Les débuts d’année ou les changements de saison sont toujours, en ce qui me concerne, l’occasion de mises à jour. En janvier, certes, je fais des résolutions. Mais je passe aussi en revue ma playlist musicale, y ajoute des morceaux et en retranche d’autres. Je relis les listes et rétrospectives de fin d’année des collègues journalistes culturels et je me fais mes propres listes: livres à acheter, films à voir, événements à suivre, lieux à fréquenter, restos à essayer. Mais surtout je fais le tour de tous les sites web et blogues liés de près ou de loin au théâtre et que j’ai l’habitude de fréquenter. Généralement, l’exercice me permet de redécouvrir un blogue oublié ou de prendre connaissance de la démarche d’un artiste européen méconnu, ou encore de réfléchir à un enjeu artistique brûlant.
Mais cette année, presque rien. Pas de controverse. Pas de grands bouleversements. Sauf peut-être la mise en scène de La Dame aux Camélias par Frank Castorf, qui fait pas mal couler d’encre à Paris. Les spectateurs, semblent-ils, quittent massivement à l’entracte ce spectacle jugé «audacieux mais prétentieux». Suffit de lire Odile Quirot, dans le NouvelObs, ou René Solis, dans Libération, pour comprendre qu’on a affaire à une mise en scène radicale et regretter tout de suite de ne pas pouvoir observer ça de visu.
Chez nous, la scène se réactive plus doucement. Quelques spectacles prennent l’affiche cette semaine, mais la rumeur s’emballera plus tard à leur sujet. En attendant, c’est dans les salles de répét que ça grouille davantage. Et justement, ma petite tournée des blogues a été fructueuse en rumeurs de salles de répét.
Myriam Daguzan Bernier, a.k.a Ma mère était hipster, a été invitée par le metteur en scène Claude Poissant à fouiner dans son processus de création autour de la pièce Tristesse Animal Noir, d’Anja Hilling (à l’affiche dès le 17 janvier à l’Espace GO). Plus impressionniste qu’analytique, son carnet d’observations est très bien écrit et se nourrit d’éclairantes références à l’art visuel. Les images scéniques qui se forment devant elles lui rapellent tour à tour les toiles de Francis Bacon ou les autoportraits d’Adulf Rainer, ou encore le travail vidéographique d’Ulla Von Brandenberg. Intéressante approche. J’ai moi-même suvi de près le travail d’un metteur en scène en 2010 (celui de Marc Beaupré sur Caligula Remix), m’intéressant davantage à l’évolution du jeu des acteurs et aux pensées intimes du metteur en scène, qui avait bien voulu entrer en dialogue soutenu avec moi. Très peu porté sur les parallèles avec l’art visuel (je ne m’y connais pas assez je dois confesser), j’avoue trouver le regard de Myriam rafraîchissant.
Allez donc y faire un tour.
Et bonne année!
Les débuts d’année ou les changements de saison sont toujours, en ce qui me concerne, l’occasion de mises à jour. En janvier, certes, je fais des résolutions. Mais je passe aussi en revue ma playlist musicale, y ajoute des morceaux et en retranche d’autres. Je relis les listes et rétrospectives de fin d’année des collègues journalistes culturels et je me fais mes propres listes: livres à acheter, films à voir, événements à suivre, lieux à fréquenter, restos à essayer. Mais surtout je fais le tour de tous les sites web et blogues liés de près ou de loin au théâtre et que j’ai l’habitude de fréquenter. Généralement, l’exercice me permet de redécouvrir un blogue oublié ou de prendre connaissance de la démarche d’un artiste européen méconnu, ou encore de réfléchir à un enjeu artistique brûlant.
Mais cette année, presque rien. Pas de controverse. Pas de grands bouleversements. Sauf peut-être la mise en scène de La Dame aux Camélias par Frank Castorf, qui fait pas mal couler d’encre à Paris. Les spectateurs, semblent-ils, quittent massivement à l’entracte ce spectacle jugé «audacieux mais prétentieux». Suffit de lire Odile Quirot, dans le NouvelObs, ou René Solis, dans Libération, pour comprendre qu’on a affaire à une mise en scène radicale et regretter tout de suite de ne pas pouvoir observer ça de visu.
Chez nous, la scène se réactive plus doucement. Quelques spectacles prennent l’affiche cette semaine, mais la rumeur s’emballera plus tard à leur sujet. En attendant, c’est dans les salles de répét que ça grouille davantage. Et justement, ma petite tournée des blogues a été fructueuse en rumeurs de salles de répét.
Myriam Daguzan Bernier, a.k.a Ma mère était hipster, a été invitée par le metteur en scène Claude Poissant à fouiner dans son processus de création autour de la pièce Tristesse Animal Noir, d’Anja Hilling (à l’affiche dès le 17 janvier à l’Espace GO). Plus impressionniste qu’analytique, son carnet d’observations est très bien écrit et se nourrit d’éclairantes références à l’art visuel. Les images scéniques qui se forment devant elles lui rapellent tour à tour les toiles de Francis Bacon ou les autoportraits d’Adulf Rainer, ou encore le travail vidéographique d’Ulla Von Brandenberg. Intéressante approche. J’ai moi-même suvi de près le travail d’un metteur en scène en 2010 (celui de Marc Beaupré sur Caligula Remix), m’intéressant davantage à l’évolution du jeu des acteurs et aux pensées intimes du metteur en scène, qui avait bien voulu entrer en dialogue soutenu avec moi. Très peu porté sur les parallèles avec l’art visuel (je ne m’y connais pas assez je dois confesser), j’avoue trouver le regard de Myriam rafraîchissant.
Allez donc y faire un tour.
Et bonne année!