On ne l’avait pas vu à Montréal depuis 2008. Dramaturge de Pina Bausch au Wuppertal Dance Theater de 1980 à 1990, Raimund Hoghe nous revient avec une pièce de 2011, Pas de deux, très remarquée à Paris et à New York. Il dansera aussi La Valse, sur la musique de Ravel. Ses chorégraphies, où il est lui-même en scène, lui ont valu toute une renommée. Malgré sa scoliose et sa petite taille, son corps impropre à la danse ne l’a pas empêché de devenir un artiste de premier plan.
Comment a-t-il passé par-dessus les écueils, tant du côté de la création que de celui du handicap? Le chorégraphe compte sur les rencontres et la fidélité, nous explique-t-il, pour que chaque artiste puisse approfondir sa relation à la scène: «Avec Pas de deux, je voulais continuer de travailler avec Takashi Ueno, avec qui j’avais fait plusieurs pièces. Nous avons conçu et dansé ce duo au Japon, puis en Europe, en hommage à Kazuo Ohno, le maître du butō. Pour La Valse, c’est avec le pianiste Guy Vandromme que j’ai chorégraphié sur Ravel. Je travaille toujours avec les mêmes danseurs, hormis Ji Hye Chung, nouveau dans la pièce. Il y aura peu de changement à Montréal, sauf Ornella Balestra, que j’ai invitée.»
Hoghe donne une grande latitude à ses collaborateurs: «Ces pièces reflètent ce que les artistes ont envie d’exprimer, avant tout leurs fortes personnalités.» Ainsi, Pas de deux est porté par des émotions liées à l’actualité du moment: «Cette pièce touche des questions politiques, comme Tchernobyl, Fukushima et tout ce qui s’y rapporte dans la culture japonaise.» Dans La Valse, c’est la musique qui prend le pas. Après la version pour saxophone du poème orchestral de Ravel, c’est avec son pianiste, qui jouera à Montréal, qu’on entendra ce qui a inspiré Hoghe.
Surmonter les distances géographiques et les différences tant physiques que culturelles est un immense défi. «Je ne crée ni en continu ni en répétition, dit-il avec simplicité. J’ai la chance de bénéficier d’un espace de création à Paris. J’aime travailler intensément, en deux heures, pas davantage. Les danseurs improvisent sur la musique et la danse surgit. Si le contact n’est pas bon, c’est à moi de changer de musique. Elle dicte comment nous bougeons, disait Maria Callas. Je ne l’explique jamais. Une fois que tout est fixé, les danseurs peuvent affiner leurs mouvements en regardant la captation.»
Soucieux que tout vibre dans le détail et la lenteur, Hoghe a retenu de Pina Bausch comment créer en peu de temps: «Café Müller a été fait en dix jours. Elle connaissait ses artistes, leur très forte relation à la scène. Elle les questionnait, mais le moment de recherche scénique ne dépassait pas la matinée. Pour La Valse, une fois qu’Ornella nous a rejoints à Paris, nous nous sommes concentrés de la même manière.»
Chorégraphie: Raimund Hoghe. Collaboration artistique: Luca Giacomo Schulte. Éclairages: Raimund Hoghe et Amaury Seval. Son: N. N. Avec Raimund Hoghe et Takashi Ueno. Une production de Hoghe & Schulte GBR (Düsseldorf). À l’Usine C les 10 et 11 avril 2018.
Chorégraphie et scénographie: Raimund Hoghe. Collaboration artistique: Luca Giacomo Schulte. Éclairages: Raimund Hogue et Amaury Seval. Son: N. N. Piano: Guy Vandromme. Avec Marion Ballester, Ji Hye Chung, Emmanuel Eggermont, Raimund Hoghe, Luca Giacomo Schulte, Takashi Ueno et Ornella Balestra. Une production de Hoghe & Schulte GBR (Düsseldorf). À l’Usine C les 13 et 14 avril 2018.
On ne l’avait pas vu à Montréal depuis 2008. Dramaturge de Pina Bausch au Wuppertal Dance Theater de 1980 à 1990, Raimund Hoghe nous revient avec une pièce de 2011, Pas de deux, très remarquée à Paris et à New York. Il dansera aussi La Valse, sur la musique de Ravel. Ses chorégraphies, où il est lui-même en scène, lui ont valu toute une renommée. Malgré sa scoliose et sa petite taille, son corps impropre à la danse ne l’a pas empêché de devenir un artiste de premier plan.
Comment a-t-il passé par-dessus les écueils, tant du côté de la création que de celui du handicap? Le chorégraphe compte sur les rencontres et la fidélité, nous explique-t-il, pour que chaque artiste puisse approfondir sa relation à la scène: «Avec Pas de deux, je voulais continuer de travailler avec Takashi Ueno, avec qui j’avais fait plusieurs pièces. Nous avons conçu et dansé ce duo au Japon, puis en Europe, en hommage à Kazuo Ohno, le maître du butō. Pour La Valse, c’est avec le pianiste Guy Vandromme que j’ai chorégraphié sur Ravel. Je travaille toujours avec les mêmes danseurs, hormis Ji Hye Chung, nouveau dans la pièce. Il y aura peu de changement à Montréal, sauf Ornella Balestra, que j’ai invitée.»
Hoghe donne une grande latitude à ses collaborateurs: «Ces pièces reflètent ce que les artistes ont envie d’exprimer, avant tout leurs fortes personnalités.» Ainsi, Pas de deux est porté par des émotions liées à l’actualité du moment: «Cette pièce touche des questions politiques, comme Tchernobyl, Fukushima et tout ce qui s’y rapporte dans la culture japonaise.» Dans La Valse, c’est la musique qui prend le pas. Après la version pour saxophone du poème orchestral de Ravel, c’est avec son pianiste, qui jouera à Montréal, qu’on entendra ce qui a inspiré Hoghe.
Surmonter les distances géographiques et les différences tant physiques que culturelles est un immense défi. «Je ne crée ni en continu ni en répétition, dit-il avec simplicité. J’ai la chance de bénéficier d’un espace de création à Paris. J’aime travailler intensément, en deux heures, pas davantage. Les danseurs improvisent sur la musique et la danse surgit. Si le contact n’est pas bon, c’est à moi de changer de musique. Elle dicte comment nous bougeons, disait Maria Callas. Je ne l’explique jamais. Une fois que tout est fixé, les danseurs peuvent affiner leurs mouvements en regardant la captation.»
Soucieux que tout vibre dans le détail et la lenteur, Hoghe a retenu de Pina Bausch comment créer en peu de temps: «Café Müller a été fait en dix jours. Elle connaissait ses artistes, leur très forte relation à la scène. Elle les questionnait, mais le moment de recherche scénique ne dépassait pas la matinée. Pour La Valse, une fois qu’Ornella nous a rejoints à Paris, nous nous sommes concentrés de la même manière.»
Pas de deux
Chorégraphie: Raimund Hoghe. Collaboration artistique: Luca Giacomo Schulte. Éclairages: Raimund Hoghe et Amaury Seval. Son: N. N. Avec Raimund Hoghe et Takashi Ueno. Une production de Hoghe & Schulte GBR (Düsseldorf). À l’Usine C les 10 et 11 avril 2018.
La Valse
Chorégraphie et scénographie: Raimund Hoghe. Collaboration artistique: Luca Giacomo Schulte. Éclairages: Raimund Hogue et Amaury Seval. Son: N. N. Piano: Guy Vandromme. Avec Marion Ballester, Ji Hye Chung, Emmanuel Eggermont, Raimund Hoghe, Luca Giacomo Schulte, Takashi Ueno et Ornella Balestra. Une production de Hoghe & Schulte GBR (Düsseldorf). À l’Usine C les 13 et 14 avril 2018.