En 2011, Julie-Anne Ranger-Beauregard a obtenu une mention au prix Gratien-Gélinas pour La patte du loup et remporté le 7e concours d’écriture Le théâtre jeune public et la relève avec La famille Pépin. Pour sa troisième participation au Festival du Jamais Lu, l’auteure a choisi de faire entendre Les Inconnus, un duel haut en couleur entre un homme et une femme qui « se prennent dans les pièges d’un parc pour enfants ».
Qu’est-ce qui vous met le feu au cul? Qu’est-ce qui vous donne le gout de mettre le feu autour de vous?
Julie-Anne Ranger-Beauregard : « Je dirais l’injustice. Sous toutes ses formes. Depuis l’enfance, j’ai le souci que tout soit égal tout le temps, dans tous les domaines et pour tout le monde. »
Qu’est-ce qui vous éteint? Qu’est-ce qui vous étouffe? Qu’est-ce qui menace la survie de votre flamme?
J.-A. R.-B. : « Généralement, je suis assez blindée contre les énergies négatives, mais les gens qui ne croient en rien, ceux qui sont amorphes, ceux qui ne veulent pas faire d’effort, ceux qui manquent de lumière, de chaleur, je dois avouer que ça m’enlève tous mes moyens. »
Qu’est-ce qui vous donne le feu sacré ou encore le ranime? Qu’est-ce que vous brulez de dire, de créer, de réaliser?
J.-A. R.-B. : « C’est un peu cliché, mais je vais le dire quand même : la vie dans sa fulgurance. L’amour. La solidarité. La beauté. Le cycle de la vie. C’est dans ma relation avec les autres, avec ceux que j’aime, que je puise la force de vivre, mais aussi celle d’écrire. En même temps, bien entendu, tout cela est en lien avec la mort. C’est le caractère éphémère de toute cette beauté et de toute cette chaleur qui fait qu’on en profite si énergiquement. Quand je sens que le découragement me guette, je pense aux gens que j’aime et au fait qu’ils ne sont pas éternels. Tout de suite, ça me donne l’urgence de vivre et d’accomplir ce qui me tient à cœur. »
Quel rapport entretenez-vous avec le territoire, la nature, les éléments et les animaux?
J.-A. R.-B. : « J’ai un rapport très fort avec tout ça. Quand j’étais enfant, j’incarnais carrément les animaux. Je me levais le matin et je décidais que j’étais un animal pour la journée. J’ai évidemment pensé devenir vétérinaire. La nature est extrêmement importante pour moi et ça se traduit très clairement dans ce que j’écris. À mes yeux, il y a une pureté chez les animaux, un éveil des sens, une vérité, une authenticité des réactions, un sens de l’urgence. Comme s’ils étaient en contact direct avec quelque chose qu’on a un peu perdu. Souvent, je trouve que les humains réfléchissent trop. Qu’ils manquent de sincérité. Qu’ils se coupent de leurs plus précieux instincts. »
Pourriez-vous me décrire votre pièce en trois mots?
J.-A. R.-B. : « Imprévu. Amour. Duel. »
Pourriez-vous me décrire l’un de vos personnages?
J.-A. R.-B. : « Elle s’appelle Macha. Elle a de la force et de l’aplomb. Elle se tient droite et exige ce qu’elle veut. Or cette puissance est artificielle. Cette structure beaucoup trop rigide, c’est la façon que cette femme désillusionnée par l’amour a trouvée pour donner de la prestance à quelque chose de mou à l’intérieur d’elle. À moment très important de sa vie, dans une posture très précaire, elle jongle avec les notions de commun et de sacré. Jusqu’à ce qu’un homme fasse son apparition, disons au bon endroit et au bon moment. »
Pourriez-vous nommer cinq sujets abordés dans votre pièce?
J.-A. R.-B. : « Sexualité. Séduction. Parentalité. Prédestination. Rôles sexuels. »
Texte : Julie-Anne Ranger-Beauregard. Mise en lecture : Marie Charlebois. Avec : Marie Bernier et Émile Proulx-Cloutier. Au Théâtre Aux Écuries le dimanche 4 mai 2014 à 16 h.
En 2011, Julie-Anne Ranger-Beauregard a obtenu une mention au prix Gratien-Gélinas pour La patte du loup et remporté le 7e concours d’écriture Le théâtre jeune public et la relève avec La famille Pépin. Pour sa troisième participation au Festival du Jamais Lu, l’auteure a choisi de faire entendre Les Inconnus, un duel haut en couleur entre un homme et une femme qui « se prennent dans les pièges d’un parc pour enfants ».
Qu’est-ce qui vous met le feu au cul? Qu’est-ce qui vous donne le gout de mettre le feu autour de vous?
Julie-Anne Ranger-Beauregard : « Je dirais l’injustice. Sous toutes ses formes. Depuis l’enfance, j’ai le souci que tout soit égal tout le temps, dans tous les domaines et pour tout le monde. »
Qu’est-ce qui vous éteint? Qu’est-ce qui vous étouffe? Qu’est-ce qui menace la survie de votre flamme?
J.-A. R.-B. : « Généralement, je suis assez blindée contre les énergies négatives, mais les gens qui ne croient en rien, ceux qui sont amorphes, ceux qui ne veulent pas faire d’effort, ceux qui manquent de lumière, de chaleur, je dois avouer que ça m’enlève tous mes moyens. »
Qu’est-ce qui vous donne le feu sacré ou encore le ranime? Qu’est-ce que vous brulez de dire, de créer, de réaliser?
J.-A. R.-B. : « C’est un peu cliché, mais je vais le dire quand même : la vie dans sa fulgurance. L’amour. La solidarité. La beauté. Le cycle de la vie. C’est dans ma relation avec les autres, avec ceux que j’aime, que je puise la force de vivre, mais aussi celle d’écrire. En même temps, bien entendu, tout cela est en lien avec la mort. C’est le caractère éphémère de toute cette beauté et de toute cette chaleur qui fait qu’on en profite si énergiquement. Quand je sens que le découragement me guette, je pense aux gens que j’aime et au fait qu’ils ne sont pas éternels. Tout de suite, ça me donne l’urgence de vivre et d’accomplir ce qui me tient à cœur. »
Quel rapport entretenez-vous avec le territoire, la nature, les éléments et les animaux?
J.-A. R.-B. : « J’ai un rapport très fort avec tout ça. Quand j’étais enfant, j’incarnais carrément les animaux. Je me levais le matin et je décidais que j’étais un animal pour la journée. J’ai évidemment pensé devenir vétérinaire. La nature est extrêmement importante pour moi et ça se traduit très clairement dans ce que j’écris. À mes yeux, il y a une pureté chez les animaux, un éveil des sens, une vérité, une authenticité des réactions, un sens de l’urgence. Comme s’ils étaient en contact direct avec quelque chose qu’on a un peu perdu. Souvent, je trouve que les humains réfléchissent trop. Qu’ils manquent de sincérité. Qu’ils se coupent de leurs plus précieux instincts. »
Pourriez-vous me décrire votre pièce en trois mots?
J.-A. R.-B. : « Imprévu. Amour. Duel. »
Pourriez-vous me décrire l’un de vos personnages?
J.-A. R.-B. : « Elle s’appelle Macha. Elle a de la force et de l’aplomb. Elle se tient droite et exige ce qu’elle veut. Or cette puissance est artificielle. Cette structure beaucoup trop rigide, c’est la façon que cette femme désillusionnée par l’amour a trouvée pour donner de la prestance à quelque chose de mou à l’intérieur d’elle. À moment très important de sa vie, dans une posture très précaire, elle jongle avec les notions de commun et de sacré. Jusqu’à ce qu’un homme fasse son apparition, disons au bon endroit et au bon moment. »
Pourriez-vous nommer cinq sujets abordés dans votre pièce?
J.-A. R.-B. : « Sexualité. Séduction. Parentalité. Prédestination. Rôles sexuels. »
Les Inconnus
Texte : Julie-Anne Ranger-Beauregard. Mise en lecture : Marie Charlebois. Avec : Marie Bernier et Émile Proulx-Cloutier. Au Théâtre Aux Écuries le dimanche 4 mai 2014 à 16 h.