Alors que le Conseil québécois du théâtre tiendra le lundi 4 novembre 2013 un colloque sur cette délicate question, voici un quatrième billet concernant la succession des directions artistiques des compagnies de théâtre.
Derrière l’enjeu des successions, il y aussi celui du nombre sans cesse grandissant de compagnies devant se partager des fonds publics limités. Trop de compagnies pour les fonds disponibles ? En 2006, Michel Vaïs en discutait avec Pierre MacDuff, alors des Deux Mondes, David Lavoie, alors de la Pire Espèce et de la Carte Premières, et Richard Simas, alors de la Chapelle.
« À la question polémique de savoir s’il y a trop de compagnies théâtrales, on entend souvent répondre qu’il n’y a jamais assez de théâtre ni assez de culture, ou encore qu’on n’arrive plus à suivre tout le théâtre qui se fait à Montréal. C’est pourtant mal poser la question que de la formuler ainsi. Dans la mesure où les subventions accordées au théâtre par les différents paliers de gouvernement sont limitées — ce que l’on peut d’ailleurs déplorer —, la question tiroir que nous posons serait plus juste, car elle ouvre la porte à une réflexion plus large sur les façons dont on finance le théâtre actuellement.
Doit-il y avoir un équilibre entre l’offre et la demande ?
Augmenter les fonds disponibles pour satisfaire les demandes, même si cela peut être souhaitable, revient-il à déplacer le problème dans un avenir plus ou moins rapproché ? L’argent est-il la seule solution? Comment gérer la croissance du milieu ? S’agit-il d’un problème qui touche seulement les compagnies financées au projet ? Les théâtres institutionnels ont-ils des droits acquis ? Peuvent-ils être inclus dans le «trop» de la question ?
Limiter l’accès aux sources de financement, est-ce une solution ? Selon quels critères ? À qui de décider ?
Y a-t-il un public pour tout le théâtre qui se fait ?
L’augmentation du nombre de compagnies — souvent très éphémères — engendre-t-elle des problèmes de diffusion (car plus de théâtre signifie plus de salles…) ? Sachant qu’il faut faire partie d’une compagnie pour obtenir du financement, donc pour travailler, la multiplication des compagnies est-elle liée à l’incapacité du milieu à « absorber » les finissants qui sortent chaque année des écoles de théâtre ? Si oui, le problème se trouve-t-il en amont : y aurait-il trop d’écoles de théâtre, et celles-ci devraient-elles prendre la responsabilité d’assurer de l’emploi à leurs finissants ? Y a-t-il des compagnies bidon, vu que plusieurs artistes font partie de plusieurs compagnies ? » Lisez le compte rendu de la 50e Entrée libre publié dans JEU 122.
Nous vous recommandons aussi de lire le compte rendu de la 56e Entrée libre publié dans JEU 138. Le 22 novembre 2010, au Théâtre Prospero, Marcelle Dubois (les Porteuses d’Aromates et le Festival du Jamais Lu), André Laliberté (Théâtre de l’Œil), Pierre MacDuff (les Deux Mondes) et Jacques Vézina (Théâtre d’Aujourd’hui) ont débattu sur la question de la passation des pouvoirs dans les directions artistiques.
Bonne réflexion !
Alors que le Conseil québécois du théâtre tiendra le lundi 4 novembre 2013 un colloque sur cette délicate question, voici un quatrième billet concernant la succession des directions artistiques des compagnies de théâtre.
Derrière l’enjeu des successions, il y aussi celui du nombre sans cesse grandissant de compagnies devant se partager des fonds publics limités. Trop de compagnies pour les fonds disponibles ? En 2006, Michel Vaïs en discutait avec Pierre MacDuff, alors des Deux Mondes, David Lavoie, alors de la Pire Espèce et de la Carte Premières, et Richard Simas, alors de la Chapelle.
« À la question polémique de savoir s’il y a trop de compagnies théâtrales, on entend souvent répondre qu’il n’y a jamais assez de théâtre ni assez de culture, ou encore qu’on n’arrive plus à suivre tout le théâtre qui se fait à Montréal. C’est pourtant mal poser la question que de la formuler ainsi. Dans la mesure où les subventions accordées au théâtre par les différents paliers de gouvernement sont limitées — ce que l’on peut d’ailleurs déplorer —, la question tiroir que nous posons serait plus juste, car elle ouvre la porte à une réflexion plus large sur les façons dont on finance le théâtre actuellement.
Doit-il y avoir un équilibre entre l’offre et la demande ? Augmenter les fonds disponibles pour satisfaire les demandes, même si cela peut être souhaitable, revient-il à déplacer le problème dans un avenir plus ou moins rapproché ? L’argent est-il la seule solution? Comment gérer la croissance du milieu ? S’agit-il d’un problème qui touche seulement les compagnies financées au projet ? Les théâtres institutionnels ont-ils des droits acquis ? Peuvent-ils être inclus dans le «trop» de la question ? Limiter l’accès aux sources de financement, est-ce une solution ? Selon quels critères ? À qui de décider ? Y a-t-il un public pour tout le théâtre qui se fait ? L’augmentation du nombre de compagnies — souvent très éphémères — engendre-t-elle des problèmes de diffusion (car plus de théâtre signifie plus de salles…) ? Sachant qu’il faut faire partie d’une compagnie pour obtenir du financement, donc pour travailler, la multiplication des compagnies est-elle liée à l’incapacité du milieu à « absorber » les finissants qui sortent chaque année des écoles de théâtre ? Si oui, le problème se trouve-t-il en amont : y aurait-il trop d’écoles de théâtre, et celles-ci devraient-elles prendre la responsabilité d’assurer de l’emploi à leurs finissants ? Y a-t-il des compagnies bidon, vu que plusieurs artistes font partie de plusieurs compagnies ? » Lisez le compte rendu de la 50e Entrée libre publié dans JEU 122.
Nous vous recommandons aussi de lire le compte rendu de la 56e Entrée libre publié dans JEU 138. Le 22 novembre 2010, au Théâtre Prospero, Marcelle Dubois (les Porteuses d’Aromates et le Festival du Jamais Lu), André Laliberté (Théâtre de l’Œil), Pierre MacDuff (les Deux Mondes) et Jacques Vézina (Théâtre d’Aujourd’hui) ont débattu sur la question de la passation des pouvoirs dans les directions artistiques.
Bonne réflexion !