Le Collectif que forment Emmanuel Schwartz, Benoît Gob et Francis La Haye est un « regroupement artistique transdisciplinaire dont la pratique pourrait se résumer à la tentative de mise en lumière de zones d’ombre qui existent entre les disciplines artistiques au théâtre ».
Benoît Gob
Présenté à l’occasion du Festival TransAmériques, Exhibition — L’exhibition est un spectacle hybride qui réunit le texte de Schwartz, les œuvres d’art de Gob et la musique de La Haye. Comment la langue et les mots peuvent-ils transformer le geste de la création visuelle? Comment le langage figuratif et non figuratif de l’art visuel peut-il influencer l’écriture d’une pièce de théâtre? C’est dans ce terrain de jeu qu’Emmanuel Schwartz s’est amusé à imaginer une exposition de toiles sans œuvres, un déambulatoire immobile, une autofiction théâtralisée et une chorégraphie sans danse : tout un programme!
Emprunts et interpénétrations
«Nous nous sommes intéressés aux manières dont l’art visuel et le théâtre peuvent s’interpénétrer, précise Schwartz. Au fil des versions, c’est devenu, je crois, un travail sur la création elle-même, que ce soit du théâtre, de la musique, de l’art visuel ou du son. Je suis en train d’écrire une métaphore ou un manifeste de ce que je considère être un geste créateur. La forme métissée que j’emprunte est une exposition d’art visuel où les œuvres données à contempler sont les acteurs. En changeant le rôle de l’acteur dans le dispositif, le but n’est pas de le rendre moins actif, mais de ramener au minimum les signes nécessaires pour le jeu. Comment est-ce qu’on peut, dans la composition scénique, emprunter au cinéma, à la sculpture, au rapport pictural, au dessin ou à la peinture?»
Christel Olislagers
À deux semaines de la première, l’œuvre est encore changeante : «Pour l’instant, nous en sommes à une version où le public pourra voir, à la fin du spectacle, une exposition préparée par Benoît Gob retraçant notre processus, une sorte de bande dessinée. Combiner les deux événements nous a semblé l’option la plus logique. Le spectacle sera un préambule à l’exposition».
De l’auto-science-fiction théâtrale
L’invention de la «machine à révéler la pensée pure» reste le moteur de la pièce, une allégorie du geste de création. Mettre de la fiction dans l’autofiction : peut-on parler d’auto-science-fiction théâtrale? : «Je suis un amateur de science-fiction, avoue Schwartz, c’est ce qui m’a inspiré cette histoire. Cette machine, c’est la rencontre entre des créateurs, c’est l’alchimie qui se produit quand on tente de créer de l’art. La machine à extraire la pensée pure permettrait de se révéler à soi-même, de contempler sa vie au complet, du début à la fin, d’observer de l’intérieur les structures émotives qui ont motivé nos choix. Comme je suis un artiste de théâtre, ça passe par l’écriture, par la représentation et donc inévitablement je parle de moi, de mon métier, de ce dont j’ai envie».
Christel Olislagers
Cette recherche sur l’acte théâtral n’était possible qu’avec des artistes qui partagent une connivence, «des intentions de plateau semblables», dit Schwartz. Si Benoît Gob, Francis La Haye et Alice Ronfard sont des artistes avec des caractères différents et des esthétiques particulières, ils ont tous envie de «chercher dans le fouillis, dans le pas défini, le pas propre, pour trouver un peu de lumière».
Texte : Emmanuel Schwartz. Arts visuels : Benoît Gob. Son : Francis La Haye. Cocréation et dramaturgie : Alice Ronfard. Complicité artistique : Christel Olislagers. Éclairages : Julie Basse. Avec Benoît Gob, Francis La Haye et Emmanuel Schwartz. Une coproduction de LA SERRE — arts vivants, du Festival TransAmériques et du Théâtre de l’Ancre (Charleroi). Dans la salle de répétition du Monument-National, à l’occasion du Festival TransAmériques, du 2 au 5 juin 2017.
Le Collectif que forment Emmanuel Schwartz, Benoît Gob et Francis La Haye est un « regroupement artistique transdisciplinaire dont la pratique pourrait se résumer à la tentative de mise en lumière de zones d’ombre qui existent entre les disciplines artistiques au théâtre ».
Présenté à l’occasion du Festival TransAmériques, Exhibition — L’exhibition est un spectacle hybride qui réunit le texte de Schwartz, les œuvres d’art de Gob et la musique de La Haye. Comment la langue et les mots peuvent-ils transformer le geste de la création visuelle? Comment le langage figuratif et non figuratif de l’art visuel peut-il influencer l’écriture d’une pièce de théâtre? C’est dans ce terrain de jeu qu’Emmanuel Schwartz s’est amusé à imaginer une exposition de toiles sans œuvres, un déambulatoire immobile, une autofiction théâtralisée et une chorégraphie sans danse : tout un programme!
Emprunts et interpénétrations
«Nous nous sommes intéressés aux manières dont l’art visuel et le théâtre peuvent s’interpénétrer, précise Schwartz. Au fil des versions, c’est devenu, je crois, un travail sur la création elle-même, que ce soit du théâtre, de la musique, de l’art visuel ou du son. Je suis en train d’écrire une métaphore ou un manifeste de ce que je considère être un geste créateur. La forme métissée que j’emprunte est une exposition d’art visuel où les œuvres données à contempler sont les acteurs. En changeant le rôle de l’acteur dans le dispositif, le but n’est pas de le rendre moins actif, mais de ramener au minimum les signes nécessaires pour le jeu. Comment est-ce qu’on peut, dans la composition scénique, emprunter au cinéma, à la sculpture, au rapport pictural, au dessin ou à la peinture?»
À deux semaines de la première, l’œuvre est encore changeante : «Pour l’instant, nous en sommes à une version où le public pourra voir, à la fin du spectacle, une exposition préparée par Benoît Gob retraçant notre processus, une sorte de bande dessinée. Combiner les deux événements nous a semblé l’option la plus logique. Le spectacle sera un préambule à l’exposition».
De l’auto-science-fiction théâtrale
L’invention de la «machine à révéler la pensée pure» reste le moteur de la pièce, une allégorie du geste de création. Mettre de la fiction dans l’autofiction : peut-on parler d’auto-science-fiction théâtrale? : «Je suis un amateur de science-fiction, avoue Schwartz, c’est ce qui m’a inspiré cette histoire. Cette machine, c’est la rencontre entre des créateurs, c’est l’alchimie qui se produit quand on tente de créer de l’art. La machine à extraire la pensée pure permettrait de se révéler à soi-même, de contempler sa vie au complet, du début à la fin, d’observer de l’intérieur les structures émotives qui ont motivé nos choix. Comme je suis un artiste de théâtre, ça passe par l’écriture, par la représentation et donc inévitablement je parle de moi, de mon métier, de ce dont j’ai envie».
Cette recherche sur l’acte théâtral n’était possible qu’avec des artistes qui partagent une connivence, «des intentions de plateau semblables», dit Schwartz. Si Benoît Gob, Francis La Haye et Alice Ronfard sont des artistes avec des caractères différents et des esthétiques particulières, ils ont tous envie de «chercher dans le fouillis, dans le pas défini, le pas propre, pour trouver un peu de lumière».
Exhibition — L’exhibition
Texte : Emmanuel Schwartz. Arts visuels : Benoît Gob. Son : Francis La Haye. Cocréation et dramaturgie : Alice Ronfard. Complicité artistique : Christel Olislagers. Éclairages : Julie Basse. Avec Benoît Gob, Francis La Haye et Emmanuel Schwartz. Une coproduction de LA SERRE — arts vivants, du Festival TransAmériques et du Théâtre de l’Ancre (Charleroi). Dans la salle de répétition du Monument-National, à l’occasion du Festival TransAmériques, du 2 au 5 juin 2017.