Du 11 au 16 septembre, la 7e édition de la biennale Zones Théâtrales (ZT) prend d’assaut les scènes du centre-ville d’Ottawa : 7 spectacles, 3 œuvres en chantiers, 6 lectures inédites, des rencontres professionnelles et des projets qui ne cadrent pas avec les modes de présentation conventionnels.
Comédien, auteur et metteur en scène acadien, sorti de l’École nationale de théâtre en 2008, Matthieu Girard présente cette année Les Beignes, une comédie où un empire du café devient la métaphore de notre monde à la dérive ; une prémisse qui n’est pas sans évoquer celle de Starshit, la pièce de Jonathan Caron et Julie Renault, elle aussi présentée pendant les ZT. Une autre pièce de Girard, Fuir le corbeau, une œuvre insolite où des animaux naturalisés semblent vouloir s’animer, sera mise en lecture par Maxime Robin.
L’appel du vide
Au cours des dernières années, l’écriture a pris de plus en plus de place dans la vie de Matthieu Girard. « J’écrivais déjà avant mon passage à l’École, explique-t-il, mais c’est devenu, après ma sortie, un moyen de continuer à faire du théâtre. Pas besoin d’une salle, pas besoin d’une équipe de concepteurs et d’acteurs, et surtout pas besoin d’argent. J’écris pour combler ma soif de théâtre et de jeu, pour faire exister un théâtre dans mon esprit. »
Après plusieurs ateliers et résidences d’écriture, l’auteur cerne mieux ses thèmes de prédilection, à commencer par celui du vide. « C’est quelque chose qui m’obsède, explique-t-il. Autant d’un point de vue comique que dramatique. Le vide de quelque chose qui n’est plus là ou qui ne l’a jamais été. C’est un moteur très fort, puisqu’il provoque toujours chez les personnages un désir, souvent irrépressible. »
Matthieu Girard avoue qu’il avait l’habitude de donner naissance à « des personnages qui parlaient beaucoup pour en dire peu, des pièces où il ne se passait pas grand-chose » : « Moi, je tripais, mais je tripais souvent tout seul. Maintenant, j’utilise une certaine dose de fantastique pour échapper au plancher des vaches. » À cause de son humour pour le moins atypique, insaisissable osent affirmer certains, l’auteur préfère se charger lui-même de mettre en scène ses comédies : « Comme ça, si ce n’est pas drôle, tout est de ma faute. »
Scène acadienne
Créateur emblématique de la vitalité actuelle du théâtre acadien, Matthieu Girard estime que la dramaturgie acadienne traverse une période de forte effervescence. « Je ne suis qu’une bulle dans ce grand bouillon-là, précise-t-il. Depuis quelques années, plusieurs nouveaux auteurs de théâtre émergent. C’est grâce entre autres au Festival à haute Voix de l’Escaouette, qui a servi d’incubateur. Je remarque qu’il y a beaucoup de fantastique dans nos univers, comme si le merveilleux était un moyen de paver le futur, de rompre avec le passé mythifié ou nostalgique de l’Acadie, ou encore de s’éloigner de la dimension sociale du théâtre comme dénonciateur des inégalités. »
Texte et mise en scène : Matthieu Girard. Scénographie : Luc Rondeau. Musique : Pierre Guy Blanchard. Éclairages : Mathieu-Julien Duguay. Perruques : Norma Richard. Avec Tanya Brideau, Matthieu Girard, David Losier, Diane Losier, Frédéric Melanson et Marc-André Robichaud. Une production du Théâtre populaire d’Acadie (Nouveau-Brunswick). Au Studio Azrieli, à l’occasion des Zones Théâtrales, les 11 et 12 septembre 2017.
Texte : Matthieu Girard. Mise en lecture : Maxime Robin. Production autonome (Nouveau-Brunswick et Ontario). Musique : Arif Jinha. Avec Benjamin Gaillard, France Perras, Luc Thériault, Danielle Le Saux-Farmer et Dominique Lafont. Au Studio de la Cour des arts, à l’occasion des Zones Théâtrales, le 15 septembre 2017 à 14 h 30.
Du 11 au 16 septembre, la 7e édition de la biennale Zones Théâtrales (ZT) prend d’assaut les scènes du centre-ville d’Ottawa : 7 spectacles, 3 œuvres en chantiers, 6 lectures inédites, des rencontres professionnelles et des projets qui ne cadrent pas avec les modes de présentation conventionnels.
Comédien, auteur et metteur en scène acadien, sorti de l’École nationale de théâtre en 2008, Matthieu Girard présente cette année Les Beignes, une comédie où un empire du café devient la métaphore de notre monde à la dérive ; une prémisse qui n’est pas sans évoquer celle de Starshit, la pièce de Jonathan Caron et Julie Renault, elle aussi présentée pendant les ZT. Une autre pièce de Girard, Fuir le corbeau, une œuvre insolite où des animaux naturalisés semblent vouloir s’animer, sera mise en lecture par Maxime Robin.
L’appel du vide
Au cours des dernières années, l’écriture a pris de plus en plus de place dans la vie de Matthieu Girard. « J’écrivais déjà avant mon passage à l’École, explique-t-il, mais c’est devenu, après ma sortie, un moyen de continuer à faire du théâtre. Pas besoin d’une salle, pas besoin d’une équipe de concepteurs et d’acteurs, et surtout pas besoin d’argent. J’écris pour combler ma soif de théâtre et de jeu, pour faire exister un théâtre dans mon esprit. »
Après plusieurs ateliers et résidences d’écriture, l’auteur cerne mieux ses thèmes de prédilection, à commencer par celui du vide. « C’est quelque chose qui m’obsède, explique-t-il. Autant d’un point de vue comique que dramatique. Le vide de quelque chose qui n’est plus là ou qui ne l’a jamais été. C’est un moteur très fort, puisqu’il provoque toujours chez les personnages un désir, souvent irrépressible. »
Matthieu Girard avoue qu’il avait l’habitude de donner naissance à « des personnages qui parlaient beaucoup pour en dire peu, des pièces où il ne se passait pas grand-chose » : « Moi, je tripais, mais je tripais souvent tout seul. Maintenant, j’utilise une certaine dose de fantastique pour échapper au plancher des vaches. » À cause de son humour pour le moins atypique, insaisissable osent affirmer certains, l’auteur préfère se charger lui-même de mettre en scène ses comédies : « Comme ça, si ce n’est pas drôle, tout est de ma faute. »
Scène acadienne
Créateur emblématique de la vitalité actuelle du théâtre acadien, Matthieu Girard estime que la dramaturgie acadienne traverse une période de forte effervescence. « Je ne suis qu’une bulle dans ce grand bouillon-là, précise-t-il. Depuis quelques années, plusieurs nouveaux auteurs de théâtre émergent. C’est grâce entre autres au Festival à haute Voix de l’Escaouette, qui a servi d’incubateur. Je remarque qu’il y a beaucoup de fantastique dans nos univers, comme si le merveilleux était un moyen de paver le futur, de rompre avec le passé mythifié ou nostalgique de l’Acadie, ou encore de s’éloigner de la dimension sociale du théâtre comme dénonciateur des inégalités. »
Les Beignes
Texte et mise en scène : Matthieu Girard. Scénographie : Luc Rondeau. Musique : Pierre Guy Blanchard. Éclairages : Mathieu-Julien Duguay. Perruques : Norma Richard. Avec Tanya Brideau, Matthieu Girard, David Losier, Diane Losier, Frédéric Melanson et Marc-André Robichaud. Une production du Théâtre populaire d’Acadie (Nouveau-Brunswick). Au Studio Azrieli, à l’occasion des Zones Théâtrales, les 11 et 12 septembre 2017.
Fuir le corbeau
Texte : Matthieu Girard. Mise en lecture : Maxime Robin. Production autonome (Nouveau-Brunswick et Ontario). Musique : Arif Jinha. Avec Benjamin Gaillard, France Perras, Luc Thériault, Danielle Le Saux-Farmer et Dominique Lafont. Au Studio de la Cour des arts, à l’occasion des Zones Théâtrales, le 15 septembre 2017 à 14 h 30.