Après avoir été promené du OFFTA à la Rotonde, Ruminant Ruminant, pièce à géométrie variable, revient à Montréal, à la Chapelle, dans une nouvelle version de 50 minutes. Brice Noeser s’amuse à déconstruire les codes de la représentation, à jouer avec les mots dans une suite de petites pièces loufoques qui semblent improvisées.
L’exiguïté de la Chapelle contribue au sentiment d’intimité entre les interprètes et le public. Pendant que les spectateurs finissent d’arriver, les deux interprètes, Noeser et Karina Iraola, s’affairent sur la scène en apportant quelques accessoires, dont un écriteau qui annonce le début du spectacle d’une durée de 4 minutes 19 secondes. C’est sur une musique de flamenco endiablé qu’ils exécutent une série de mouvements issue davantage d’une pulsion intérieure que de la danse traditionnelle andalouse.
Puis, Noeser s’adresse au public dans une langue étrangère pour lui présenter le programme de la soirée. Il utilise très justement le mot saynète, qui désignait à l’origine de petites pièces bouffonnes jouées en guise d’intermèdes. Passionné des mots et de leur signification pour mieux définir ce qu’il tente de faire sur scène, le chorégraphe explique également le titre intrigant de cette pièce référant à l’univers bovin. Il s’agit d’une suite de ruminations, dans le sens de réflexion qu’on ressasse, qu’on retravaille et qu’on interroge. Chassez le naturel et il revient au galop: on ne peut ignorer les origines françaises et forcément cartésiennes de l’idéateur de cette pièce, ces références culturelles en font foi, de Serge Gainsbourg à Barbara en passant par Pedro Almodovar et Jeanne Moreau.
D’entrée de jeu, on reconnaît les codes de la performance: les interprètes qui installent leur matériel sur scène devant les spectateurs, les adresses au public sans aucun artifice, ils jouent leur propre rôle ou ne jouent aucun rôle, ils manipulent à vue différentes sources visuelles ou sonores, du téléviseur au téléphone intelligent. Puis ils glissent dans une danse ou un dialogue parlé en déconstruisant les codes de la danse, du théâtre et de la performance, et ce, avec une bonne dose d’ironie.
Le moment le plus fort de cette pièce demeure ce passage où on simule une entrevue, Karina Iraola demandant à Brice Noeser quelle est son utilisation du regard sur scène. Alors qu’il commence son explication, la musique enterre ses paroles et il se lance dans une démonstration dansée, au grand plaisir des spectateurs. Ruminant Ruminant est une pièce sans prétention, qui ne souhaite pas révolutionner le monde de la danse, simplement offrir quelques réflexions, en forme de work in progress, dans un esprit bouffon.
Chorégraphie: Brice Noeser. Conseillère artistique: Catherine Tardif. Éclairages: Sylvie Nobert et Vincent Santes. Son: Michel F. Côté. Accessoires: Annie Gélinas. Captations vidéos: Sonya Stefan. Avec Brice Noeser et Karina Iraola. À la Chapelle Jusqu’au 5 décembre 2017.
Après avoir été promené du OFFTA à la Rotonde, Ruminant Ruminant, pièce à géométrie variable, revient à Montréal, à la Chapelle, dans une nouvelle version de 50 minutes. Brice Noeser s’amuse à déconstruire les codes de la représentation, à jouer avec les mots dans une suite de petites pièces loufoques qui semblent improvisées.
L’exiguïté de la Chapelle contribue au sentiment d’intimité entre les interprètes et le public. Pendant que les spectateurs finissent d’arriver, les deux interprètes, Noeser et Karina Iraola, s’affairent sur la scène en apportant quelques accessoires, dont un écriteau qui annonce le début du spectacle d’une durée de 4 minutes 19 secondes. C’est sur une musique de flamenco endiablé qu’ils exécutent une série de mouvements issue davantage d’une pulsion intérieure que de la danse traditionnelle andalouse.
Puis, Noeser s’adresse au public dans une langue étrangère pour lui présenter le programme de la soirée. Il utilise très justement le mot saynète, qui désignait à l’origine de petites pièces bouffonnes jouées en guise d’intermèdes. Passionné des mots et de leur signification pour mieux définir ce qu’il tente de faire sur scène, le chorégraphe explique également le titre intrigant de cette pièce référant à l’univers bovin. Il s’agit d’une suite de ruminations, dans le sens de réflexion qu’on ressasse, qu’on retravaille et qu’on interroge. Chassez le naturel et il revient au galop: on ne peut ignorer les origines françaises et forcément cartésiennes de l’idéateur de cette pièce, ces références culturelles en font foi, de Serge Gainsbourg à Barbara en passant par Pedro Almodovar et Jeanne Moreau.
D’entrée de jeu, on reconnaît les codes de la performance: les interprètes qui installent leur matériel sur scène devant les spectateurs, les adresses au public sans aucun artifice, ils jouent leur propre rôle ou ne jouent aucun rôle, ils manipulent à vue différentes sources visuelles ou sonores, du téléviseur au téléphone intelligent. Puis ils glissent dans une danse ou un dialogue parlé en déconstruisant les codes de la danse, du théâtre et de la performance, et ce, avec une bonne dose d’ironie.
Le moment le plus fort de cette pièce demeure ce passage où on simule une entrevue, Karina Iraola demandant à Brice Noeser quelle est son utilisation du regard sur scène. Alors qu’il commence son explication, la musique enterre ses paroles et il se lance dans une démonstration dansée, au grand plaisir des spectateurs. Ruminant Ruminant est une pièce sans prétention, qui ne souhaite pas révolutionner le monde de la danse, simplement offrir quelques réflexions, en forme de work in progress, dans un esprit bouffon.
Ruminant Ruminant
Chorégraphie: Brice Noeser. Conseillère artistique: Catherine Tardif. Éclairages: Sylvie Nobert et Vincent Santes. Son: Michel F. Côté. Accessoires: Annie Gélinas. Captations vidéos: Sonya Stefan. Avec Brice Noeser et Karina Iraola. À la Chapelle Jusqu’au 5 décembre 2017.