La compagnie XY fonctionne en collectif et son écriture acrobatique se base sur le main à main et la banquine. Active depuis 2005, le groupe lillois de cirque contemporain a trois créations à son actif, dont la plus récente, Il n’est pas encore minuit (2014), sera présentée cet été à la Tohu, pour Montréal Complètement Cirque. Il s’agit d’une grande forme, qui donne à apprécier le talent de 22 artistes.
Peggy Donck, juriste en droit des affaires et de l’humain, accompagne la compagnie comme gestionnaire et participe aux décisions du collectif. Guillaume Sendron, formé au centre des arts du cirque de Lomme, est spécialiste en portés acrobatiques. Ils ont tous les deux rejoints la compagnie en 2008.
Christophe Raynaud de Lage
Comment décririez-vous l’évolution des spectacles de la compagnie?
Guillaume Sendron : Pour Laissez porter (2005), l’idée était de travailler à six autour de l’attente, sur l’acrobatie et le théâtre, avec des personnages. C’était au moment de la crise des migrants entre le nord de la France et l’Angleterre, avec les gens qui voulaient passer la Manche. Ensuite, quand le groupe s’est élargi à 17, pour Le Grand C (2009), avec cette envie d’acrobatie collective, le spectacle a été construit dans une forme plus chorégraphiée avec un gros travail sur l’espace et les tempos. Dans le spectacle actuel, on utilise des planches sauteuses, un ustensile que nous utiliserons peut-être davantage dans la prochaine création.
XY se produit sur scène, à l’extérieur, sur plateau circulaire… Ces espaces influencent-ils l’interprétation?
G. S. : Ça transforme beaucoup mon rapport au public. En extérieur, j’aime bien avoir des contacts visuels avec le public, échanger sur un regard, une intention. C’est plus compliqué en salle, où on ne voit parfois pas les premiers rangs. Reste que certaines scènes sont plus «léchées» dans un théâtre qui est plongé dans la pénombre. Parfois aussi on travaille sur un son, ou sur du silence, alors qu’en extérieur le silence existe moins, mais ça crée autre chose. En somme, le spectacle vit selon l’humeur de la troupe : un peu plus lent, un peu déconcentré, très fin, pétillant…
De quoi est fait l’ADN de la compagnie XY?
Peggy Donck : Il y a toujours eu beaucoup de collectifs artistique en France, mais dont les membres sont aussi nombreux que nous, je ne crois pas. J’ai rejoint XY en 2008, au moment où ne circulaient que des solos et des duos, parce qu’il n’y avait plus d’argent pour créer. On a osé, même s’il y avait peu d’argent public, et on a fait notre place. Cet esprit de collectif et d’association est un grand héritage français. Notre particularité, c’est qu’on arrive à durer. Après 12 ans d’existence, on repart pour 4 ans avec une nouvelle création. Aussi, notre collectif est mouvant : si un acrobate a un remplaçant, ce dernier devient membre en bonne et due forme.
Christophe Raynaud de Lage
Comme XY n’appartient à personne, il n’y a donc pas de problème de pouvoir ni de possession et ça évite des soucis matériels. Je pense que c’est pour ça qu’on dure. On est tous payés également. Si on génère de l’argent, il va à la nouvelle création, et si un jour on s’arrête, l’argent sera transféré à une école de cirque. Entre nous, on se dit que XY est un bien public, un organisme qui grandit grâce à nous, mais qui doit continuer à grandir quand un membre le quitte. On ne veut surtout pas d’une «politique de la terre brûlée».
Création collective. Collaborations artistiques : Loïc Touzé, Valentin Mussou, David Gubitsch. Éclairages : Vincent Millet. Costumes : Nadia Léon. Collaboration acrobatique : Nordine Allal. Intervenants lindy-hop : Aude Guiffes et Philippe Mencia. Avec Abdeliazide Senhadji, Amaia Valle, Andres Somoza, Airelle Caen, Alice Noel, Ann-Katrin Jornot, Antoine Thirion, Aurore Liotard, Charlie Vergnaud, Chloé Tribollet, David Badia Hernandez, David Coll Povedano, Denis Dulon, Emmanuel Dariès, Evertjan Mercier, Guillaume Sendron, Gwendal Beylier, Jérôme Hugo, Mohamed Bouseta, Romain Guimard, Thomas Samacoïts, Thibaut Berthias, Xavier Lavabre et Zinzi Oegema. Une production de la Compagnie XY. À la Tohu, à l’occasion du festival Montréal Complètement Cirque, du 13 au 16 juillet 2017.
La compagnie XY fonctionne en collectif et son écriture acrobatique se base sur le main à main et la banquine. Active depuis 2005, le groupe lillois de cirque contemporain a trois créations à son actif, dont la plus récente, Il n’est pas encore minuit (2014), sera présentée cet été à la Tohu, pour Montréal Complètement Cirque. Il s’agit d’une grande forme, qui donne à apprécier le talent de 22 artistes.
Peggy Donck, juriste en droit des affaires et de l’humain, accompagne la compagnie comme gestionnaire et participe aux décisions du collectif. Guillaume Sendron, formé au centre des arts du cirque de Lomme, est spécialiste en portés acrobatiques. Ils ont tous les deux rejoints la compagnie en 2008.
Comment décririez-vous l’évolution des spectacles de la compagnie?
Guillaume Sendron : Pour Laissez porter (2005), l’idée était de travailler à six autour de l’attente, sur l’acrobatie et le théâtre, avec des personnages. C’était au moment de la crise des migrants entre le nord de la France et l’Angleterre, avec les gens qui voulaient passer la Manche. Ensuite, quand le groupe s’est élargi à 17, pour Le Grand C (2009), avec cette envie d’acrobatie collective, le spectacle a été construit dans une forme plus chorégraphiée avec un gros travail sur l’espace et les tempos. Dans le spectacle actuel, on utilise des planches sauteuses, un ustensile que nous utiliserons peut-être davantage dans la prochaine création.
XY se produit sur scène, à l’extérieur, sur plateau circulaire… Ces espaces influencent-ils l’interprétation?
G. S. : Ça transforme beaucoup mon rapport au public. En extérieur, j’aime bien avoir des contacts visuels avec le public, échanger sur un regard, une intention. C’est plus compliqué en salle, où on ne voit parfois pas les premiers rangs. Reste que certaines scènes sont plus «léchées» dans un théâtre qui est plongé dans la pénombre. Parfois aussi on travaille sur un son, ou sur du silence, alors qu’en extérieur le silence existe moins, mais ça crée autre chose. En somme, le spectacle vit selon l’humeur de la troupe : un peu plus lent, un peu déconcentré, très fin, pétillant…
De quoi est fait l’ADN de la compagnie XY?
Peggy Donck : Il y a toujours eu beaucoup de collectifs artistique en France, mais dont les membres sont aussi nombreux que nous, je ne crois pas. J’ai rejoint XY en 2008, au moment où ne circulaient que des solos et des duos, parce qu’il n’y avait plus d’argent pour créer. On a osé, même s’il y avait peu d’argent public, et on a fait notre place. Cet esprit de collectif et d’association est un grand héritage français. Notre particularité, c’est qu’on arrive à durer. Après 12 ans d’existence, on repart pour 4 ans avec une nouvelle création. Aussi, notre collectif est mouvant : si un acrobate a un remplaçant, ce dernier devient membre en bonne et due forme.
Comme XY n’appartient à personne, il n’y a donc pas de problème de pouvoir ni de possession et ça évite des soucis matériels. Je pense que c’est pour ça qu’on dure. On est tous payés également. Si on génère de l’argent, il va à la nouvelle création, et si un jour on s’arrête, l’argent sera transféré à une école de cirque. Entre nous, on se dit que XY est un bien public, un organisme qui grandit grâce à nous, mais qui doit continuer à grandir quand un membre le quitte. On ne veut surtout pas d’une «politique de la terre brûlée».
Il n’est pas encore minuit
Création collective. Collaborations artistiques : Loïc Touzé, Valentin Mussou, David Gubitsch. Éclairages : Vincent Millet. Costumes : Nadia Léon. Collaboration acrobatique : Nordine Allal. Intervenants lindy-hop : Aude Guiffes et Philippe Mencia. Avec Abdeliazide Senhadji, Amaia Valle, Andres Somoza, Airelle Caen, Alice Noel, Ann-Katrin Jornot, Antoine Thirion, Aurore Liotard, Charlie Vergnaud, Chloé Tribollet, David Badia Hernandez, David Coll Povedano, Denis Dulon, Emmanuel Dariès, Evertjan Mercier, Guillaume Sendron, Gwendal Beylier, Jérôme Hugo, Mohamed Bouseta, Romain Guimard, Thomas Samacoïts, Thibaut Berthias, Xavier Lavabre et Zinzi Oegema. Une production de la Compagnie XY. À la Tohu, à l’occasion du festival Montréal Complètement Cirque, du 13 au 16 juillet 2017.