À la suite de la fermeture des salles de spectacle, l’autrice et metteuse en scène Ana Pfeiffer Quiroz a fait appel au créateur interdisciplinaire Alejandro De Leon afin de réinventer Happy Hour en la transformant en création filmique diffusée en ligne. La pièce, jouée sur scène en février 2020, a donc été adaptée au climat social de la dernière année par l’inclusion des questionnements introspectifs qu’elle a inévitablement entraînés sur la mort, l’identité et les relations familiales, pour ne nommer que ceux-là.
Le duo interprété par Anna Beaupré Moulounda et Thomas Leblanc se livre sans gêne et sans pudeur sur ce qui les habite. Ces personnages dévoilent leurs parts d’ombres et les côtés moins reluisants de leur personnalité, fatigués, en quelque sorte, de s’acharner à être ce qu’on attend socialement d’une épouse, d’un amant, d’une mère ou d’un fils. La femme y révèle ses failles assumées en tant que figure maternelle dont la progéniture est loin d’être toujours une source de fierté.
Anna Beaupré Moulounda est hilarante dans ces monologues sur la vie de famille, ponctués de justes doses de cynisme et d’humour. L’homme campé par Thomas Leblanc revisite quant à lui des épisodes de la découverte de sa sexualité, à l’enfance et à l’adolescence, ainsi que ses relations amoureuses et familiales parfois troubles. Les comédien·nes s’approprient l’espace scénique en jouant avec les frontières entre la performance, la prise de parole et le théâtre, à l’aide de quelques adresses directes à la caméra et de moments hors personnages, qui s’ajoutent à la scénographie vibrante de Manon Guiraud.
Les interprètes, qui sont aussi les coauteur·es de la pièce, nous entraînent avec brio au cœur d’une fête un peu triste où les protagonistes n’en peuvent plus de faire comme si tout allait bien. Dans un climat tout de même joyeux, bien qu’empreint d’urgence, annonciateur d’une certaine fin du monde tel que nous le connaissons, Happy Hour est une œuvre filmique réjouissante, drôle et fiévreuse.
Texte : Ana Pfeiffer Quiroz, Anna Beaupré Moulounda et Thomas Leblanc. Idéation et mise en scène : Ana Pfeiffer Quiroz. Scénographie et costumes : Manon Guiraud. Éclairages : Nicola Dubois. Son : Lost Boys (David Rancourt et Antoine Rochette). Réalisation : Ana Pfeiffer Quiroz et Alejandro De Leon. Direction de la photographie et montage : Alejandro De Leon. Assistance à la direction de la photographie et opérateur caméra : Jean-Marc Abela. Traduction et sous-titrage anglais : Mishka Lavigne. Avec Anna Beaupré Moulounda et Thomas Leblanc. Une production de Parrêsia compagnie de création offerte en webdiffusion sur le site du Théâtre Aux Écuries jusqu’au 11 avril 2021.
À la suite de la fermeture des salles de spectacle, l’autrice et metteuse en scène Ana Pfeiffer Quiroz a fait appel au créateur interdisciplinaire Alejandro De Leon afin de réinventer Happy Hour en la transformant en création filmique diffusée en ligne. La pièce, jouée sur scène en février 2020, a donc été adaptée au climat social de la dernière année par l’inclusion des questionnements introspectifs qu’elle a inévitablement entraînés sur la mort, l’identité et les relations familiales, pour ne nommer que ceux-là.
Le duo interprété par Anna Beaupré Moulounda et Thomas Leblanc se livre sans gêne et sans pudeur sur ce qui les habite. Ces personnages dévoilent leurs parts d’ombres et les côtés moins reluisants de leur personnalité, fatigués, en quelque sorte, de s’acharner à être ce qu’on attend socialement d’une épouse, d’un amant, d’une mère ou d’un fils. La femme y révèle ses failles assumées en tant que figure maternelle dont la progéniture est loin d’être toujours une source de fierté.
Anna Beaupré Moulounda est hilarante dans ces monologues sur la vie de famille, ponctués de justes doses de cynisme et d’humour. L’homme campé par Thomas Leblanc revisite quant à lui des épisodes de la découverte de sa sexualité, à l’enfance et à l’adolescence, ainsi que ses relations amoureuses et familiales parfois troubles. Les comédien·nes s’approprient l’espace scénique en jouant avec les frontières entre la performance, la prise de parole et le théâtre, à l’aide de quelques adresses directes à la caméra et de moments hors personnages, qui s’ajoutent à la scénographie vibrante de Manon Guiraud.
Les interprètes, qui sont aussi les coauteur·es de la pièce, nous entraînent avec brio au cœur d’une fête un peu triste où les protagonistes n’en peuvent plus de faire comme si tout allait bien. Dans un climat tout de même joyeux, bien qu’empreint d’urgence, annonciateur d’une certaine fin du monde tel que nous le connaissons, Happy Hour est une œuvre filmique réjouissante, drôle et fiévreuse.
Happy Hour – Création filmique
Texte : Ana Pfeiffer Quiroz, Anna Beaupré Moulounda et Thomas Leblanc. Idéation et mise en scène : Ana Pfeiffer Quiroz. Scénographie et costumes : Manon Guiraud. Éclairages : Nicola Dubois. Son : Lost Boys (David Rancourt et Antoine Rochette). Réalisation : Ana Pfeiffer Quiroz et Alejandro De Leon. Direction de la photographie et montage : Alejandro De Leon. Assistance à la direction de la photographie et opérateur caméra : Jean-Marc Abela. Traduction et sous-titrage anglais : Mishka Lavigne. Avec Anna Beaupré Moulounda et Thomas Leblanc. Une production de Parrêsia compagnie de création offerte en webdiffusion sur le site du Théâtre Aux Écuries jusqu’au 11 avril 2021.