Présenté dans quelques jours à la salle de l’Agora Hydro-Québec du Cœur des Sciences de l’UQAM, L’Hypothèse Caïn est un opéra-théâtre qui traite de la tolérance et de l’importance du roman familial à travers un des textes mythiques de la Bible. Alain Fournier, auteur du livret et concepteur de la mise en scène, nous a dévoilé le processus de création de l’œuvre et les défis qu’il a dû relever.
Inspiré par le livre Caïn (2009) de José Saramago, Michel Gonneville, initiateur du projet, décide de créer un opéra qui s’inspire de l’histoire mythique du fratricide de Abel par Caïn. Pour développer son idée, il s’entoure de deux amis, Mario Côté pour les aspects visuels et Alain Fournier pour écrire l’histoire.
« Le livre de Saramago a beaucoup marqué Michel. Il a beaucoup aimé le côté baroque, irrévérencieux et, au même moment, il était préoccupé par une question : pourquoi l’humain tue ses semblables? », se souvient Alain Fournier.
Les deux hommes tentent alors de creuser l’histoire et explorent les différentes versions du texte biblique de la Genèse jusqu’à trouver un point d’ancrage et une direction à suivre.
« On a lu tous les Caïn qui existent et on a essayé de savoir ce que Michel voulait vraiment, de quoi il voulait parler. Finalement, ça m’a sauté aux yeux, c’est une histoire familiale de migrants essentiellement. Une génération vit des choses difficiles et oblige sa famille à vivre d’une telle façon en conséquence de ce passé », indique-t-il.
À travers l’histoire d’Ève et de ses trois enfants Abel, Ada et Caïn, les créateurs décident de traiter de tolérance et de responsabilisation de chacun.
« L’œuvre est un prétexte, ce n’est pas un message religieux ou une pièce antireligion. On veut simplement parler de la tolérance. La religion, ça peut aider lorsque c’est vécu personnellement. Là, c’est le fait de l’imposer qui est nuisible. Par cette œuvre, on veut dénoncer l’absence de liberté », élabore l’auteur.
Pour actualiser l’histoire et la rendre plus contemporaine, André Fournier a intégré des personnages d’archéologues. Au sein du chœur, les quatre scientifiques découvrent et commentent l’histoire familiale, dans un autre espace-temps. La disposition scénique et l’intégration de panneaux permettent aussi de créer un certain parallélisme entre les deux histoires et de garder une fluidité.
« Les panneaux coulissants permettent des transitions soudaines et gardent le fil de l’histoire. Cela crée des couches, c’est vraiment intéressant. Mario Côté projette dessus des mots, des films en noir et blanc et toutes sortes de références symboliques et historiques. Ils ne font jamais office de simple décor », ajoute Alain Fournier.
À travers un langage poétique, mais simple, l’auteur a voulu créer une pièce facile d’accès où le public peut comprendre les enjeux et se faire sa propre opinion.
« La simplicité me semblait être de mise. Il fallait que tout soit accessible et que ce soit, au bout du compte, une question de goût et de choix personnel. Le public peut aimer ou non, mais au moins il aura tout compris », indique M. Fournier.
Cette simplicité désirée pour l’auditoire n’a par contre pas été naturelle pour la distribution du spectacle. Avec une composition importante faite de huit chanteurs et chanteuses, treize instrumentistes pour un spectacle de plus de deux heures, plusieurs défis sont apparus lors des répétitions.
« Pour les chanteurs, la priorité numéro une, c’est la musique. Donc ils ne peuvent rien faire tant qu’ils ne la connaissent pas par cœur. Sinon ils ne bougent pas, ils sont complètement figés! Il a fallu placer les chanteurs de façon à ce qu’ils voient toujours le chef d’orchestre tout en ayant un protagoniste dans l’axe visuel. C’était un énorme défi », dévoile M. Fournier.
À quelques jours de la première, toutes les composantes de cette œuvre vont enfin être réunies sur scène pour pouvoir préparer ce spectacle qui associe les codes de plusieurs arts et déterre un mythe biblique pour l’amener ailleurs.
Idée originale, musique et direction artistique générale : Michel Gonneville; livret et mise en scène : Alain Fournier; scénographie et vidéographie : Mario Côté et Catherine Béliveau; direction musicale : Cristián German Gort; avec Marie-Annick Béliveau, mezzo-soprano (Adah), Claudine Ledoux, alto (Ève), Thomas MacLeay, ténor (Abel), Simon Chalifoux, baryton-basse (Caïn) et Michel Duval, basse profonde (Dieu), Annie Jacques, soprano, Charlotte Gagnon, alto, Arthur Tanguay-Labrosse, ténor et Michel Duval, basse profonde (quatuor d’archéologues), Quasar, Magnitude 6, Ensemble Wapiti et Pierre-Alexandre Maranda, contrebasse amplifiée. Spectacle présenté les 19, 20 et 22 février 2019 à l’Agora Hydro-Québec du Cœur des sciences de l’UQAM.
Présenté dans quelques jours à la salle de l’Agora Hydro-Québec du Cœur des Sciences de l’UQAM, L’Hypothèse Caïn est un opéra-théâtre qui traite de la tolérance et de l’importance du roman familial à travers un des textes mythiques de la Bible. Alain Fournier, auteur du livret et concepteur de la mise en scène, nous a dévoilé le processus de création de l’œuvre et les défis qu’il a dû relever.
Inspiré par le livre Caïn (2009) de José Saramago, Michel Gonneville, initiateur du projet, décide de créer un opéra qui s’inspire de l’histoire mythique du fratricide de Abel par Caïn. Pour développer son idée, il s’entoure de deux amis, Mario Côté pour les aspects visuels et Alain Fournier pour écrire l’histoire.
« Le livre de Saramago a beaucoup marqué Michel. Il a beaucoup aimé le côté baroque, irrévérencieux et, au même moment, il était préoccupé par une question : pourquoi l’humain tue ses semblables? », se souvient Alain Fournier.
Les deux hommes tentent alors de creuser l’histoire et explorent les différentes versions du texte biblique de la Genèse jusqu’à trouver un point d’ancrage et une direction à suivre.
« On a lu tous les Caïn qui existent et on a essayé de savoir ce que Michel voulait vraiment, de quoi il voulait parler. Finalement, ça m’a sauté aux yeux, c’est une histoire familiale de migrants essentiellement. Une génération vit des choses difficiles et oblige sa famille à vivre d’une telle façon en conséquence de ce passé », indique-t-il.
À travers l’histoire d’Ève et de ses trois enfants Abel, Ada et Caïn, les créateurs décident de traiter de tolérance et de responsabilisation de chacun.
« L’œuvre est un prétexte, ce n’est pas un message religieux ou une pièce antireligion. On veut simplement parler de la tolérance. La religion, ça peut aider lorsque c’est vécu personnellement. Là, c’est le fait de l’imposer qui est nuisible. Par cette œuvre, on veut dénoncer l’absence de liberté », élabore l’auteur.
Pour actualiser l’histoire et la rendre plus contemporaine, André Fournier a intégré des personnages d’archéologues. Au sein du chœur, les quatre scientifiques découvrent et commentent l’histoire familiale, dans un autre espace-temps. La disposition scénique et l’intégration de panneaux permettent aussi de créer un certain parallélisme entre les deux histoires et de garder une fluidité.
« Les panneaux coulissants permettent des transitions soudaines et gardent le fil de l’histoire. Cela crée des couches, c’est vraiment intéressant. Mario Côté projette dessus des mots, des films en noir et blanc et toutes sortes de références symboliques et historiques. Ils ne font jamais office de simple décor », ajoute Alain Fournier.
À travers un langage poétique, mais simple, l’auteur a voulu créer une pièce facile d’accès où le public peut comprendre les enjeux et se faire sa propre opinion.
« La simplicité me semblait être de mise. Il fallait que tout soit accessible et que ce soit, au bout du compte, une question de goût et de choix personnel. Le public peut aimer ou non, mais au moins il aura tout compris », indique M. Fournier.
Cette simplicité désirée pour l’auditoire n’a par contre pas été naturelle pour la distribution du spectacle. Avec une composition importante faite de huit chanteurs et chanteuses, treize instrumentistes pour un spectacle de plus de deux heures, plusieurs défis sont apparus lors des répétitions.
« Pour les chanteurs, la priorité numéro une, c’est la musique. Donc ils ne peuvent rien faire tant qu’ils ne la connaissent pas par cœur. Sinon ils ne bougent pas, ils sont complètement figés! Il a fallu placer les chanteurs de façon à ce qu’ils voient toujours le chef d’orchestre tout en ayant un protagoniste dans l’axe visuel. C’était un énorme défi », dévoile M. Fournier.
À quelques jours de la première, toutes les composantes de cette œuvre vont enfin être réunies sur scène pour pouvoir préparer ce spectacle qui associe les codes de plusieurs arts et déterre un mythe biblique pour l’amener ailleurs.
L’Hypothèse Caïn
Idée originale, musique et direction artistique générale : Michel Gonneville; livret et mise en scène : Alain Fournier; scénographie et vidéographie : Mario Côté et Catherine Béliveau; direction musicale : Cristián German Gort; avec Marie-Annick Béliveau, mezzo-soprano (Adah), Claudine Ledoux, alto (Ève), Thomas MacLeay, ténor (Abel), Simon Chalifoux, baryton-basse (Caïn) et Michel Duval, basse profonde (Dieu), Annie Jacques, soprano, Charlotte Gagnon, alto, Arthur Tanguay-Labrosse, ténor et Michel Duval, basse profonde (quatuor d’archéologues), Quasar, Magnitude 6, Ensemble Wapiti et Pierre-Alexandre Maranda, contrebasse amplifiée. Spectacle présenté les 19, 20 et 22 février 2019 à l’Agora Hydro-Québec du Cœur des sciences de l’UQAM.