sur un narratif très clair. C’est une solidarité, un vivre ensemble sain et fort qui ressort de ce conte dansé.
Djata : Conversations du Manden
Direction artistique, chorégraphie et musique originale : Aly Keita. Interprètes : Fodé Bamba Camara (danse), Krystina Dejean (danse), Aly Keita (chant et danse), Komty (chant et danse) et Lasso Sanou (musique live, multi-instrumentaliste). Direction technique et éclairages : Sharon Di Genova. Présentée à La Chapelle Scènes contemporaines jusqu’au 26 septembre 2025.