Entre mémorial, plaidoyer, réflexion, tant personnelle que collective, Let’s Not Beat Each Other to Death se révèle un curieux objet que l’on aborde d’abord par les sens, de façon presque organique. On est d’abord intrigué par la proposition visuelle, puis musicale, avant de céder à cette proposition théâtrale.
Stewart Legere pose un regard unique sur le monde qui l’entoure, le nôtre, que l’on croit exempt d’intolérance – mais qui ne l’est au fond jamais – ou quand on tente de changer la donne, un geste à la fois. Legere joue d’abord le rôle de l’ambigüité, de l’empêcheur de tourner en rond, grâce à ces personnages qui finissent par se télescoper les uns les autres. Presque subrepticement, la violence gratuite est illustrée dans toute son horreur. Le ton se veut volontiers grinçant. La mort n’est jamais un jeu quand elle est réelle.
La deuxième partie devient ensuite véritable vigie, qui revient sur la violence, sur la peur, qu’il soit question ici d’identité ou de sexualité. Tous doivent prendre parole, notamment à travers une touchante élégie, particulièrement émouvante.
Les textes semblent presque improvisés, mais sont en réalité livrés avec une rare efficacité. On ne se surprendra pas que Legere collectionne les prix Dora depuis plusieurs années. Il faut aussi souligner le travail de dramaturgie et de mise en scène de Christian Barry.
La troisième et dernière section donne à la fois une impression de grande fête et de véritable réconciliation. Car la vie, comme la fête, continue…
Seul regret peut-être : ne pas pouvoir rendre hommage à la performance de Legere qui devient simple participant à la fête, qui nous rappelle que le propos est assurément autre. On préfèrera échanger plutôt un verre ou une danse avec l’interprète.
Création et interprétation de Stewart Legere. Mise en scène de Christian Barry. Une production The Accidental Mechanics Group. Présenté au FTA les 30 et 31 mai, et le 1er juin 2016.
Entre mémorial, plaidoyer, réflexion, tant personnelle que collective, Let’s Not Beat Each Other to Death se révèle un curieux objet que l’on aborde d’abord par les sens, de façon presque organique. On est d’abord intrigué par la proposition visuelle, puis musicale, avant de céder à cette proposition théâtrale.
Stewart Legere pose un regard unique sur le monde qui l’entoure, le nôtre, que l’on croit exempt d’intolérance – mais qui ne l’est au fond jamais – ou quand on tente de changer la donne, un geste à la fois. Legere joue d’abord le rôle de l’ambigüité, de l’empêcheur de tourner en rond, grâce à ces personnages qui finissent par se télescoper les uns les autres. Presque subrepticement, la violence gratuite est illustrée dans toute son horreur. Le ton se veut volontiers grinçant. La mort n’est jamais un jeu quand elle est réelle.
La deuxième partie devient ensuite véritable vigie, qui revient sur la violence, sur la peur, qu’il soit question ici d’identité ou de sexualité. Tous doivent prendre parole, notamment à travers une touchante élégie, particulièrement émouvante.
Les textes semblent presque improvisés, mais sont en réalité livrés avec une rare efficacité. On ne se surprendra pas que Legere collectionne les prix Dora depuis plusieurs années. Il faut aussi souligner le travail de dramaturgie et de mise en scène de Christian Barry.
La troisième et dernière section donne à la fois une impression de grande fête et de véritable réconciliation. Car la vie, comme la fête, continue…
Seul regret peut-être : ne pas pouvoir rendre hommage à la performance de Legere qui devient simple participant à la fête, qui nous rappelle que le propos est assurément autre. On préfèrera échanger plutôt un verre ou une danse avec l’interprète.
Let’s Not Beat Each Other to Death
Création et interprétation de Stewart Legere. Mise en scène de Christian Barry. Une production The Accidental Mechanics Group. Présenté au FTA les 30 et 31 mai, et le 1er juin 2016.