À leur huitième édition, les Contes à passer le temps confirment leur incontournable présence au temps des fêtes. Dans l’espace restreint des voûtes de la Maison Chevalier, les spectateurs se retrouvent dans la plus grande proximité avec les conteurs. Comme décor, des murs de pierre, une petite table basse et une porte qui donne sur le fleuve.
Les contes émergent des six quartiers centraux de Québec. On y trouve les lieux communs, les commerces, les rues, parfois aussi des personnages connus comme le célèbre et détestable monsieur Scrooge. Dans Un cœur pour Québec, Sophie Thibeault et Maxime Robin, ce dernier étant également metteur en scène du spectacle, reprennent l’histoire de l’usurier londonien sous les traits de William Van Horne, président du chemin de fer Canadien Pacifique, propriétaire visionnaire du Château Frontenac. Comme le personnage de Dickens, il devra aussi faire face à ses démons personnels.
Les cinq autres contes s’enchâssent dans ce récit très bien construit, scindé en deux moments : d’abord la présentation de l’exécrable personnage et son étonnante expulsion prématurée; puis, en clôture de la soirée, coup de théâtre, il revient pour affronter les terrifiants fantômes de Marie de l’Incarnation et autres personnages de l’histoire de Québec. Savoureux Jacques Leblanc dans la peau d’un Van Horne déchaîné et méchant à souhait.
Isabelle Hubert (Le Chien aboie), dans un percutant texte où le personnage (très crédible Valérie Laroche) fuyant sa famille, découvre trois restaurants musulmans du quartier Saint-Jean-Baptiste, seuls commerces ouverts dans la nuit de Noël. Dans chacun d’eux, elle rencontrera d’étonnants personnages qui lui donneront quelques leçons de vie. La Présentation PowerPoint de M. Alain Laflamme… (texte de Sophie Grenier-Héroux, pour Limoilou) retrouvera son humanité à la rencontre de sa voisine embourbée dans son appartement.
Dans Globe Nicole, l’auteur Marc-Antoine Marceau reprend la légende d’Amélie Poulain, celle qui, avec l’aide d’une amie hôtesse de l’air, envoie des photographies à son père des voyages autour du monde de son nain de jardin. On y voit défiler les pyramides et autres lieux touristiques mythiques, loin de Saint-Roch où sa Nicole se terre.
Joëlle Bond (Le Divin est partout) nous amène dans une paroisse du quartier Montcalm où une dame est chargée par le curé de monter un spectacle attracteur pour la veille de Noël. Son succès populaire, en reprises dans les paroisses du Québec, la coupe cependant de sa famille qui a perdu la foi depuis longtemps.
Enfin la touchante histoire d’un opérateur de souffleuses à neige (L’Amour au temps des souffleuses, de Jean-Michel Girouard, toujours aussi talentueux), nous révèle comment un gars de souffleuses, très attachant Marc-Antoine Marceau, follement amoureux de la serveuse de la Taverne Jos Dion, parvient à la séduire. Cela passera par nul autre que le vrai père Noël en personne qui ravaude dans Saint-Sauveur.
Année après année, la troupe La Vierge folle parvient à se renouveler tout en conservant la même formule. Ce qui lui a d’ailleurs valu en 2017 un prix spécial de l’AQCT pour l’ensemble de son œuvre. Les auteurs, très ancrés dans leur ville, prennent appui sur des lieux communs auxquels tout le monde peut facilement s’identifier — d’où cette rumeur véhiculée ailleurs que Québec serait un gros village. Il faut bien sûr jouer le jeu des contes de Noël dans un paysage urbain, mais l’efficacité dépouillée de la mise en scène, la complicité des comédiens avec le public, les clins d’œil au passé et à l’actualité leur confèrent une aura de bonhomie sympathique. Entre l’anecdotique et l’historique, les auteurs illustrent les valeurs essentielles de l’humanité : le sens de la famille et du communautaire, l’amour, le don de soi, l’entraide. L’apport de la musique avec la présence discrète, mais soutenue de Frédéric Brunet donne un souffle nouveau à la proposition. Mais surtout, nous sommes emportés par la plus pure oralité. Allez, raconte-moi une histoire !
Textes : Joëlle Bond, Jean-Michel Girouard, Sophie Grenier-Héroux, Isabelle Hubert, Marc-Antoine Marceau, Maxime Robin, Sophie Thibeault. Mise en scène : Maxime Robin. Collaboration à la mise en scène : Sophie Thibeault et Valérie Boutin. Direction de production: Maxime Robin, Sophie Thibeault. Musicien : Frédéric Brunet. Distribution : Israël Gamache, Linda Laplante, Valérie Laroche, Jacques Leblanc, Marc-Antoine Marceau et Sarah Villeneuve-Desjardins. Une production de La Vierge folle diffusée par Premier Acte présentée à la Maison Chevalier, jusqu’au 30 décembre.
À leur huitième édition, les Contes à passer le temps confirment leur incontournable présence au temps des fêtes. Dans l’espace restreint des voûtes de la Maison Chevalier, les spectateurs se retrouvent dans la plus grande proximité avec les conteurs. Comme décor, des murs de pierre, une petite table basse et une porte qui donne sur le fleuve.
Les contes émergent des six quartiers centraux de Québec. On y trouve les lieux communs, les commerces, les rues, parfois aussi des personnages connus comme le célèbre et détestable monsieur Scrooge. Dans Un cœur pour Québec, Sophie Thibeault et Maxime Robin, ce dernier étant également metteur en scène du spectacle, reprennent l’histoire de l’usurier londonien sous les traits de William Van Horne, président du chemin de fer Canadien Pacifique, propriétaire visionnaire du Château Frontenac. Comme le personnage de Dickens, il devra aussi faire face à ses démons personnels.
Les cinq autres contes s’enchâssent dans ce récit très bien construit, scindé en deux moments : d’abord la présentation de l’exécrable personnage et son étonnante expulsion prématurée; puis, en clôture de la soirée, coup de théâtre, il revient pour affronter les terrifiants fantômes de Marie de l’Incarnation et autres personnages de l’histoire de Québec. Savoureux Jacques Leblanc dans la peau d’un Van Horne déchaîné et méchant à souhait.
Isabelle Hubert (Le Chien aboie), dans un percutant texte où le personnage (très crédible Valérie Laroche) fuyant sa famille, découvre trois restaurants musulmans du quartier Saint-Jean-Baptiste, seuls commerces ouverts dans la nuit de Noël. Dans chacun d’eux, elle rencontrera d’étonnants personnages qui lui donneront quelques leçons de vie. La Présentation PowerPoint de M. Alain Laflamme… (texte de Sophie Grenier-Héroux, pour Limoilou) retrouvera son humanité à la rencontre de sa voisine embourbée dans son appartement.
Dans Globe Nicole, l’auteur Marc-Antoine Marceau reprend la légende d’Amélie Poulain, celle qui, avec l’aide d’une amie hôtesse de l’air, envoie des photographies à son père des voyages autour du monde de son nain de jardin. On y voit défiler les pyramides et autres lieux touristiques mythiques, loin de Saint-Roch où sa Nicole se terre.
Joëlle Bond (Le Divin est partout) nous amène dans une paroisse du quartier Montcalm où une dame est chargée par le curé de monter un spectacle attracteur pour la veille de Noël. Son succès populaire, en reprises dans les paroisses du Québec, la coupe cependant de sa famille qui a perdu la foi depuis longtemps.
Enfin la touchante histoire d’un opérateur de souffleuses à neige (L’Amour au temps des souffleuses, de Jean-Michel Girouard, toujours aussi talentueux), nous révèle comment un gars de souffleuses, très attachant Marc-Antoine Marceau, follement amoureux de la serveuse de la Taverne Jos Dion, parvient à la séduire. Cela passera par nul autre que le vrai père Noël en personne qui ravaude dans Saint-Sauveur.
Année après année, la troupe La Vierge folle parvient à se renouveler tout en conservant la même formule. Ce qui lui a d’ailleurs valu en 2017 un prix spécial de l’AQCT pour l’ensemble de son œuvre. Les auteurs, très ancrés dans leur ville, prennent appui sur des lieux communs auxquels tout le monde peut facilement s’identifier — d’où cette rumeur véhiculée ailleurs que Québec serait un gros village. Il faut bien sûr jouer le jeu des contes de Noël dans un paysage urbain, mais l’efficacité dépouillée de la mise en scène, la complicité des comédiens avec le public, les clins d’œil au passé et à l’actualité leur confèrent une aura de bonhomie sympathique. Entre l’anecdotique et l’historique, les auteurs illustrent les valeurs essentielles de l’humanité : le sens de la famille et du communautaire, l’amour, le don de soi, l’entraide. L’apport de la musique avec la présence discrète, mais soutenue de Frédéric Brunet donne un souffle nouveau à la proposition. Mais surtout, nous sommes emportés par la plus pure oralité. Allez, raconte-moi une histoire !
Les Contes à passer le temps
Textes : Joëlle Bond, Jean-Michel Girouard, Sophie Grenier-Héroux, Isabelle Hubert, Marc-Antoine Marceau, Maxime Robin, Sophie Thibeault. Mise en scène : Maxime Robin. Collaboration à la mise en scène : Sophie Thibeault et Valérie Boutin. Direction de production: Maxime Robin, Sophie Thibeault. Musicien : Frédéric Brunet. Distribution : Israël Gamache, Linda Laplante, Valérie Laroche, Jacques Leblanc, Marc-Antoine Marceau et Sarah Villeneuve-Desjardins. Une production de La Vierge folle diffusée par Premier Acte présentée à la Maison Chevalier, jusqu’au 30 décembre.