L’Association québécoise des critiques de théâtre (AQCT) a remis, le 25 novembre en soirée au Théâtre Périscope, les Prix de la critique pour la saison 2018-2019 à Québec.
Les lauréats et les lauréates sont :
Dans la catégorie « Jeune public » :
ERSATZ; conception et interprétation Julien Mellano; production Collectif AÏE AÏE AÏE, présentation Mois Multi en collaboration avec Casteliers
Dès l’entrée en salle, on sait que Ersatz sera un véritable O.T.N.I. (objet théâtral non identifié). Le Français Julien Mellano et le Collectif Aïe Aïe Aïe offrent aux spectateurs jeunes et moins jeunes une réflexion ludique sur le transhumanisme, mettant en vedette un observateur, un défricheur sociologique. Malgré ses accessoires très low-tech, l’entité fabrique machines et objets pour plonger dans des réalités virtuelles que seulement lui peut voir. Seul le son parvient aux oreilles des spectateurs, médusés. Et l’imagination de chacun s’emballe, se fait son propre théâtre. Dans Ersatz, on refaçonne la réalité ; et Ersatz refaçonne aussi le théâtre jeune public en repoussant les limites de celui-ci, tant le spectacle est à des années-lumière de tout ce qu’on a pu voir jusqu’ici. Un morceau rare, une gemme dans son genre, brillant et audacieux.
Les autres nommés étaient :
-ALICE BRICOLÉ; performance et musique Philippe Lessard Drolet, Bruno Bouchard, Pascal Robitaille, Alice Simard-Drolet; production Théâtre Rude Ingénierie, présentation Mois Multi;
-CONTE DU SOLEIL; texte et mise en scène Philippe Soldevila; production Théâtre des Confettis en collaboration avec le Théâtre Sortie de secours;
-MILE(S)TONE; direction Wouter Van Looy; production Zonzo Compagnie, coprésentation Les Gros Becs et Mois Multi;
-PANIQUE DANS LE PIANO; texte, musique originale et arrangements Joël da Silva, mise en scène Marc-André Roy et Joël da Silva; production Théâtre Magasin.
Dans la catégorie « Meilleure mise en scène » :
OLIVIER LÉPINE pour CHAPITRES DE LA CHUTE – SAGA DES LEHMAN BROTHERS; texte Stefano Massini; production Portrait-Robot;
La mise en scène d’Olivier Lépine transcende l’aridité du texte de Stefano Massini qui se veut un cours d’économie post-industrielle. Grâce au rythme soutenu et à la scénographie modulaire, grâce au jeu des comédiens et comédiennes qui se glissent avec fluidité dans les nombreux personnages du rêve américain, Olivier Lépine nous livre une production remarquable. Musique, éclairage, éléments de décor revenant comme des leitmotiv transhistoriques, connivence des protagonistes, tout converge vers une unité sans faille. Dosant habilement intellect et émotions, Lépine nous offre un spectacle fulgurant nous faisant oublier les quatre heures et demie de la représentation.
Les autres nommés étaient :
-ANTIGONE; texte Pascale Renaud-Hébert, Marjolaine Beauchamp et Annick Lefebvre; mise en scène Olivier Arteau; production Le Trident;
-CHRISTINE, LA REINE-GARÇON; texte Michel Marc Bouchard; mise en scène Marie-Josée Bastien; production La Bordée.
Dans la catégorie « Meilleur texte original » :
CHARLES FOURNIER pour FOREMAN; mise en scène Olivier Arteau et Marie-Hélène Gendreau; production Mon père est mort;
Avec Foreman, Charles Fournier offre un texte bienvenu sur la masculinité et ses impasses. Évitant la caricature, il multiplie les observations sensibles, sans manquer d’humour. À travers les rudesses et les coups bas des personnages, par-delà les seuls clichés de la vie de chantier, son écriture fait preuve de courage, ménageant des ouvertures salutaires. Une fragilité est à l’œuvre, qui est d’autant plus précieuse qu’elle est peu commune : levant les masques sur certaines limites de la virilité, elle réussit à rendre palpable le travail de formatage du milieu, et la nature des entraves rencontrées par quiconque souhaite s’en libérer.
Les autres nommés étaient :
-ENTRE AUTRES; texte Alexandre Fecteau, avec Laura Amar, Michel Bertrand, Marianne Bluteau, Étienne D’Anjou, Blanche Gionet-Lavigne, Vincent Legault et Vincent Massé-Gagné; mise en scène Alexandre Fecteau; production Collectif Nous sommes ici et Collectif Wolfe;
-LES MURAILLES; texte Erika Soucy; mise en scène Maxime Carbonneau; production La Messe basse.
Dans la catégorie « Scénographie »
VANESSA CADRIN, KEVEN DUBOIS pour THE DRAGONFLY OF CHICOUTIMI; production La Bordée
Grâce à un dispositif scénique astucieux, qui évolue et se déploie au fur et à mesure que l’histoire se dévoile, la scénographie de cette pièce réussit à nous surprendre et à nous immerger dans les dédales du cauchemar de Gaston Talbot. C’est une transposition poétique de haut calibre, pourtant simple et efficace dans son clin d’oeil aux popsicles et ses projections surréalistes, qui arrive à imposer une ambiance à la fois angoissante et intrigante. Nous récompensons ici un ensemble d’objets scénographiques cohérent et unique qui, à lui seul, devient un personnage central de sa mise en scène.
Les autres nommés étaient :
-ANTIGONE; scénographie Gabrielle Doucet accompagnée par Christian Fontaine; production Le Trident;
-CHAPITRES DE LA CHUTE – SAGA DES LEHMAN BROTHERS; Julie Levesque; production Portrait-Robot;
-LA FILLE QUI S’PROMÈNE AVEC UNE HACHE; Gabriel Cloutier Tremblay; production Kill ta peur.
Dans la catégorie « Interprétation féminine » :
MARIANNE MARCEAU, Christine, la reine-garçon; texte Michel Marc Bouchard; mise en scène Marie-Josée Bastien; production La Bordée.
Impériale, intense et investie.
Sur les planches de La Bordée, Marianne Marceau a donné vie à un personnage fort complexe, naviguant habilement à travers la gamme d’émotions qui habitent ce personnage.
Une femme déterminée, frondeuse, cynique et enragée dans sa quête de vouloir sortir la Suède de sa noirceur. Une femme fragile et vulnérable dans l’intimité.
Elle a réussi à évoquer, avec brio, ces sentiments et ses contradictions.
Plus grande que nature, Marianne Marceau a livré une performance immense, explosive et remarquable.
Les autres nommées étaient :
-JOANIE LEHOUX, Antigone; texte Pascale Renaud-Hébert, Marjolaine Beauchamp et Annick Lefebvre; mise en scène Olivier Arteau; production Le Trident;
-GABRIELLE FERRON, Blackbird; texte David Harrower; mise en scène Olivier Lépine; production L’Apex;
-NANCY BERNIER, Le vrai monde?; texte Michel Tremblay; mise en scène Marie-Hélène Gendreau; production Le Trident;
Dans la catégorie « Interprétation masculine » :
JACK ROBITAILLE, The Dragonfly of Chicoutimi; texte Larry Tremblay; mise en scène Patric Saucier; production La Bordée;
En acceptant le rôle de Gaston Talbot dans The Dragonfly of Chicoutimi, de Larry Tremblay, Jack Robitaille relevait un défi considérable : l’apprentissage rigoureux d’une autre langue et un jeu qui le mettait en danger. Sa prestation fut remarquable. Le comédien est parvenu à faire sentir au public la quête d’identité du personnage, son hésitation entre l’âge adulte et les souvenirs d’enfance, entre le réel et le rêvé, ce chevauchement entre deux langues. Jack Robitaille est parvenu à nous faire vivre toute l’humanité d’un personnage qui nous ressemble.
Les autres nommés étaient :
-CHARLES FOURNIER, Foreman; texte Charles Fournier; mise en scène Olivier Arteau et Marie-Hélène Gendreau; production Mon père est mort;
-MAXIME PERRON, Chapitres de la chute – Saga des Lehman Brothers; texte Stefano Massini; mise en scène Olivier Lépine; production Portrait-Robot;
-VINCENT CHAMPOUX, Chapitres de la chute – Saga des Lehman Brothers; texte Stefano Massini; mise en scène Olivier Lépine; production Portrait-Robot.

Dans la catégorie « Meilleur spectacle »
EX-AEQUO :
ANTIGONE; production Le Trident
L’adaptation hautement audacieuse de ce classique de Sophocle mise en scène par Olivier Arteau aura réussi à se graver dans les souvenirs de la dernière saison. L’écriture plurielle féminine de Pascale Renaud-Hébert, Rébecca Déraspe et Annick Lefebvre nous ramène à l’essence d’un personnage mythique fondateur de l’histoire du théâtre. Le tout s’inscrit dans une scénographie qui marque l’imaginaire, comme une œuvre d’art installative qui, à elle seule, est porteuse d’un propos politique fort. Ajoutons à cela une performance sportive de la part de la distribution et la production d’Antigone a tout pour demeurer parmi les relectures réussies de cette dernière année de théâtre.
RASHOMON; production La Trâlée
Il faut parfois sortir des salles de spectacles régulières pour redécouvrir le plaisir de se faire raconter une histoire. Par une intégration très efficace et cohérente de la scénographie dans le décor naturel d’un restaurant, la mise en scène nous surprend par son inventivité. Ce fut un réel plaisir de découvrir cette adaptation des écrits de l’auteur Ryûnosuke Akutagawa et du film primé d’Akira Kurosawa grâce au jeu essentiellement physique des comédiens qui ont réussi à ouvrir grandes les portes de l’imaginaire d’un public agglutiné et attentif du début à la fin. Une adaptation impressionnante qui jongle habilement avec les niveaux de réalité, dans une simplicité qui nous permet de redécouvrir le plaisir de se faire raconter des histoires.
Les autres nommés étaient
-CHAPITRES DE LA CHUTE – SAGA DES LEHMAN BROTHERS; production Portrait-Robot;
-CHRISTINE, LA REINE-GARÇON; production La Bordée;
-LE VRAI MONDE?; production Le Trident.
Dans la catégorie « Hors Québec » :
TOUS DES OISEAUX; production La Colline – théâtre national
Du jeu de haut niveau et une histoire habilement construite, Tous des oiseaux a été le moment fort du Carrefour international de théâtre. Une œuvre majeure et essentielle sur les questions d’identité et le vivre ensemble.
Une histoire avec des sauts dans le temps, des retours dans le passé et des scènes qui s’imbriquent parfaitement.
Des personnages qui s’expriment dans leur langue, par souci d’authenticité, et le bruit, impressionnant, des avions de chasses qui témoignent d’une réalité oppressante.
Les autres nommés étaient :
–NASSIM; production Bush Theatre, coproduction Nassim Soleimanpour Productions;
-PINOCCHIO; Compagnie Louis Brouillard.
L’Association québécoise des critiques de théâtre (AQCT) a remis, le 25 novembre en soirée au Théâtre Périscope, les Prix de la critique pour la saison 2018-2019 à Québec.
Les lauréats et les lauréates sont :
Dans la catégorie « Jeune public » :
ERSATZ; conception et interprétation Julien Mellano; production Collectif AÏE AÏE AÏE, présentation Mois Multi en collaboration avec Casteliers
Dès l’entrée en salle, on sait que Ersatz sera un véritable O.T.N.I. (objet théâtral non identifié). Le Français Julien Mellano et le Collectif Aïe Aïe Aïe offrent aux spectateurs jeunes et moins jeunes une réflexion ludique sur le transhumanisme, mettant en vedette un observateur, un défricheur sociologique. Malgré ses accessoires très low-tech, l’entité fabrique machines et objets pour plonger dans des réalités virtuelles que seulement lui peut voir. Seul le son parvient aux oreilles des spectateurs, médusés. Et l’imagination de chacun s’emballe, se fait son propre théâtre. Dans Ersatz, on refaçonne la réalité ; et Ersatz refaçonne aussi le théâtre jeune public en repoussant les limites de celui-ci, tant le spectacle est à des années-lumière de tout ce qu’on a pu voir jusqu’ici. Un morceau rare, une gemme dans son genre, brillant et audacieux.
Les autres nommés étaient :
-ALICE BRICOLÉ; performance et musique Philippe Lessard Drolet, Bruno Bouchard, Pascal Robitaille, Alice Simard-Drolet; production Théâtre Rude Ingénierie, présentation Mois Multi;
-CONTE DU SOLEIL; texte et mise en scène Philippe Soldevila; production Théâtre des Confettis en collaboration avec le Théâtre Sortie de secours;
-MILE(S)TONE; direction Wouter Van Looy; production Zonzo Compagnie, coprésentation Les Gros Becs et Mois Multi;
-PANIQUE DANS LE PIANO; texte, musique originale et arrangements Joël da Silva, mise en scène Marc-André Roy et Joël da Silva; production Théâtre Magasin.
Dans la catégorie « Meilleure mise en scène » :
OLIVIER LÉPINE pour CHAPITRES DE LA CHUTE – SAGA DES LEHMAN BROTHERS; texte Stefano Massini; production Portrait-Robot;
La mise en scène d’Olivier Lépine transcende l’aridité du texte de Stefano Massini qui se veut un cours d’économie post-industrielle. Grâce au rythme soutenu et à la scénographie modulaire, grâce au jeu des comédiens et comédiennes qui se glissent avec fluidité dans les nombreux personnages du rêve américain, Olivier Lépine nous livre une production remarquable. Musique, éclairage, éléments de décor revenant comme des leitmotiv transhistoriques, connivence des protagonistes, tout converge vers une unité sans faille. Dosant habilement intellect et émotions, Lépine nous offre un spectacle fulgurant nous faisant oublier les quatre heures et demie de la représentation.
Les autres nommés étaient :
-ANTIGONE; texte Pascale Renaud-Hébert, Marjolaine Beauchamp et Annick Lefebvre; mise en scène Olivier Arteau; production Le Trident;
-CHRISTINE, LA REINE-GARÇON; texte Michel Marc Bouchard; mise en scène Marie-Josée Bastien; production La Bordée.
Dans la catégorie « Meilleur texte original » :
CHARLES FOURNIER pour FOREMAN; mise en scène Olivier Arteau et Marie-Hélène Gendreau; production Mon père est mort;
Avec Foreman, Charles Fournier offre un texte bienvenu sur la masculinité et ses impasses. Évitant la caricature, il multiplie les observations sensibles, sans manquer d’humour. À travers les rudesses et les coups bas des personnages, par-delà les seuls clichés de la vie de chantier, son écriture fait preuve de courage, ménageant des ouvertures salutaires. Une fragilité est à l’œuvre, qui est d’autant plus précieuse qu’elle est peu commune : levant les masques sur certaines limites de la virilité, elle réussit à rendre palpable le travail de formatage du milieu, et la nature des entraves rencontrées par quiconque souhaite s’en libérer.
Les autres nommés étaient :
-ENTRE AUTRES; texte Alexandre Fecteau, avec Laura Amar, Michel Bertrand, Marianne Bluteau, Étienne D’Anjou, Blanche Gionet-Lavigne, Vincent Legault et Vincent Massé-Gagné; mise en scène Alexandre Fecteau; production Collectif Nous sommes ici et Collectif Wolfe;
-LES MURAILLES; texte Erika Soucy; mise en scène Maxime Carbonneau; production La Messe basse.
Dans la catégorie « Scénographie »
VANESSA CADRIN, KEVEN DUBOIS pour THE DRAGONFLY OF CHICOUTIMI; production La Bordée
Grâce à un dispositif scénique astucieux, qui évolue et se déploie au fur et à mesure que l’histoire se dévoile, la scénographie de cette pièce réussit à nous surprendre et à nous immerger dans les dédales du cauchemar de Gaston Talbot. C’est une transposition poétique de haut calibre, pourtant simple et efficace dans son clin d’oeil aux popsicles et ses projections surréalistes, qui arrive à imposer une ambiance à la fois angoissante et intrigante. Nous récompensons ici un ensemble d’objets scénographiques cohérent et unique qui, à lui seul, devient un personnage central de sa mise en scène.
Les autres nommés étaient :
-ANTIGONE; scénographie Gabrielle Doucet accompagnée par Christian Fontaine; production Le Trident;
-CHAPITRES DE LA CHUTE – SAGA DES LEHMAN BROTHERS; Julie Levesque; production Portrait-Robot;
-LA FILLE QUI S’PROMÈNE AVEC UNE HACHE; Gabriel Cloutier Tremblay; production Kill ta peur.
Dans la catégorie « Interprétation féminine » :
MARIANNE MARCEAU, Christine, la reine-garçon; texte Michel Marc Bouchard; mise en scène Marie-Josée Bastien; production La Bordée.
Impériale, intense et investie.
Sur les planches de La Bordée, Marianne Marceau a donné vie à un personnage fort complexe, naviguant habilement à travers la gamme d’émotions qui habitent ce personnage.
Une femme déterminée, frondeuse, cynique et enragée dans sa quête de vouloir sortir la Suède de sa noirceur. Une femme fragile et vulnérable dans l’intimité.
Elle a réussi à évoquer, avec brio, ces sentiments et ses contradictions.
Plus grande que nature, Marianne Marceau a livré une performance immense, explosive et remarquable.
Les autres nommées étaient :
-JOANIE LEHOUX, Antigone; texte Pascale Renaud-Hébert, Marjolaine Beauchamp et Annick Lefebvre; mise en scène Olivier Arteau; production Le Trident;
-GABRIELLE FERRON, Blackbird; texte David Harrower; mise en scène Olivier Lépine; production L’Apex;
-NANCY BERNIER, Le vrai monde?; texte Michel Tremblay; mise en scène Marie-Hélène Gendreau; production Le Trident;
Dans la catégorie « Interprétation masculine » :
JACK ROBITAILLE, The Dragonfly of Chicoutimi; texte Larry Tremblay; mise en scène Patric Saucier; production La Bordée;
En acceptant le rôle de Gaston Talbot dans The Dragonfly of Chicoutimi, de Larry Tremblay, Jack Robitaille relevait un défi considérable : l’apprentissage rigoureux d’une autre langue et un jeu qui le mettait en danger. Sa prestation fut remarquable. Le comédien est parvenu à faire sentir au public la quête d’identité du personnage, son hésitation entre l’âge adulte et les souvenirs d’enfance, entre le réel et le rêvé, ce chevauchement entre deux langues. Jack Robitaille est parvenu à nous faire vivre toute l’humanité d’un personnage qui nous ressemble.
Les autres nommés étaient :
-CHARLES FOURNIER, Foreman; texte Charles Fournier; mise en scène Olivier Arteau et Marie-Hélène Gendreau; production Mon père est mort;
-MAXIME PERRON, Chapitres de la chute – Saga des Lehman Brothers; texte Stefano Massini; mise en scène Olivier Lépine; production Portrait-Robot;
-VINCENT CHAMPOUX, Chapitres de la chute – Saga des Lehman Brothers; texte Stefano Massini; mise en scène Olivier Lépine; production Portrait-Robot.
Dans la catégorie « Meilleur spectacle »
EX-AEQUO :
ANTIGONE; production Le Trident
L’adaptation hautement audacieuse de ce classique de Sophocle mise en scène par Olivier Arteau aura réussi à se graver dans les souvenirs de la dernière saison. L’écriture plurielle féminine de Pascale Renaud-Hébert, Rébecca Déraspe et Annick Lefebvre nous ramène à l’essence d’un personnage mythique fondateur de l’histoire du théâtre. Le tout s’inscrit dans une scénographie qui marque l’imaginaire, comme une œuvre d’art installative qui, à elle seule, est porteuse d’un propos politique fort. Ajoutons à cela une performance sportive de la part de la distribution et la production d’Antigone a tout pour demeurer parmi les relectures réussies de cette dernière année de théâtre.
RASHOMON; production La Trâlée
Il faut parfois sortir des salles de spectacles régulières pour redécouvrir le plaisir de se faire raconter une histoire. Par une intégration très efficace et cohérente de la scénographie dans le décor naturel d’un restaurant, la mise en scène nous surprend par son inventivité. Ce fut un réel plaisir de découvrir cette adaptation des écrits de l’auteur Ryûnosuke Akutagawa et du film primé d’Akira Kurosawa grâce au jeu essentiellement physique des comédiens qui ont réussi à ouvrir grandes les portes de l’imaginaire d’un public agglutiné et attentif du début à la fin. Une adaptation impressionnante qui jongle habilement avec les niveaux de réalité, dans une simplicité qui nous permet de redécouvrir le plaisir de se faire raconter des histoires.
Les autres nommés étaient
-CHAPITRES DE LA CHUTE – SAGA DES LEHMAN BROTHERS; production Portrait-Robot;
-CHRISTINE, LA REINE-GARÇON; production La Bordée;
-LE VRAI MONDE?; production Le Trident.
Dans la catégorie « Hors Québec » :
TOUS DES OISEAUX; production La Colline – théâtre national
Du jeu de haut niveau et une histoire habilement construite, Tous des oiseaux a été le moment fort du Carrefour international de théâtre. Une œuvre majeure et essentielle sur les questions d’identité et le vivre ensemble.
Une histoire avec des sauts dans le temps, des retours dans le passé et des scènes qui s’imbriquent parfaitement.
Des personnages qui s’expriment dans leur langue, par souci d’authenticité, et le bruit, impressionnant, des avions de chasses qui témoignent d’une réalité oppressante.
Les autres nommés étaient :
–NASSIM; production Bush Theatre, coproduction Nassim Soleimanpour Productions;
-PINOCCHIO; Compagnie Louis Brouillard.