La Vierge folle propose un bouquet de ses meilleurs contes dans une soirée anniversaire qui célèbre la septième édition des désormais traditionnels Contes à passer le temps. L’événement, qui a lieu chaque année sous les voûtes de la Maison historique Chevalier, prend des allures de visite en famille pour le temps des fêtes. Une centaine de spectateurs, vin chaud ou boisson à la main, sont assis sur deux rangées de chaises de chaque côté d’un espace central.
Les six récits proposés nous font découvrir un quartier de la ville. Ce sont des récits de vie, qui mettent en lumière une rencontre, un souvenir lié au temps des fêtes ou une relecture joyeusement décalée de l’épisode biblique de la naissance du christ. Des contes de Noël où l’épique est souvent emprunté à la banalité du quotidien. Ces contes relisent autant des souvenirs de cette fête que notre relation au sacré dans une perspective joyeuse et iconoclaste, que le premier texte de Maxime Robin (qui signe aussi la mise en scène), inaugure parfaitement. De son amour du rituel de la messe à celui du théâtre, il tisse une histoire improbable, liant plainte d’un spectateur, récit de vie, accouchement en pleine messe de minuit à la basilique, pour tisser un fil qui explorera tout au long de la soirée la thématique de la crèche – jusqu’à une finale déjantée et magnifique, réunissant tous les conteurs!
Le seul accessoire au milieu de l’espace de jeu est un prie-Dieu. Choix judicieux, car il permet d’évoquer la piste religieuse, et son arrière-plan sociologique, mais aussi de suggérer un comptoir, une table, suivant l’utilisation qu’en font les conteurs. Autour de lui, on peut tout imaginer. À une extrémité, on peut voir un sapin décoré et une horloge murale, que l’on va entendre plusieurs fois carillonner; certains interprètes manipulant ses aiguilles, comme pour mieux réorganiser le récit et le temps qui passe! Si le dispositif est minimal, comme souvent pour les contes, le plaisir est maximal. Il faut dire que les sept comédiens et comédiennes sont d’une grande justesse, dans le récit qu’ils font et dans les personnages qu’ils incarnent, évocations que l’on suit au plus près, étant à moins d’un mètre de l’espace de jeu. Cette proximité renforce l’accroche et le plaisir de spectateur, au diapason de leur formidable plaisir à nous raconter.
Chaque conte est un univers en soi, magnifiquement servi par un interprète: Lise Castonguay campe une propriétaire de casse-croûte toute remuée par la simplicité et la force d’une rencontre (Poutine de Noël), de même qu’Anne-Marie Côté, fière cuisinière venue du Lac-Saint-Jean, à la gouaille joyeuse et sonore (La Tourtière du Lac). Jack Robitaille nous entraîne avec subtilité dans son récit de vie qui se télescope avec celui de Maxime Robin. Avec L’Ogre de la crèche, Jonathan Gagnon nous plonge dans le fantastique sur plusieurs générations, bousculant ses fils narratifs dans un récit volubile et empli de mimiques savoureuses. Ce qu’exploite parfaitement Maxime Beauregard-Martin dans J’ai un amour qui ne veut pas mourir, conte de la solitude.
Sophie Thibault sidère dans la plasticité de son jeu, autour d’un règlement de compte en pleine crèche vivante, dont elle fait le récit devant une commission de discipline. La mère de famille du récit incarne tous les protagonistes, jusqu’au bœuf, benêt, de la crèche vivante. Chaque texte est parfaitement écrit, ciselé pour une diffusion qui se fait au plus près du spectateur et le prend souvent à parti. Écriture et direction des acteurs permettent à l’humour de ces contes de pleinement fonctionner. Merci à la Vierge folle de nous offrir une telle introduction au temps des fêtes. Un plaisir à consommer sans modération!
Textes: Lorraine Côté, Sophie Grenier-Héroux, Jean-Michel Girouard, Maxime Robin et Erika Soucy. Mise en scène: Maxime Robin. Avec Maxime Beauregard-Martin, Lise Castonguay, Anne-Marie Côté, Jonathan Gagnon, Sophie Thibauld, Maxime Robin et Jack Robitaille. Une production de la Vierge folle, en collaboration avec Premier Acte et le Centre de valorisation du patrimoine vivant. À la Maison historique Chevalier jusqu’au 30 décembre 2017.
La Vierge folle propose un bouquet de ses meilleurs contes dans une soirée anniversaire qui célèbre la septième édition des désormais traditionnels Contes à passer le temps. L’événement, qui a lieu chaque année sous les voûtes de la Maison historique Chevalier, prend des allures de visite en famille pour le temps des fêtes. Une centaine de spectateurs, vin chaud ou boisson à la main, sont assis sur deux rangées de chaises de chaque côté d’un espace central.
Les six récits proposés nous font découvrir un quartier de la ville. Ce sont des récits de vie, qui mettent en lumière une rencontre, un souvenir lié au temps des fêtes ou une relecture joyeusement décalée de l’épisode biblique de la naissance du christ. Des contes de Noël où l’épique est souvent emprunté à la banalité du quotidien. Ces contes relisent autant des souvenirs de cette fête que notre relation au sacré dans une perspective joyeuse et iconoclaste, que le premier texte de Maxime Robin (qui signe aussi la mise en scène), inaugure parfaitement. De son amour du rituel de la messe à celui du théâtre, il tisse une histoire improbable, liant plainte d’un spectateur, récit de vie, accouchement en pleine messe de minuit à la basilique, pour tisser un fil qui explorera tout au long de la soirée la thématique de la crèche – jusqu’à une finale déjantée et magnifique, réunissant tous les conteurs!
Le seul accessoire au milieu de l’espace de jeu est un prie-Dieu. Choix judicieux, car il permet d’évoquer la piste religieuse, et son arrière-plan sociologique, mais aussi de suggérer un comptoir, une table, suivant l’utilisation qu’en font les conteurs. Autour de lui, on peut tout imaginer. À une extrémité, on peut voir un sapin décoré et une horloge murale, que l’on va entendre plusieurs fois carillonner; certains interprètes manipulant ses aiguilles, comme pour mieux réorganiser le récit et le temps qui passe! Si le dispositif est minimal, comme souvent pour les contes, le plaisir est maximal. Il faut dire que les sept comédiens et comédiennes sont d’une grande justesse, dans le récit qu’ils font et dans les personnages qu’ils incarnent, évocations que l’on suit au plus près, étant à moins d’un mètre de l’espace de jeu. Cette proximité renforce l’accroche et le plaisir de spectateur, au diapason de leur formidable plaisir à nous raconter.
Chaque conte est un univers en soi, magnifiquement servi par un interprète: Lise Castonguay campe une propriétaire de casse-croûte toute remuée par la simplicité et la force d’une rencontre (Poutine de Noël), de même qu’Anne-Marie Côté, fière cuisinière venue du Lac-Saint-Jean, à la gouaille joyeuse et sonore (La Tourtière du Lac). Jack Robitaille nous entraîne avec subtilité dans son récit de vie qui se télescope avec celui de Maxime Robin. Avec L’Ogre de la crèche, Jonathan Gagnon nous plonge dans le fantastique sur plusieurs générations, bousculant ses fils narratifs dans un récit volubile et empli de mimiques savoureuses. Ce qu’exploite parfaitement Maxime Beauregard-Martin dans J’ai un amour qui ne veut pas mourir, conte de la solitude.
Sophie Thibault sidère dans la plasticité de son jeu, autour d’un règlement de compte en pleine crèche vivante, dont elle fait le récit devant une commission de discipline. La mère de famille du récit incarne tous les protagonistes, jusqu’au bœuf, benêt, de la crèche vivante. Chaque texte est parfaitement écrit, ciselé pour une diffusion qui se fait au plus près du spectateur et le prend souvent à parti. Écriture et direction des acteurs permettent à l’humour de ces contes de pleinement fonctionner. Merci à la Vierge folle de nous offrir une telle introduction au temps des fêtes. Un plaisir à consommer sans modération!
Les Contes à passer le temps
Textes: Lorraine Côté, Sophie Grenier-Héroux, Jean-Michel Girouard, Maxime Robin et Erika Soucy. Mise en scène: Maxime Robin. Avec Maxime Beauregard-Martin, Lise Castonguay, Anne-Marie Côté, Jonathan Gagnon, Sophie Thibauld, Maxime Robin et Jack Robitaille. Une production de la Vierge folle, en collaboration avec Premier Acte et le Centre de valorisation du patrimoine vivant. À la Maison historique Chevalier jusqu’au 30 décembre 2017.