C’est une proposition intimiste que fait le Zuppa Theatre en présentant The Debacle au Théâtre Prospero. Entièrement en anglais, le solo mis en scène et interprété par Ann-Marie Kerr présente une femme qui revit les souvenirs liés à son enfance et au décès de sa soeur par le biais de différents objets contenus dans des bocaux de verre. Ce spectacle se veut une fable sur la capacité à faire le deuil de ceux qu’on aime, où le thème de la glace et l’envie de figer êtres et souvenirs dans le temps y tiennent une place prépondérante.
Confinée dans un espace minuscule, l’actrice agenouillée au sol effectue des déplacements minimaux qui consistent à atteindre et ouvrir les différents bocaux, à toucher ou éclairer différents objets, points de départ de l’évocation de souvenirs. Cette manipulation donne parfois lieu à de belles images, comme lorsque trois bocaux empilés deviennent un microscope. C’est lorsque le téléphone sonne, sonne et sonne encore, rappelant qu’en bas la vie continue, que le personnage s’agite et quitte les états graves ou légers dans lesquels la plongent les objets. Si la première partie est consacrée à la présentation des objets, faisant revivre par le fait même au personnage certains moments-clés de sa vie, la seconde est plus statique puisque la femme évoque alors plus directement la mort de la sœur et qu’elle n’a plus besoin des objets pour évoquer cette histoire tragique qu’elle connaît si bien.
Ce grenier sans issue dans lequel se réfugie le personnage a ceci de particulier qu’il est placé en hauteur, comme suspendu dans le vide puisqu’aucune structure le soutenant n’est visible. Ainsi, il semble lui-même être un souvenir, contrastant avec l’autre élément du décor, une petite table sur laquelle sont posés lampe et téléphone, bien ancrée au le sol, dans la réalité. La trame sonore sert à déclencher des souvenirs, pensons par exemple au Total eclipse of the Heart de Bonnie Tyler.
Dans le rôle de cette femme qui se coupe volontairement du monde, Anne-Marie Kerr fait un travail tout en sobriété et rend bien la légèreté et le désespoir présents dans le spectacle. S’il fait rire parfois à l’évocation de quelques souvenirs, on cherche la lumière dans ce spectacle sur le deuil dont il faut néanmoins saluer l’audace d’aborder de graves moments de la vie par des petits objets du quotidien.
The Debacle
Conception et texte: Anne-Marie Kerr et Suzanne Leblanc Crawford
Mise en scène et interprétation: Anne-Marie Kerr
Une production Zuppa Theatre (Halifax)
Au Théâtre Prospero jusqu’au 31 mai, dans le cadre du Festival TransAmériques
C’est une proposition intimiste que fait le Zuppa Theatre en présentant The Debacle au Théâtre Prospero. Entièrement en anglais, le solo mis en scène et interprété par Ann-Marie Kerr présente une femme qui revit les souvenirs liés à son enfance et au décès de sa soeur par le biais de différents objets contenus dans des bocaux de verre. Ce spectacle se veut une fable sur la capacité à faire le deuil de ceux qu’on aime, où le thème de la glace et l’envie de figer êtres et souvenirs dans le temps y tiennent une place prépondérante.
Confinée dans un espace minuscule, l’actrice agenouillée au sol effectue des déplacements minimaux qui consistent à atteindre et ouvrir les différents bocaux, à toucher ou éclairer différents objets, points de départ de l’évocation de souvenirs. Cette manipulation donne parfois lieu à de belles images, comme lorsque trois bocaux empilés deviennent un microscope. C’est lorsque le téléphone sonne, sonne et sonne encore, rappelant qu’en bas la vie continue, que le personnage s’agite et quitte les états graves ou légers dans lesquels la plongent les objets. Si la première partie est consacrée à la présentation des objets, faisant revivre par le fait même au personnage certains moments-clés de sa vie, la seconde est plus statique puisque la femme évoque alors plus directement la mort de la sœur et qu’elle n’a plus besoin des objets pour évoquer cette histoire tragique qu’elle connaît si bien.
Ce grenier sans issue dans lequel se réfugie le personnage a ceci de particulier qu’il est placé en hauteur, comme suspendu dans le vide puisqu’aucune structure le soutenant n’est visible. Ainsi, il semble lui-même être un souvenir, contrastant avec l’autre élément du décor, une petite table sur laquelle sont posés lampe et téléphone, bien ancrée au le sol, dans la réalité. La trame sonore sert à déclencher des souvenirs, pensons par exemple au Total eclipse of the Heart de Bonnie Tyler.
Dans le rôle de cette femme qui se coupe volontairement du monde, Anne-Marie Kerr fait un travail tout en sobriété et rend bien la légèreté et le désespoir présents dans le spectacle. S’il fait rire parfois à l’évocation de quelques souvenirs, on cherche la lumière dans ce spectacle sur le deuil dont il faut néanmoins saluer l’audace d’aborder de graves moments de la vie par des petits objets du quotidien.
The Debacle
Conception et texte: Anne-Marie Kerr et Suzanne Leblanc Crawford
Mise en scène et interprétation: Anne-Marie Kerr
Une production Zuppa Theatre (Halifax)
Au Théâtre Prospero jusqu’au 31 mai, dans le cadre du Festival TransAmériques