Ceux qu’on a découverts avec boKa (2015) et When boKa Rencontre Mazy (2016), les clowns boKa et Mazy, interprétés par Kathleen Aubert et Simon Fleury, présentent au Fringe le 3e volet de leurs aventures, une pièce bilingue intitulée Syl-lo-go-ma-ni-e/a. Entretien avec les créateurs de Possiblement Théâtre.
Si les créateurs ont eu envie d’aborder la syllogomanie (le fait d’accumuler de manière excessive des objets et l’incapacité ou la réticence à jeter un grand nombre de possessions), ce n’est pas par hasard. «Ma mère souffre de ce trouble, et Kathleen le vit elle-même, explique Simon Fleury. Je trouvais ça intéressant d’éduquer les gens là-dessus, de leur en parler via l’art du clown.»
Une façon plus légère d’aborder cette compulsion, souvent représentée d’une manière très sensationnaliste, estiment ceux qui ont suivi un stage de jeu masqué et de clown à l’École nationale des arts du cirque de Châlons-en-Champagne en 2007. «Quand on pense à des syllogomanes, précise Kathleen Aubert, on a souvent cette image de téléréalité extrême, qui met de l’avant des gens qui vivent dans des conditions insalubres.»
Dans Syl-lo-go-ma-ni-e/a, on découvre plutôt deux clowns qui tentent de cohabiter dans un non-lieu commun. Du lever au coucher du soleil, le public pourra assister à ce cheminement qui ne sera pas toujours fluide. «Ils auront à aborder ensemble les grandes lignes de la vie des syllogomanes, explique celle qui interprète boKa. Ça a une portée vraiment thérapeutique pour nous. On ne prétend toutefois pas avoir des solutions.» Fleury renchérit : «Les spectateurs vont vite réaliser que ce trouble n’est pas le même pour tout le monde. Kathleen et moi, par exemple, nous l’avons vécu de manières totalement différentes.»
Évoluer dans l’encombrement
Ironiquement, la pièce elle-même cumule les genres : clown, théâtre physique, comédie, théâtre documentaire, drame, autofiction et improvisation. On est syllogomane ou on ne l’est pas! Fleury précise : «Dans notre processus de création, nous souhaitions essayer de nouvelles idées, tester de nouvelles avenues. Quand on touchait une corde sensible, on savait qu’il fallait qu’on en parle, qu’on développe une scène sur cette question. Mine de rien, ça nous a poussés à nous confronter à nous-mêmes en tant que comédiens. On risque d’ailleurs d’adapter le spectacle au fil des représentations, selon les réactions du public.»
Sur scène, les clowns évolueront à travers un décor pensé et créé de A à Z par le duo. «On voulait donner cette impression d’espace très chargé au public, explique Aubert, sans tomber dans la lourdeur. On a concentré nos pistes de réflexion sur des objets précis, pour ne pas trop s’éparpiller, pour que ce soit intéressant visuellement.» «Dans la vie, ajoute Fleury, je collectionne les bandes dessinées : il y en a donc plusieurs sur scène. Kathleen y a mis des toutous. C’est très coloré. C’est même très beau!»
Grands adeptes du Fringe, les deux artistes ont déjà hâte de présenter leur spectacle au grand public et aux collègues. «Je suis carrément tombée en amour avec le festival, avoue Aubert. On a une carte blanche extraordinaire, et on peut y découvrir de vraies perles. C’est le seul Fringe bilingue au monde! Je trouve ça précieux.»
Texte, interprétation et mise en scène : Kathleen Aubert et Simon Fleury. À la salle Jean-Claude-Germain du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, à l’occasion du Festival Fringe de Montréal, du 9 au 18 juin 2017.
Ceux qu’on a découverts avec boKa (2015) et When boKa Rencontre Mazy (2016), les clowns boKa et Mazy, interprétés par Kathleen Aubert et Simon Fleury, présentent au Fringe le 3e volet de leurs aventures, une pièce bilingue intitulée Syl-lo-go-ma-ni-e/a. Entretien avec les créateurs de Possiblement Théâtre.
Une façon plus légère d’aborder cette compulsion, souvent représentée d’une manière très sensationnaliste, estiment ceux qui ont suivi un stage de jeu masqué et de clown à l’École nationale des arts du cirque de Châlons-en-Champagne en 2007. «Quand on pense à des syllogomanes, précise Kathleen Aubert, on a souvent cette image de téléréalité extrême, qui met de l’avant des gens qui vivent dans des conditions insalubres.»
Évoluer dans l’encombrement
Ironiquement, la pièce elle-même cumule les genres : clown, théâtre physique, comédie, théâtre documentaire, drame, autofiction et improvisation. On est syllogomane ou on ne l’est pas! Fleury précise : «Dans notre processus de création, nous souhaitions essayer de nouvelles idées, tester de nouvelles avenues. Quand on touchait une corde sensible, on savait qu’il fallait qu’on en parle, qu’on développe une scène sur cette question. Mine de rien, ça nous a poussés à nous confronter à nous-mêmes en tant que comédiens. On risque d’ailleurs d’adapter le spectacle au fil des représentations, selon les réactions du public.»
Grands adeptes du Fringe, les deux artistes ont déjà hâte de présenter leur spectacle au grand public et aux collègues. «Je suis carrément tombée en amour avec le festival, avoue Aubert. On a une carte blanche extraordinaire, et on peut y découvrir de vraies perles. C’est le seul Fringe bilingue au monde! Je trouve ça précieux.»
Syl-lo-go-ma-ni-e/a
Texte, interprétation et mise en scène : Kathleen Aubert et Simon Fleury. À la salle Jean-Claude-Germain du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, à l’occasion du Festival Fringe de Montréal, du 9 au 18 juin 2017.