Alice aime Robin qui aime Marion qui n’aime pas Richard qui aimerait bien Alice. Pastorale écrite au XIIIe siècle par Adam de la Halle, la surannée Le jeu de Robin et Marion avait tout pour tomber dans les oubliettes, d’autant plus que le genre penche sérieusement dans le registre cucul. Mais ce serait sans compter sur Étienne Lepage, (auteur magnifique de L’enclos de l’éléphant, montré et remontré à Espace Libre par le Grand Jour en 2010 et 2011) qui a décidé de s’intéresser de plus près à ces jeux de l’amour et du hasard version bucolique.
Dans un décor feuillu à souhait et parfaitement champêtre, se croisent et s’entrecroisent les quatre personnages de ce songe d’une nuit d’été. Naïfs, décalés, désincarnés et interchangeables, ils s’aiment et le disent, ne s’aiment plus et le disent encore. Nous sommes devant des enfants qui jouent «à faire semblant pour de vrai», qui jouent à se faire peur, qui craignent l’autorité et les coups du père, qui ont froid quand il fait chaud. Égarés, éperdus, il se chassent et se poursuivent de leurs ardeurs, avec insouciance et légèreté.
«L’amour, c’est pas compliqué. Je lui dis que je l’aime et elle (ou il) enlève ses vêtements» se répètent-ils les uns aux autres. «La vie n’est pas qu’une vallée de douleur», dit Alice, pas très convaincue. Mais le bonheur est factice, tout comme les sentiments, qu’on exprime mais qu’on n’éprouve guère. Et quand les personnages se tordent de désir, la salle se tord de rire!
Les répétitions du texte, les mêmes répliques reprises par l’un ou par l’autre déroulent le texte en une spirale jusqu’à la confusion la plus absurde, que le final sublime très drôlement. Perte de repères, vacuité des serments et absence de regrets: personne n’entre en communication avec personne, dans cet univers aussi plat qu’une planche de bande dessinée, qui heureusement prend un tout autre relief avec la mise en scène, très charmante, de Catherine Vidal.
Mais, comme le disait Zazie dans le métro: tu causes, tu causes, c’est tout ce que tu sais faire?
Robin et Marion
Texte d’Étienne Lepage
Mise en scène par Catherine Vidal
Une création du Théâtre I.N.K. et du Théâtre d’Aujourd’hui
Du 18 septembre au 13 octobre au Théâtre d’aujourd’hui
Alice aime Robin qui aime Marion qui n’aime pas Richard qui aimerait bien Alice. Pastorale écrite au XIIIe siècle par Adam de la Halle, la surannée Le jeu de Robin et Marion avait tout pour tomber dans les oubliettes, d’autant plus que le genre penche sérieusement dans le registre cucul. Mais ce serait sans compter sur Étienne Lepage, (auteur magnifique de L’enclos de l’éléphant, montré et remontré à Espace Libre par le Grand Jour en 2010 et 2011) qui a décidé de s’intéresser de plus près à ces jeux de l’amour et du hasard version bucolique.
Dans un décor feuillu à souhait et parfaitement champêtre, se croisent et s’entrecroisent les quatre personnages de ce songe d’une nuit d’été. Naïfs, décalés, désincarnés et interchangeables, ils s’aiment et le disent, ne s’aiment plus et le disent encore. Nous sommes devant des enfants qui jouent «à faire semblant pour de vrai», qui jouent à se faire peur, qui craignent l’autorité et les coups du père, qui ont froid quand il fait chaud. Égarés, éperdus, il se chassent et se poursuivent de leurs ardeurs, avec insouciance et légèreté.
«L’amour, c’est pas compliqué. Je lui dis que je l’aime et elle (ou il) enlève ses vêtements» se répètent-ils les uns aux autres. «La vie n’est pas qu’une vallée de douleur», dit Alice, pas très convaincue. Mais le bonheur est factice, tout comme les sentiments, qu’on exprime mais qu’on n’éprouve guère. Et quand les personnages se tordent de désir, la salle se tord de rire!
Les répétitions du texte, les mêmes répliques reprises par l’un ou par l’autre déroulent le texte en une spirale jusqu’à la confusion la plus absurde, que le final sublime très drôlement. Perte de repères, vacuité des serments et absence de regrets: personne n’entre en communication avec personne, dans cet univers aussi plat qu’une planche de bande dessinée, qui heureusement prend un tout autre relief avec la mise en scène, très charmante, de Catherine Vidal.
Mais, comme le disait Zazie dans le métro: tu causes, tu causes, c’est tout ce que tu sais faire?
Robin et Marion
Texte d’Étienne Lepage
Mise en scène par Catherine Vidal
Une création du Théâtre I.N.K. et du Théâtre d’Aujourd’hui
Du 18 septembre au 13 octobre au Théâtre d’aujourd’hui