Depuis 2009, Sylvain Émard fait le tour du monde en déclinant son Grand Continental sous divers formats et couleurs. De retour chez lui pour célébrer le 375e anniversaire de Montréal, le chorégraphe, avec ses complices et ses 375 danseurs amateurs de tous âges et tous gabarits, enchante et fait swinguer la Place des festivals avec Le Super Méga Continental.
La foule s’agglutine aux quatre coins d’un grand périmètre rectangulaire, au milieu duquel des enfants jouent et courent avec insouciance. En nocturne, les lumières de la ville scintillent et l’ambiance est à la fête. Et pour cause! On assiste ce vendredi soir au résultat de plusieurs mois de travail de transmission d’une chorégraphie linéaire d’où percent des ondulations et spirales toutes contemporaines, venant raffiner les patrons propres à la danse en ligne, se déployant sur quatre côtés.
À l’origine, le chorégraphe montréalais, fasciné par le folklore du Continental qu’il a découvert dans sa jeunesse, ne désirait pas créer un évènement de médiation culturelle, mais bien plutôt une œuvre à ajouter à son riche répertoire contemporain. Ce qui ressort justement de ce projet titanesque rassemblant des non-danseurs et une poignée de professionnels est la rigueur et la complexité d’une chorégraphie exigeante déployée sur une trentaine de minutes.
Humanité et sentiment de collectivité
Les diverses séquences de mouvements s’enchaînent aux rythmes fluctuants des vibrations rock, blues, western et techno signées Martin Tétreault et Poirier. Parfois en miroir, dos à dos, côte à côte, les quidams évoluent sur une piste modelée par les trajectoires des éclairages de Bruno Rafie. Les grands déplacements en synchronie impressionnent, formant des agrégats tentaculaires. L’effet «wow» bat son plein, se manifestant dans les clameurs d’encouragement côté public.
L’espace entier de la Place des Festivals, bellement exploité, s’anime alors que les lumières mouvantes courent sur les édifices aux alentours et que d’autres surprises surgissent du sol. Les ados de l’École FACE, du Collège Mont-Saint-Louis et de l’École Curé-Antoine-Labelle font une intervention remarquée, alors que le groupe crée une brèche sur la piste de danse et reprend son souffle.
Il y a une grande beauté dans ces petits pas de côté, ces contretemps accidentels et les égarements de certains qui rattrapent rapidement les mouvements du groupe évoluant avec tant d’assurance. On sourit devant l’effort vestimentaire de certains pour se distinguer (chaussures scintillantes et lumineuses, chandails colorés et phosphorescents, et même deux costumes des Expos!)
En balayant la piste du regard, ce qui attrapera l’œil, par-dessus tout, ce sont les sourires et la joie sincère qui anime les danseurs. Devant tant d’engagement soutenu, on se retrouve, soi-même, par le regard, par le rythme qui s’empare du corps, engagé dans ces grandes chaînes dansantes qui s’entrelacent, s’imbriquent et se complètent avec harmonie.
Bien que les festivités du 375e n’aient pas fini de soulever questions et critiques, on se laisse aller dans cette expérience émouvante, bienfaisante et humaine qui, en l’espace d’une demi-heure, nous fait éprouver le sentiment d’être ensemble et d’appartenir à un même lieu. À les voir nombreux cohabiter dans cet espace, soucieux de la place que chacun occupe, on ressort inspiré. Chapeau à Sylvain Émard, à son équipe et à ces 375 danseurs!
Chorégraphie: Sylvain Émard. Son: Martin Tétreault et Poirier. Éclairages: Bruno Rafie. Répétitrice et interprète: Nathalie Blanchet. Assistants-interprètes: Maryse Carrier, Claudia Chan Tak, Stéphane Deligny, Mark Eden-Towle, Geneviève Gauvreau, Audrée Juteau, Nicolas Patry, Amélie Rajotte, David Rancourt, Julie Siméon, Catherine Viau et Daniel Villeneuve. DJ: Poirier. Une coproduction de Sylvain Émard Danse et du Festival TransAmériques. À la Place des Festivals du Quartier des spectacles, à l’occasion du 375e anniversaire de Montréal, jusqu’au 17 septembre.
Depuis 2009, Sylvain Émard fait le tour du monde en déclinant son Grand Continental sous divers formats et couleurs. De retour chez lui pour célébrer le 375e anniversaire de Montréal, le chorégraphe, avec ses complices et ses 375 danseurs amateurs de tous âges et tous gabarits, enchante et fait swinguer la Place des festivals avec Le Super Méga Continental.
La foule s’agglutine aux quatre coins d’un grand périmètre rectangulaire, au milieu duquel des enfants jouent et courent avec insouciance. En nocturne, les lumières de la ville scintillent et l’ambiance est à la fête. Et pour cause! On assiste ce vendredi soir au résultat de plusieurs mois de travail de transmission d’une chorégraphie linéaire d’où percent des ondulations et spirales toutes contemporaines, venant raffiner les patrons propres à la danse en ligne, se déployant sur quatre côtés.
À l’origine, le chorégraphe montréalais, fasciné par le folklore du Continental qu’il a découvert dans sa jeunesse, ne désirait pas créer un évènement de médiation culturelle, mais bien plutôt une œuvre à ajouter à son riche répertoire contemporain. Ce qui ressort justement de ce projet titanesque rassemblant des non-danseurs et une poignée de professionnels est la rigueur et la complexité d’une chorégraphie exigeante déployée sur une trentaine de minutes.
Humanité et sentiment de collectivité
Les diverses séquences de mouvements s’enchaînent aux rythmes fluctuants des vibrations rock, blues, western et techno signées Martin Tétreault et Poirier. Parfois en miroir, dos à dos, côte à côte, les quidams évoluent sur une piste modelée par les trajectoires des éclairages de Bruno Rafie. Les grands déplacements en synchronie impressionnent, formant des agrégats tentaculaires. L’effet «wow» bat son plein, se manifestant dans les clameurs d’encouragement côté public.
L’espace entier de la Place des Festivals, bellement exploité, s’anime alors que les lumières mouvantes courent sur les édifices aux alentours et que d’autres surprises surgissent du sol. Les ados de l’École FACE, du Collège Mont-Saint-Louis et de l’École Curé-Antoine-Labelle font une intervention remarquée, alors que le groupe crée une brèche sur la piste de danse et reprend son souffle.
Il y a une grande beauté dans ces petits pas de côté, ces contretemps accidentels et les égarements de certains qui rattrapent rapidement les mouvements du groupe évoluant avec tant d’assurance. On sourit devant l’effort vestimentaire de certains pour se distinguer (chaussures scintillantes et lumineuses, chandails colorés et phosphorescents, et même deux costumes des Expos!)
En balayant la piste du regard, ce qui attrapera l’œil, par-dessus tout, ce sont les sourires et la joie sincère qui anime les danseurs. Devant tant d’engagement soutenu, on se retrouve, soi-même, par le regard, par le rythme qui s’empare du corps, engagé dans ces grandes chaînes dansantes qui s’entrelacent, s’imbriquent et se complètent avec harmonie.
Bien que les festivités du 375e n’aient pas fini de soulever questions et critiques, on se laisse aller dans cette expérience émouvante, bienfaisante et humaine qui, en l’espace d’une demi-heure, nous fait éprouver le sentiment d’être ensemble et d’appartenir à un même lieu. À les voir nombreux cohabiter dans cet espace, soucieux de la place que chacun occupe, on ressort inspiré. Chapeau à Sylvain Émard, à son équipe et à ces 375 danseurs!
Le Super Méga Continental
Chorégraphie: Sylvain Émard. Son: Martin Tétreault et Poirier. Éclairages: Bruno Rafie. Répétitrice et interprète: Nathalie Blanchet. Assistants-interprètes: Maryse Carrier, Claudia Chan Tak, Stéphane Deligny, Mark Eden-Towle, Geneviève Gauvreau, Audrée Juteau, Nicolas Patry, Amélie Rajotte, David Rancourt, Julie Siméon, Catherine Viau et Daniel Villeneuve. DJ: Poirier. Une coproduction de Sylvain Émard Danse et du Festival TransAmériques. À la Place des Festivals du Quartier des spectacles, à l’occasion du 375e anniversaire de Montréal, jusqu’au 17 septembre.