Après une formation sur le théâtre russe en Biélorussie et un baccalauréat en danse, Olivier Arteau s’est retrouvé au Conservatoire d’art dramatique de Québec, où il a terminé ses études en mai dernier.
L’écriture est pour lui une démarche importante : « L’idée de prendre la parole m’intéressait parce que c’est le médium le plus confrontant en terme de création. Il faut prendre position et mettre de l’avant des sujets qui peuvent parfois être épineux. Les enjeux que porte l’écriture sont extrêmement déstabilisants, mais bien plus euphorisants que la mise en scène ou le jeu. »
En quête de modèles
L’automne dernier, Olivier Arteau a présenté un extrait de 20 minutes d’un texte intitulé Le cri des méduses au Festival du Jamais Lu de Québec, l’embryon de sa pièce Pisser debout sans lever sa jupe. Un préadolescent développe depuis l’enfance un fanatisme absolu pour Britney Spears et tombe follement amoureux de son professeur d’éducation physique, symbole de la virilité pour lui. Une fille dans la mi-vingtaine cherche un modèle féminin qui saura la libérer des préjugés qui régissent son sexe.
« J’ai voulu explorer le territoire féminin en moi, explique Arteau. La génération Y a grandi avec des exemples féminins, des pop stars qui vont à l’encontre de l’image de la féminité que l’on souhaite promouvoir auprès des jeunes. J’ai pris l’exemple de Britney Spears, une femme blanche qui met en avant son hypersexualité, symbole très contradictoire par rapport au modèle qu’on essaie de donner aux jeunes filles aujourd’hui. La femme est toujours perçue comme un objet de désir avant de parler de son intelligence. »
Rapports de force
En écrivant sa pièce, Arteau s’est aussi interrogé sur les rapports de force entre sa féminité et sa masculinité à l’intérieur de son propre corps : « En tant qu’homosexuel, il m’arrive parfois de porter un jugement sur les gais qui ont un côté féminin très fort. Et ce jugement me questionne par rapport à ce que j’accepte de ma propre féminité. Il y a aussi la question du désir. Est-ce que je vais désirer un homme plus féminin ? J’ai l’impression d’être coincé dans un carcan. Ma conception de la masculinité est tellement forte que je me demande où est mon problème pour toujours être attiré par des modèles hétéronormatifs. Ce questionnement sur mon propre désir me renvoie aussi à ce que j’accepte ou non de ma féminité. »
Le Festival du Jamais Lu donne à Olivier Arteau la chance de prendre la parole, de prendre position sur des sujets actuels et livrer un témoignage : « Je n’ai pas la prétention de faire une œuvre universelle mais de poser des questions. »
Texte et mise en lecture : Olivier Arteau. Direction musicale : Eugénie Jobin et Sarah Villeneuve-Desjardins. Avec Jade Bruneau, Gabriel Cloutier-Tremblay, Gabriel Favreau, Eugénie Jobin, Monika Pilon, Vincent Roy, Élisabeth Tremblay et Sarah Villeneuve-Desjardins. Aux Écuries, à l’occasion du Festival du Jamais Lu, le 6 mai 2017.
Après une formation sur le théâtre russe en Biélorussie et un baccalauréat en danse, Olivier Arteau s’est retrouvé au Conservatoire d’art dramatique de Québec, où il a terminé ses études en mai dernier.
L’écriture est pour lui une démarche importante : « L’idée de prendre la parole m’intéressait parce que c’est le médium le plus confrontant en terme de création. Il faut prendre position et mettre de l’avant des sujets qui peuvent parfois être épineux. Les enjeux que porte l’écriture sont extrêmement déstabilisants, mais bien plus euphorisants que la mise en scène ou le jeu. »
En quête de modèles
L’automne dernier, Olivier Arteau a présenté un extrait de 20 minutes d’un texte intitulé Le cri des méduses au Festival du Jamais Lu de Québec, l’embryon de sa pièce Pisser debout sans lever sa jupe. Un préadolescent développe depuis l’enfance un fanatisme absolu pour Britney Spears et tombe follement amoureux de son professeur d’éducation physique, symbole de la virilité pour lui. Une fille dans la mi-vingtaine cherche un modèle féminin qui saura la libérer des préjugés qui régissent son sexe.
« J’ai voulu explorer le territoire féminin en moi, explique Arteau. La génération Y a grandi avec des exemples féminins, des pop stars qui vont à l’encontre de l’image de la féminité que l’on souhaite promouvoir auprès des jeunes. J’ai pris l’exemple de Britney Spears, une femme blanche qui met en avant son hypersexualité, symbole très contradictoire par rapport au modèle qu’on essaie de donner aux jeunes filles aujourd’hui. La femme est toujours perçue comme un objet de désir avant de parler de son intelligence. »
Rapports de force
En écrivant sa pièce, Arteau s’est aussi interrogé sur les rapports de force entre sa féminité et sa masculinité à l’intérieur de son propre corps : « En tant qu’homosexuel, il m’arrive parfois de porter un jugement sur les gais qui ont un côté féminin très fort. Et ce jugement me questionne par rapport à ce que j’accepte de ma propre féminité. Il y a aussi la question du désir. Est-ce que je vais désirer un homme plus féminin ? J’ai l’impression d’être coincé dans un carcan. Ma conception de la masculinité est tellement forte que je me demande où est mon problème pour toujours être attiré par des modèles hétéronormatifs. Ce questionnement sur mon propre désir me renvoie aussi à ce que j’accepte ou non de ma féminité. »
Le Festival du Jamais Lu donne à Olivier Arteau la chance de prendre la parole, de prendre position sur des sujets actuels et livrer un témoignage : « Je n’ai pas la prétention de faire une œuvre universelle mais de poser des questions. »
Pisser debout sans lever sa jupe
Texte et mise en lecture : Olivier Arteau. Direction musicale : Eugénie Jobin et Sarah Villeneuve-Desjardins. Avec Jade Bruneau, Gabriel Cloutier-Tremblay, Gabriel Favreau, Eugénie Jobin, Monika Pilon, Vincent Roy, Élisabeth Tremblay et Sarah Villeneuve-Desjardins. Aux Écuries, à l’occasion du Festival du Jamais Lu, le 6 mai 2017.