Le festival Montréal Complètement Cirque s’ouvrait hier avec Beyond, cinquième spectacle de la compagnie australienne C!RCA à visiter le Québec en moins de dix ans. Sobre, inventive, un brin fantaisiste, misant d’abord et avant tout sur la grande agilité de sept acrobates, la création de Yaron Lifschitz est rafraichissante à souhait.
Moins rafraichissants étaient les discours qui ont précédé la représentation, dont celui d’Hélène David, ministre de la Culture et des Communications, qui a été étrangement bien accueilli. L’annonce d’une subvention de 474 094 $ à la Tohu, pour l’acquisition d’équipements spécialisés, aurait-elle suffi à faire oublier que le Gouvernement du Québec vient d’amputer le budget du Conseil des arts et des lettres du Québec de 2,5 millions de dollars?
Un périple intérieur
Débarrassé de ce qu’on pourrait appeler une intrigue, Beyond n’en est pas moins soutenu par une certaine dramaturgie, un fil narratif, bien mince, il faut en convenir, mais tout de même opérant. Dans leur périple, bien plus intérieur que ceux que les artistes de cirque ont l’habitude de mettre en scène, les sept protagonistes explorent les frontières, sondent les limites, s’aventurent au-delà des conventions. Leurs numéros illustrent donc ces ruptures, ou plutôt ces glissements de la raison à la folie, de l’homme à l’animal, du réel à l’imaginaire.
Pendant 90 minutes, sans entracte, sur une trame sonore contrastée, de la folk intimiste à la pop clinquante en passant par l’inaccessible étoile de Jaques Brel, les acrobates captivent. Entre leurs efforts de contorsions, de main à main, de tissu ou d’équilibre, sans oublier le superbe final aux mâts chinois, les interprètes se laissent gagner par leur animalité, de plusieurs manières, la plus irrésistible, d’une délicieuse étrangeté, consistant à enfiler des costumes de mascottes, principalement des lapins.
Le corps d’abord
Si on apprécie autant la sobriété de la représentation, notamment en ce qui concerne le comique, dosé, aussi bien que la scénographie, minimaliste, c’est qu’elle met l’accent sur l’essentiel : le talent des acrobates, leur force, leur grâce et leur maîtrise. Nous sommes au plus près du corps, un corps extrême, pour ne pas dire surhumain, un corps admirable, exquis, d’autant plus fascinant qu’il repousse sans cesse les limites.
Mise en scène de Yaron Lifschitz. Avec Jon Bonaventura, Robbie Curits, Bridie Hooper, Rowan Heydon-White, Kathryn O’keeffe, Paul O’keeffe et Billie Wilson-Coffey. Une production de C!RCA. À la Tohu, à l’occasion du festival Montréal Complètement Cirque, jusqu’au 5 juillet 2015.
Le festival Montréal Complètement Cirque s’ouvrait hier avec Beyond, cinquième spectacle de la compagnie australienne C!RCA à visiter le Québec en moins de dix ans. Sobre, inventive, un brin fantaisiste, misant d’abord et avant tout sur la grande agilité de sept acrobates, la création de Yaron Lifschitz est rafraichissante à souhait.
Moins rafraichissants étaient les discours qui ont précédé la représentation, dont celui d’Hélène David, ministre de la Culture et des Communications, qui a été étrangement bien accueilli. L’annonce d’une subvention de 474 094 $ à la Tohu, pour l’acquisition d’équipements spécialisés, aurait-elle suffi à faire oublier que le Gouvernement du Québec vient d’amputer le budget du Conseil des arts et des lettres du Québec de 2,5 millions de dollars?
Un périple intérieur
Débarrassé de ce qu’on pourrait appeler une intrigue, Beyond n’en est pas moins soutenu par une certaine dramaturgie, un fil narratif, bien mince, il faut en convenir, mais tout de même opérant. Dans leur périple, bien plus intérieur que ceux que les artistes de cirque ont l’habitude de mettre en scène, les sept protagonistes explorent les frontières, sondent les limites, s’aventurent au-delà des conventions. Leurs numéros illustrent donc ces ruptures, ou plutôt ces glissements de la raison à la folie, de l’homme à l’animal, du réel à l’imaginaire.
Pendant 90 minutes, sans entracte, sur une trame sonore contrastée, de la folk intimiste à la pop clinquante en passant par l’inaccessible étoile de Jaques Brel, les acrobates captivent. Entre leurs efforts de contorsions, de main à main, de tissu ou d’équilibre, sans oublier le superbe final aux mâts chinois, les interprètes se laissent gagner par leur animalité, de plusieurs manières, la plus irrésistible, d’une délicieuse étrangeté, consistant à enfiler des costumes de mascottes, principalement des lapins.
Le corps d’abord
Si on apprécie autant la sobriété de la représentation, notamment en ce qui concerne le comique, dosé, aussi bien que la scénographie, minimaliste, c’est qu’elle met l’accent sur l’essentiel : le talent des acrobates, leur force, leur grâce et leur maîtrise. Nous sommes au plus près du corps, un corps extrême, pour ne pas dire surhumain, un corps admirable, exquis, d’autant plus fascinant qu’il repousse sans cesse les limites.
Beyond
Mise en scène de Yaron Lifschitz. Avec Jon Bonaventura, Robbie Curits, Bridie Hooper, Rowan Heydon-White, Kathryn O’keeffe, Paul O’keeffe et Billie Wilson-Coffey. Une production de C!RCA. À la Tohu, à l’occasion du festival Montréal Complètement Cirque, jusqu’au 5 juillet 2015.