On les avait quittés sur une plage, les yeux fixés sur l’horizon à attendre La vague parfaite, et en même temps, la fin du monde, de notre monde. Aujourd’hui, Olivier Morin, Guillaume Tremblay et leur homme-orchestre Navet confit repartent explorer le futur avec un voyage dans le temps de 20 ans jour pour jour, «on vous laisse faire le calcul».
Cette fois, c’est Jésus qui revient sur Terre, prêt à se faire la première Marie-Madeleine venue. Et cette première Madeleine se prénomme délicatement Cindyne Bournival, qui va finir par se réveiller avec quelques enfants dans le ventre et le Jésus disparu. En revanche, dans 20 ans, Elon Musk, lui, sera là et bien là. Mieux, il n’aura même pas pris une ride et profitera de l’occasion pour lancer le dernier «dream comes true» de sa campagne martienne: envoyer les déchets radioactifs d’une Terre en totale déconfiture sur Mars et les faire exploser à la surface de la planète rouge pour en inverser les pôles. Parce que Musk flirte avec les dieux et qu’il se verrait bien, d’ailleurs, adopter le fils de Jésus.
Bienvenue dans l’univers drolatique du Théâtre du Futur. Prenez place derrière votre écran, car vous allez en prendre plein les yeux. Avec des textes et des choix de mise en scène plus conformes à la télé poubelle qu’à la tragédie grecque, le spectateur se sent comme un acteur passif: il regarde la télé, avec son lot de vérités et de fausses nouvelles. Les secrets de la vérité, c’est cette émission dont vous êtes le public, qui oscille entre le Jerry Springer Show et les Monty Python. Le tout relevé à la sauce québécoise et coiffé d’une adorable coupe Longueuil.
Se succèdent des saynètes, de parfois quelques secondes, des moments chantés frénétiquement, des dialogues invraisemblables et du vrai comique de situation, qui croquent avec justesse notre époque, ses excès et ses drames, sa superficialité et son cynisme. En recréant sur le plateau un écosystème numérique fait de vérités noyées dans un flot de bullshit, mais aussi de naïfs, de haineux et d’une bonne dose de théoriciens du complot, la mise en scène d’Olivier Morin offre une résonance tout actuelle aux personnages et un véritable espace de liberté aux acteurs. On fermera les yeux sur quelques longueurs: la pièce aurait pu durer 20 minutes de moins, rendant au passage certains moments un peu plus tranchants.
Quoi qu’il en soit, pour apprécier pleinement la pièce, il faut la voir avant tout comme une blague et ne pas s’attendre à de la poésie, à un texte profond ou à un jeu ultra bien dirigé. Il faut surtout se laisser aller à sa frénésie. La tête dans la machine à laver, des images balancées de partout, ça gueule et ça danse des slogans, ça va vite. Ça va vite, mais on rit. Cette vitalité folle génère des moments franchement drôles et imprime à la pièce un rythme incroyable. Voilà certainement de quoi séduire un public qui ne fréquente que rarement les grandes salles montréalaises.
Texte: Olivier Morin et Guillaume Tremblay. Mise en scène: Olivier Morin. Musique: Navet confit. Projectorama: Francis-William Rhéaume. Costumes et scénographie: Estelle Charron. Éclairages: Marie-Aube St-Amant Duplessis. Avec Milène Leclerc, Olivier Morin, Francis-William Rhéaume, François Ruel-Côté et Guillaume Tremblay. Une production du Théâtre du Futur. Aux Écuries jusqu’au 28 avril 2018.
On les avait quittés sur une plage, les yeux fixés sur l’horizon à attendre La vague parfaite, et en même temps, la fin du monde, de notre monde. Aujourd’hui, Olivier Morin, Guillaume Tremblay et leur homme-orchestre Navet confit repartent explorer le futur avec un voyage dans le temps de 20 ans jour pour jour, «on vous laisse faire le calcul».
Cette fois, c’est Jésus qui revient sur Terre, prêt à se faire la première Marie-Madeleine venue. Et cette première Madeleine se prénomme délicatement Cindyne Bournival, qui va finir par se réveiller avec quelques enfants dans le ventre et le Jésus disparu. En revanche, dans 20 ans, Elon Musk, lui, sera là et bien là. Mieux, il n’aura même pas pris une ride et profitera de l’occasion pour lancer le dernier «dream comes true» de sa campagne martienne: envoyer les déchets radioactifs d’une Terre en totale déconfiture sur Mars et les faire exploser à la surface de la planète rouge pour en inverser les pôles. Parce que Musk flirte avec les dieux et qu’il se verrait bien, d’ailleurs, adopter le fils de Jésus.
Bienvenue dans l’univers drolatique du Théâtre du Futur. Prenez place derrière votre écran, car vous allez en prendre plein les yeux. Avec des textes et des choix de mise en scène plus conformes à la télé poubelle qu’à la tragédie grecque, le spectateur se sent comme un acteur passif: il regarde la télé, avec son lot de vérités et de fausses nouvelles. Les secrets de la vérité, c’est cette émission dont vous êtes le public, qui oscille entre le Jerry Springer Show et les Monty Python. Le tout relevé à la sauce québécoise et coiffé d’une adorable coupe Longueuil.
Se succèdent des saynètes, de parfois quelques secondes, des moments chantés frénétiquement, des dialogues invraisemblables et du vrai comique de situation, qui croquent avec justesse notre époque, ses excès et ses drames, sa superficialité et son cynisme. En recréant sur le plateau un écosystème numérique fait de vérités noyées dans un flot de bullshit, mais aussi de naïfs, de haineux et d’une bonne dose de théoriciens du complot, la mise en scène d’Olivier Morin offre une résonance tout actuelle aux personnages et un véritable espace de liberté aux acteurs. On fermera les yeux sur quelques longueurs: la pièce aurait pu durer 20 minutes de moins, rendant au passage certains moments un peu plus tranchants.
Quoi qu’il en soit, pour apprécier pleinement la pièce, il faut la voir avant tout comme une blague et ne pas s’attendre à de la poésie, à un texte profond ou à un jeu ultra bien dirigé. Il faut surtout se laisser aller à sa frénésie. La tête dans la machine à laver, des images balancées de partout, ça gueule et ça danse des slogans, ça va vite. Ça va vite, mais on rit. Cette vitalité folle génère des moments franchement drôles et imprime à la pièce un rythme incroyable. Voilà certainement de quoi séduire un public qui ne fréquente que rarement les grandes salles montréalaises.
Les secrets de la vérité
Texte: Olivier Morin et Guillaume Tremblay. Mise en scène: Olivier Morin. Musique: Navet confit. Projectorama: Francis-William Rhéaume. Costumes et scénographie: Estelle Charron. Éclairages: Marie-Aube St-Amant Duplessis. Avec Milène Leclerc, Olivier Morin, Francis-William Rhéaume, François Ruel-Côté et Guillaume Tremblay. Une production du Théâtre du Futur. Aux Écuries jusqu’au 28 avril 2018.