La Barbotte. Trois artistes de cirque. Trois parcours différents, néanmoins complémentaires. Le Suisse Philippe Dreyfuss et le Péruvien Gonzalo Coloma ont étudié à l’École nationale de cirque. Le Québécois Andy Giroux s’est perfectionné à Moscou et avec Cirkus Piloterna en Suède. Trois amis qui avaient toujours rêvé de monter un spectacle ensemble, mais qui faute de temps – chacun s’étant produit dans une trentaine de pays avec des compagnies prestigieuses –, n’avaient pu jusqu’ici voir le projet se concrétiser.
Anecdotes et acrobaties
La feuille de route des trois complices est impressionnante, mais ils ont opté avec Entre deux eaux pour une représentation volontiers théâtrale, les acrobaties s’articulant autour des segments parlés plutôt que l’inverse. Nous en apprendrons plus sur le parcours de chacun, notamment à travers une série d’anecdotes de tournées, aurons droit à quelques exposés sur la jonglerie (véritable langage d’initiés entre Coloma et Dreyfuss qui échangent des séquences numériques) ou la planche sautoir. Il sera aussi question de vieillissement, de la machine qui ne peut plus entièrement assurer. « À 35 ans, je ne suis plus capable de sauteur sur une main », conclut Giroux après un numéro d’équilibre.
Il y a quelque chose d’indéniablement émouvant à voir ployer sous l’effort ces corps d’athlètes aguerris, alors que les spectacles de cirque visent habituellement à transcender la technique et la difficulté. On ne recherche pas ici la prouesse pour la prouesse, l’étonnement. Il est plutôt question du passage du temps, mais aussi des liens qui s’approfondissent.
Parfois brouillon
Entre deux eaux a un petit côté bricolé sympathique, parfois brouillon. Le propos demeure pertinent, mais aurait certainement besoin d’être resserré. Certains numéros fonctionnement parfaitement (celui où les trois se partagent un même journal par exemple), d’autres s’étirent inutilement (dont ceux de jonglerie de balles de ping-pong avec la bouche ou de quilles, alors que le troisième larron a revêtu ses talons hauts pour évoquer la sensation de manque qui s’installe en tournée).
De plus, il n’est absolument pas nécessaire que chaque chanson soit présentée dans son intégralité. L’idée d’avoir recours à un vieux lecteur à cassettes, chacun ayant ses musiques préférées, demeure intéressante néanmoins. Les artistes auraient surtout besoin d’être encadrés par une véritable direction d’acteurs. Le surtitrage (presque impossible à décrypter hier d’ailleurs, car perdu dans les éclairages) fige en partie le propos, ce qui empêche souvent une livraison fluide des confidences. De plus, le contact ne s’établit pas toujours parfaitement avec le public.
Il faudra que nos larrons extraient un peu plus de temps de leurs calendriers chargés pour vraiment peaufiner le tout. Cette volonté de nous donner accès à l’envers du décor demeure louable. Il ne reste maintenant qu’à mener l’idée plus loin.
Interprétation et co-mise en scène : Gonzalo Coloma, Philippe Dreyfuss et Andy Giroux. Co-mise en scène : Fred Barrette. Une production de la Barbotte. Au Théâtre de Quat’Sous, à l’occasion du festival Montréal Complètement Cirque, jusqu’au 10 juillet 2015.
La Barbotte. Trois artistes de cirque. Trois parcours différents, néanmoins complémentaires. Le Suisse Philippe Dreyfuss et le Péruvien Gonzalo Coloma ont étudié à l’École nationale de cirque. Le Québécois Andy Giroux s’est perfectionné à Moscou et avec Cirkus Piloterna en Suède. Trois amis qui avaient toujours rêvé de monter un spectacle ensemble, mais qui faute de temps – chacun s’étant produit dans une trentaine de pays avec des compagnies prestigieuses –, n’avaient pu jusqu’ici voir le projet se concrétiser.
Anecdotes et acrobaties
La feuille de route des trois complices est impressionnante, mais ils ont opté avec Entre deux eaux pour une représentation volontiers théâtrale, les acrobaties s’articulant autour des segments parlés plutôt que l’inverse. Nous en apprendrons plus sur le parcours de chacun, notamment à travers une série d’anecdotes de tournées, aurons droit à quelques exposés sur la jonglerie (véritable langage d’initiés entre Coloma et Dreyfuss qui échangent des séquences numériques) ou la planche sautoir. Il sera aussi question de vieillissement, de la machine qui ne peut plus entièrement assurer. « À 35 ans, je ne suis plus capable de sauteur sur une main », conclut Giroux après un numéro d’équilibre.
Il y a quelque chose d’indéniablement émouvant à voir ployer sous l’effort ces corps d’athlètes aguerris, alors que les spectacles de cirque visent habituellement à transcender la technique et la difficulté. On ne recherche pas ici la prouesse pour la prouesse, l’étonnement. Il est plutôt question du passage du temps, mais aussi des liens qui s’approfondissent.
Parfois brouillon
Entre deux eaux a un petit côté bricolé sympathique, parfois brouillon. Le propos demeure pertinent, mais aurait certainement besoin d’être resserré. Certains numéros fonctionnement parfaitement (celui où les trois se partagent un même journal par exemple), d’autres s’étirent inutilement (dont ceux de jonglerie de balles de ping-pong avec la bouche ou de quilles, alors que le troisième larron a revêtu ses talons hauts pour évoquer la sensation de manque qui s’installe en tournée).
De plus, il n’est absolument pas nécessaire que chaque chanson soit présentée dans son intégralité. L’idée d’avoir recours à un vieux lecteur à cassettes, chacun ayant ses musiques préférées, demeure intéressante néanmoins. Les artistes auraient surtout besoin d’être encadrés par une véritable direction d’acteurs. Le surtitrage (presque impossible à décrypter hier d’ailleurs, car perdu dans les éclairages) fige en partie le propos, ce qui empêche souvent une livraison fluide des confidences. De plus, le contact ne s’établit pas toujours parfaitement avec le public.
Il faudra que nos larrons extraient un peu plus de temps de leurs calendriers chargés pour vraiment peaufiner le tout. Cette volonté de nous donner accès à l’envers du décor demeure louable. Il ne reste maintenant qu’à mener l’idée plus loin.
Entre deux eaux
Interprétation et co-mise en scène : Gonzalo Coloma, Philippe Dreyfuss et Andy Giroux. Co-mise en scène : Fred Barrette. Une production de la Barbotte. Au Théâtre de Quat’Sous, à l’occasion du festival Montréal Complètement Cirque, jusqu’au 10 juillet 2015.