Qui peut se targuer de n’avoir jamais un brin paniqué en voyant venir un changement de décennie? Certainement pas Martin Grenier, le directeur artistique de la compagnie Tsunami Théâtre (Vague de fond, Homo Erectus), qui présente au Fringe son nouveau et dernier (!) spectacle, To Do List, dans une mise en scène de Maxime de Munck.
Dans une ère qui valorise la représentation de soi sur les réseaux sociaux, Martin Grenier a plutôt choisi la scène pour jeter un regard sur sa vie. Celui qui signe cette proposition autofictionnelle, et qui en assure l’interprétation, dresse un bilan pour mieux dire adieu à sa trentaine. Amour, amis, famille, travail, désir d’avoir des enfants… tout y passe : «C’est tellement personnel comme projet! Le spectacle avait besoin de naître : on dirait que tout s’est orchestré pour que la pièce se fasse.»
L’entreprise doit en effet une fière chandelle au hasard. «Au départ, raconte Grenier, je travaillais sur un autre projet avec une collègue. Pour de multiples raisons, ça ne s’est pas fait. Je me suis donc retrouvé avec une place au festival, sans aucun texte. Je me suis alors mis à écrire à tout vent, pour finalement me rendre compte, fin février, que j’étais satisfait. L’équipe s’est naturellement greffée autour du projet… Ça me surprend encore!»
Multiples adieux
Comment cela se traduit-il sur scène? Par une scénographie très simple d’Adam Provencher, inspirée par la carrière d’enseignant de Grenier. Une idée qui cadre parfaitement avec le Fringe, qui ne donne pas la chance de se lancer dans de grandes conceptions. «Nous avons opté pour l’efficacité, explique Grenier. On vous présente une classe, avec un tableau, des pupitres. Ça a un côté un peu pragmatique : mon but, c’est de vous apprendre quelque chose.» Une simplicité ponctuée de quelques projections vidéo, qui permettront de mieux saisir les propos du protagoniste.
Comme une boucle bien bouclée, ce spectacle aux airs de remise en question marque la fin de Tsunami Théâtre, oui, mais aussi de la carrière du comédien. C’est que celui qui détient un baccalauréat en enseignement du théâtre au primaire et au secondaire a décidé de se vouer totalement à son métier d’enseignant. Malgré cette page qui se tourne, Grenier assure que la proposition verse dans la comédie, avec de petits côtés mélodramatiques.
«Le ton est plutôt à la fête, précise-t-il. Le spectacle s’adresse à tous ceux qui se sont retrouvés un jour ou l’autre à la croisée des chemins, avec l’impression de devoir prendre plusieurs décisions à la fois. Le personnage de Martin est beaucoup plus intense que je le suis dans la vie. Dans la pièce, j’ai glorifié mes qualités, mais j’ai aussi amplifié mes défauts. Ça donne un côté un peu bd : on a beaucoup travaillé sur les ruptures de ton pour créer cette impression. Par conte, je ne voulais pas tomber dans la pathologie, la victimisation ou les regrets. Pour le personnage, le choix de laisser une carrière est un véritable choc. Heureusement, l’homme qui vous parle est déjà ailleurs dans sa réflexion.»
Texte et interprétation : Martin Grenier. Mise en scène : Maxime de Munck. Scénographie : Adam Provencher. Éclairages : Roxanne Doyon. Une production de Tsunami Théâtre. À la Salle Jean-Claude-Germain du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, à l’occasion du Festival Fringe de Montréal, du 9 au 18 juin 2017.
Qui peut se targuer de n’avoir jamais un brin paniqué en voyant venir un changement de décennie? Certainement pas Martin Grenier, le directeur artistique de la compagnie Tsunami Théâtre (Vague de fond, Homo Erectus), qui présente au Fringe son nouveau et dernier (!) spectacle, To Do List, dans une mise en scène de Maxime de Munck.
L’entreprise doit en effet une fière chandelle au hasard. «Au départ, raconte Grenier, je travaillais sur un autre projet avec une collègue. Pour de multiples raisons, ça ne s’est pas fait. Je me suis donc retrouvé avec une place au festival, sans aucun texte. Je me suis alors mis à écrire à tout vent, pour finalement me rendre compte, fin février, que j’étais satisfait. L’équipe s’est naturellement greffée autour du projet… Ça me surprend encore!»
Multiples adieux
Comment cela se traduit-il sur scène? Par une scénographie très simple d’Adam Provencher, inspirée par la carrière d’enseignant de Grenier. Une idée qui cadre parfaitement avec le Fringe, qui ne donne pas la chance de se lancer dans de grandes conceptions. «Nous avons opté pour l’efficacité, explique Grenier. On vous présente une classe, avec un tableau, des pupitres. Ça a un côté un peu pragmatique : mon but, c’est de vous apprendre quelque chose.» Une simplicité ponctuée de quelques projections vidéo, qui permettront de mieux saisir les propos du protagoniste.
«Le ton est plutôt à la fête, précise-t-il. Le spectacle s’adresse à tous ceux qui se sont retrouvés un jour ou l’autre à la croisée des chemins, avec l’impression de devoir prendre plusieurs décisions à la fois. Le personnage de Martin est beaucoup plus intense que je le suis dans la vie. Dans la pièce, j’ai glorifié mes qualités, mais j’ai aussi amplifié mes défauts. Ça donne un côté un peu bd : on a beaucoup travaillé sur les ruptures de ton pour créer cette impression. Par conte, je ne voulais pas tomber dans la pathologie, la victimisation ou les regrets. Pour le personnage, le choix de laisser une carrière est un véritable choc. Heureusement, l’homme qui vous parle est déjà ailleurs dans sa réflexion.»
To Do List
Texte et interprétation : Martin Grenier. Mise en scène : Maxime de Munck. Scénographie : Adam Provencher. Éclairages : Roxanne Doyon. Une production de Tsunami Théâtre. À la Salle Jean-Claude-Germain du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, à l’occasion du Festival Fringe de Montréal, du 9 au 18 juin 2017.