La bien nommée Fille du Laitier offre des spectacles à partir d’un camion qui se déplace pour «livrer» ses œuvres, afin de nourrir culturellement ou piquer la curiosité d’un public qui ne va pas souvent au théâtre. «Nos deux premières créations appartiennent au théâtre d’objets, explique Marie-Hélène Bélanger, cofondatrice de la compagnie avec Caroline Bélanger et Jon Lachlan Stewart. Cela nous a permis de créer des images folles, impossibles à générer autrement.»
Maxime Côté
Actuellement en chantier, Tong, un opéra sur la langue se crée à partir d’un poème dadaïste. «La pièce utilise le mouvement des objets sur scène, précise Lachlan Stewart. Nous sommes attirés par l’image, mais aussi par la musicalité du texte et le jeu physique. Nous cherchons en somme un théâtre viscéral, qui dépasse l’intellect, qui ne s’attache pas à une culture spécifique.» Le créateur, qui avait choisi une scène de Macbeth, sa pièce préférée, pour son audition à l’École nationale de théâtre, où il a étudié la mise en scène, parle de ce qui lui a inspiré Macbeth muet, une déconstruction des moments de violence dans les cinq actes de la pièce de Shakespeare, un spectacle qui est maintenant présenté en salle: «Beaucoup de pièces violentes de Shakespeare ont été produites juste avant la Première Guerre mondiale, ère de popularité du grand guignol, avant le cinéma muet. Notre perception de la pièce a changé quand nous avons voulu faire une version de Macbeth à la manière d’un film muet, à mon sens la meilleure façon de raconter cette histoire.»
Au fil des invitations à divers événements, Macbeth muet est passé de trois minutes à cinq, puis à dix, puis au double. «En retravaillant la violence à partir du texte, nous avons réalisé l’importance du couple, précise Bélanger. Nous avons exploré comment il se transforme dans cette quête de pouvoir. Pour compléter, nous avons ajouté des thèmes au fur et à mesure. Pourquoi Lady Macbeth agit-elle ainsi? Nous avons inventé un prologue expliquant ce qui se serait passé dans la vie du couple avant le début de la pièce.» Lachlan Stewart poursuit: «Les deux interprètes jouent aussi d’autres couples, des échos ou des ombres de ce que les Macbeth auraient pu être. Shakespeare parle de fatalité et des choix faits par ces couples marqués par l’absence d’un être cher.»
Julie St-George
La langue maternelle de Lachlan Stewart lui permet de déceler le double, voire le triple sens de la langue de Shakespeare: «Il y a toujours dans les mots un secret à interpréter pour n’importe quel metteur en scène. Dans le texte original, Lady Macbeth suggère que le couple avait un bébé. Quand elle convainc son mari de tuer le roi, elle évoque le souvenir de ce bébé dans une réplique violente. À mon avis, ce bébé est à la racine de toute la violence de la pièce.» Le Festival de Casteliers vous donne l’occasion d’aller à la rencontre de ce Shakespeare expurgé de son texte, mais truffé de clins d’œil destinés aux fins connaisseurs de l’œuvre.
Création: Jon Lachlan Stewart et Marie-Hélène Bélanger, d’après Macbeth de William Shakespeare. Mise en scène: Jon Lachlan Stewart. Scénographie: Cédric Lord. Son: Jon Lachlan Stewart. Avec Jérémie Francœur et Clara Prévost. Une production de la Fille du Laitier. Au Petit Outremont, à l’occasion du Festival de Casteliers, les 9 et 10 mars 2018.
La bien nommée Fille du Laitier offre des spectacles à partir d’un camion qui se déplace pour «livrer» ses œuvres, afin de nourrir culturellement ou piquer la curiosité d’un public qui ne va pas souvent au théâtre. «Nos deux premières créations appartiennent au théâtre d’objets, explique Marie-Hélène Bélanger, cofondatrice de la compagnie avec Caroline Bélanger et Jon Lachlan Stewart. Cela nous a permis de créer des images folles, impossibles à générer autrement.»
Actuellement en chantier, Tong, un opéra sur la langue se crée à partir d’un poème dadaïste. «La pièce utilise le mouvement des objets sur scène, précise Lachlan Stewart. Nous sommes attirés par l’image, mais aussi par la musicalité du texte et le jeu physique. Nous cherchons en somme un théâtre viscéral, qui dépasse l’intellect, qui ne s’attache pas à une culture spécifique.» Le créateur, qui avait choisi une scène de Macbeth, sa pièce préférée, pour son audition à l’École nationale de théâtre, où il a étudié la mise en scène, parle de ce qui lui a inspiré Macbeth muet, une déconstruction des moments de violence dans les cinq actes de la pièce de Shakespeare, un spectacle qui est maintenant présenté en salle: «Beaucoup de pièces violentes de Shakespeare ont été produites juste avant la Première Guerre mondiale, ère de popularité du grand guignol, avant le cinéma muet. Notre perception de la pièce a changé quand nous avons voulu faire une version de Macbeth à la manière d’un film muet, à mon sens la meilleure façon de raconter cette histoire.»
Au fil des invitations à divers événements, Macbeth muet est passé de trois minutes à cinq, puis à dix, puis au double. «En retravaillant la violence à partir du texte, nous avons réalisé l’importance du couple, précise Bélanger. Nous avons exploré comment il se transforme dans cette quête de pouvoir. Pour compléter, nous avons ajouté des thèmes au fur et à mesure. Pourquoi Lady Macbeth agit-elle ainsi? Nous avons inventé un prologue expliquant ce qui se serait passé dans la vie du couple avant le début de la pièce.» Lachlan Stewart poursuit: «Les deux interprètes jouent aussi d’autres couples, des échos ou des ombres de ce que les Macbeth auraient pu être. Shakespeare parle de fatalité et des choix faits par ces couples marqués par l’absence d’un être cher.»
La langue maternelle de Lachlan Stewart lui permet de déceler le double, voire le triple sens de la langue de Shakespeare: «Il y a toujours dans les mots un secret à interpréter pour n’importe quel metteur en scène. Dans le texte original, Lady Macbeth suggère que le couple avait un bébé. Quand elle convainc son mari de tuer le roi, elle évoque le souvenir de ce bébé dans une réplique violente. À mon avis, ce bébé est à la racine de toute la violence de la pièce.» Le Festival de Casteliers vous donne l’occasion d’aller à la rencontre de ce Shakespeare expurgé de son texte, mais truffé de clins d’œil destinés aux fins connaisseurs de l’œuvre.
Macbeth muet
Création: Jon Lachlan Stewart et Marie-Hélène Bélanger, d’après Macbeth de William Shakespeare. Mise en scène: Jon Lachlan Stewart. Scénographie: Cédric Lord. Son: Jon Lachlan Stewart. Avec Jérémie Francœur et Clara Prévost. Une production de la Fille du Laitier. Au Petit Outremont, à l’occasion du Festival de Casteliers, les 9 et 10 mars 2018.