Véronique Côté est comédienne, auteure et metteure en scène. On lui doit notamment Chaque automne j’ai envie de mourir, trente-sept secrets coécrits avec Steve Gagnon, et Tout ce qui tombe, une pièce portée à la scène par Frédéric Dubois. Codirectrice du 13e Festival du Jamais Lu, elle orchestre la soirée de clôture : La Fête sauvage. Sept auteurs et quatre musiciens-compositeurs-interprètes ont accepté de répondre aux questions de l’appartenance et de la célébration, principalement par la chanson.
Qu’est-ce qui vous éteint, vous étouffe, menace la survie de votre flamme?
Véronique Côté : « Le fait que le financement de la culture rétrécisse comme peau de chagrin. Je le ressens dans ma chair en ce moment. Je reçois des réponses négatives à répétition et j’avoue que ce n’est pas loin de me freiner. Ça ne me freine pas! Mais disons que je conçois très bien comment ça peut freiner des gens autour de moi. »
Quel rapport entretenez-vous avec le territoire, la nature, les éléments et les animaux?
V. C. : « J’ai l’impression qu’il y a quelque chose qui se joue en ce moment, au théâtre comme au cinéma et en littérature, autour de la question du territoire. On quitte la ville. On voit apparaître des personnages d’animaux. C’est comme si la fiction se déplaçait vers le plus grand, là où il y a plus d’espace. Comme si les imaginaires migraient vers la campagne, vers la forêt. Personnellement, ce retour à la terre, retour aux origines, retour à la source, je le trouve passionnant. Mon identification au territoire est très physique, sensible et sensuelle. Le Québec, à mon sens, c’est nous! Quand tu attaques le territoire, tu attaques nécessairement les personnes qui se trouvent dessus. C’est simple, ce qui va se passer à Anticosti, contre le gré de plusieurs, je le ressens comme une violation physique. »
Pourriez-vous me décrire votre soirée en trois mots?
V. C. : « Viscéral. Amoureux. Indompté. »
Pourquoi avoir demandé à des auteurs, pour la plupart de théâtre, de donner naissance à une chanson?
V. C. : « Quand ils m’ont envoyé leurs chansons, ils m’ont presque tous dit qu’ils se sentaient nus. Dans le fait d’écrire une chanson, et c’est encore plus vrai quand on n’a pas l’habitude de la faire, il y a un mélange de fragilité et d’incandescence. Quand on est déplacés, sortis de nos habitudes, ça nous entraine généralement sur un territoire très riche. C’est précisément pour ça que j’ai demandé à sept auteurs de se servir de la chanson pour parler d’identité. »
Plus précisément, de quoi sera-t-il question durant cette Fête sauvage?
V. C. : « Je pense que la soirée va dessiner une image du Québec. Je la vois comme un portrait, une juxtaposition festive et sauvage de définitions de ce que nous sommes. J’avais envie qu’on se définisse par ce qu’on chérit plutôt que par ce qu’on craint. Je trouve d’ailleurs que c’est une attitude qu’on devrait développer collectivement. Aux auteurs, j’ai posé des questions comme : De quoi est-ce qu’on est fier? Quelles sont nos victoires? Pour quoi ou pour qui serions-nous prêts à nous battre? Y a-t-il un pays dans notre musique, dans notre parole? Qu’est-ce qui reste de sauvage en nous? Est-ce qu’il y a une trace du territoire, des saisons dans nos amours? »
Direction : Véronique Côté. Auteurs et interprètes : Sarah Berthiaume, Joëlle Bond, Véronique Côté, Steve Gagnon, Mathieu Gosselin, Justin Laramée, Hugo Latulippe et Francis Monty. Directeur musical : Benoit Landry. Musiciens : Jean-Alexandre Beaudoin, Vincent Carré et Chloé Lacasse. Aux Écuries le vendredi 9 mai à 20 h.
Véronique Côté est comédienne, auteure et metteure en scène. On lui doit notamment Chaque automne j’ai envie de mourir, trente-sept secrets coécrits avec Steve Gagnon, et Tout ce qui tombe, une pièce portée à la scène par Frédéric Dubois. Codirectrice du 13e Festival du Jamais Lu, elle orchestre la soirée de clôture : La Fête sauvage. Sept auteurs et quatre musiciens-compositeurs-interprètes ont accepté de répondre aux questions de l’appartenance et de la célébration, principalement par la chanson.
Qu’est-ce qui vous éteint, vous étouffe, menace la survie de votre flamme?
Véronique Côté : « Le fait que le financement de la culture rétrécisse comme peau de chagrin. Je le ressens dans ma chair en ce moment. Je reçois des réponses négatives à répétition et j’avoue que ce n’est pas loin de me freiner. Ça ne me freine pas! Mais disons que je conçois très bien comment ça peut freiner des gens autour de moi. »
Quel rapport entretenez-vous avec le territoire, la nature, les éléments et les animaux?
V. C. : « J’ai l’impression qu’il y a quelque chose qui se joue en ce moment, au théâtre comme au cinéma et en littérature, autour de la question du territoire. On quitte la ville. On voit apparaître des personnages d’animaux. C’est comme si la fiction se déplaçait vers le plus grand, là où il y a plus d’espace. Comme si les imaginaires migraient vers la campagne, vers la forêt. Personnellement, ce retour à la terre, retour aux origines, retour à la source, je le trouve passionnant. Mon identification au territoire est très physique, sensible et sensuelle. Le Québec, à mon sens, c’est nous! Quand tu attaques le territoire, tu attaques nécessairement les personnes qui se trouvent dessus. C’est simple, ce qui va se passer à Anticosti, contre le gré de plusieurs, je le ressens comme une violation physique. »
Pourriez-vous me décrire votre soirée en trois mots?
V. C. : « Viscéral. Amoureux. Indompté. »
Pourquoi avoir demandé à des auteurs, pour la plupart de théâtre, de donner naissance à une chanson?
V. C. : « Quand ils m’ont envoyé leurs chansons, ils m’ont presque tous dit qu’ils se sentaient nus. Dans le fait d’écrire une chanson, et c’est encore plus vrai quand on n’a pas l’habitude de la faire, il y a un mélange de fragilité et d’incandescence. Quand on est déplacés, sortis de nos habitudes, ça nous entraine généralement sur un territoire très riche. C’est précisément pour ça que j’ai demandé à sept auteurs de se servir de la chanson pour parler d’identité. »
Plus précisément, de quoi sera-t-il question durant cette Fête sauvage?
V. C. : « Je pense que la soirée va dessiner une image du Québec. Je la vois comme un portrait, une juxtaposition festive et sauvage de définitions de ce que nous sommes. J’avais envie qu’on se définisse par ce qu’on chérit plutôt que par ce qu’on craint. Je trouve d’ailleurs que c’est une attitude qu’on devrait développer collectivement. Aux auteurs, j’ai posé des questions comme : De quoi est-ce qu’on est fier? Quelles sont nos victoires? Pour quoi ou pour qui serions-nous prêts à nous battre? Y a-t-il un pays dans notre musique, dans notre parole? Qu’est-ce qui reste de sauvage en nous? Est-ce qu’il y a une trace du territoire, des saisons dans nos amours? »
La Fête sauvage
Direction : Véronique Côté. Auteurs et interprètes : Sarah Berthiaume, Joëlle Bond, Véronique Côté, Steve Gagnon, Mathieu Gosselin, Justin Laramée, Hugo Latulippe et Francis Monty. Directeur musical : Benoit Landry. Musiciens : Jean-Alexandre Beaudoin, Vincent Carré et Chloé Lacasse. Aux Écuries le vendredi 9 mai à 20 h.