Selon la légende, Dieu, mécontent des plaintes incessantes du baobab, l’a soulevé et replanté dans le sol, la tête en bas. L’arbre développa un grand amour avec la terre, provoquant la jalousie du soleil. Celui-ci les harcela tant et si bien qu’il finit par perdre son cœur. Depuis ce temps, il brille sans arrêt, ce qui explique les sécheresses et la disparition des sources. Un matin, les villageois trouvent un œuf près du baobab. Peu après, un petit garçon sort de cet œuf. Il se nomme Amondo, ce qui signifie « le rassembleur ». Il est l’enfant de tous les gens du village. Par le truchement du griot, le marabout dévoile à Amondo son extraordinaire destin. Il doit vaincre la sorcière bossue, déterrer un os de l’ancêtre de tous les griots, affronter le grand singe, gardien du baobab, et trouver le cœur du soleil. Ensuite il devra plonger dans « l’arbre aux palabres » pour libérer la source.

Baobab, créé en 2008 et vu à ce jour par plus de 210 000 personnes réparties dans huit pays, nous emporte en apesanteur dans une épopée merveilleuse, enfouie dans cet arbre sacré, millénaire, protégé dans toutes les cultures africaines. En fond de scène, de grandes toiles, où se dresse l’arbre géant et, tout autour, des instruments de musique, des paniers d’osier, des accessoires qui deviendront serpent, tortue, marabout, garçonnet, autant de marionnettes que manipulent les comédiens en direct. Une orgie de couleurs vives que portent les quatre interprètes avec panache.
Aboulaye Koné et Nathalie Cora assurent l’environnement musical, aux sonorités chaudes et tribales du kora, du djembé, du balafon, alors que leurs compagnons Widemir Normil et Philippe Racine se métamorphosent sous nos yeux, devenant sorcière ou singe mandrill au visage loufoque, passant avec fluidité du monde des humains à celui des bêtes.
Dans un débordement coloré d’inventions simples, exécutée avec grande précision, le sympathique Amondo, modèle de courage, de ruse et de ténacité, nous tient en haleine tout au long de sa quête. Pour une mystification de nos sens, les interprètes manipulateur et manipulatrices disparaissent derrière les objets animés, les masques, les projections.
Vibrant plaidoyer pour l’écologie et la solidarité, Baobab nomme l’urgence de réactiver une sorte de pensée magique, à savoir un imaginaire créatif, pour sortir de l’impasse environnementale. Le jeune Amondo peut surmonter ses doutes grâce à la confiance que le village met en lui, le rassembleur. Ainsi, il méritera son nom en « rassemblant » les humains et les animaux, en rétablissant l’harmonie entre les forces de la nature.

Hélène Ducharme et le Théâtre Motus présentent un spectacle d’un rare équilibre. Par le biais du conte, dont le héros est une petite marionnette en bois d’ébène, profondément humaine avec ses questionnements, ses peurs, son courage et sa ruse, ils ouvrent des portes d’accès à notre univers si complexe. Les quatre interprètes, par leur attitude décontractée et complice avec la salle, rendent le fabuleux palpable, confirmant que nous pouvons entrer au cœur du mystère. Et la présence rassurante du géant griot (Wildemir Normil) n’est pas étrangère notre témérité. Avec lui, nous sommes prêt·es à plonger dans le monde fantasmagorique des baobabs qui parlent, des sorciers qui comprennent la langue des marabouts, des enfants qui naissent dans les œufs. Aux superhéros Marvel, Motus oppose l’enfant-héros, notre semblable. Il faut courir voir ce spectacle d’une beauté irradiante.
Texte et mise en scène : Hélène Ducharme. Conseiller à la dramaturgie : Hamadoun Kassogué. Assistance à la mise en scène : Annie Bélanger. Scénographie : feue Ismaïla Manga et Hélène Ducharme. Interprètes : Widemir Normil, Philippe Racine, Aboulaye Koné et Nathalie Cora. Marionnettes : Jean Cummings, Sylvain Racine et Claude Rodrigue. Musique et environnement sonore : Aboulaye Koné, assisté de Nathalie Cora. Lumières : Michel St-Amand. Théâtre d’ombres : Marcelle Hudon. Costumes : Louis Hudon. Collaboration à la recherche : Marie-Claude Labrecque, Sylvain Massé et Louis-Philippe Paul-Hus. Direction technique à la création : Guillaume Bloch assisté de Julie Miron. Crédit photo : Robert Etcheverry. Produit par le Théâtre Motus en collaboration avec la troupe Sô du Mali. Présenté au Théâtre jeunesse Les Gros Becs jusqu’au 19 décembre 2019.
Selon la légende, Dieu, mécontent des plaintes incessantes du baobab, l’a soulevé et replanté dans le sol, la tête en bas. L’arbre développa un grand amour avec la terre, provoquant la jalousie du soleil. Celui-ci les harcela tant et si bien qu’il finit par perdre son cœur. Depuis ce temps, il brille sans arrêt, ce qui explique les sécheresses et la disparition des sources. Un matin, les villageois trouvent un œuf près du baobab. Peu après, un petit garçon sort de cet œuf. Il se nomme Amondo, ce qui signifie « le rassembleur ». Il est l’enfant de tous les gens du village. Par le truchement du griot, le marabout dévoile à Amondo son extraordinaire destin. Il doit vaincre la sorcière bossue, déterrer un os de l’ancêtre de tous les griots, affronter le grand singe, gardien du baobab, et trouver le cœur du soleil. Ensuite il devra plonger dans « l’arbre aux palabres » pour libérer la source.
Baobab, créé en 2008 et vu à ce jour par plus de 210 000 personnes réparties dans huit pays, nous emporte en apesanteur dans une épopée merveilleuse, enfouie dans cet arbre sacré, millénaire, protégé dans toutes les cultures africaines. En fond de scène, de grandes toiles, où se dresse l’arbre géant et, tout autour, des instruments de musique, des paniers d’osier, des accessoires qui deviendront serpent, tortue, marabout, garçonnet, autant de marionnettes que manipulent les comédiens en direct. Une orgie de couleurs vives que portent les quatre interprètes avec panache.
Aboulaye Koné et Nathalie Cora assurent l’environnement musical, aux sonorités chaudes et tribales du kora, du djembé, du balafon, alors que leurs compagnons Widemir Normil et Philippe Racine se métamorphosent sous nos yeux, devenant sorcière ou singe mandrill au visage loufoque, passant avec fluidité du monde des humains à celui des bêtes.
Dans un débordement coloré d’inventions simples, exécutée avec grande précision, le sympathique Amondo, modèle de courage, de ruse et de ténacité, nous tient en haleine tout au long de sa quête. Pour une mystification de nos sens, les interprètes manipulateur et manipulatrices disparaissent derrière les objets animés, les masques, les projections.
Vibrant plaidoyer pour l’écologie et la solidarité, Baobab nomme l’urgence de réactiver une sorte de pensée magique, à savoir un imaginaire créatif, pour sortir de l’impasse environnementale. Le jeune Amondo peut surmonter ses doutes grâce à la confiance que le village met en lui, le rassembleur. Ainsi, il méritera son nom en « rassemblant » les humains et les animaux, en rétablissant l’harmonie entre les forces de la nature.
Hélène Ducharme et le Théâtre Motus présentent un spectacle d’un rare équilibre. Par le biais du conte, dont le héros est une petite marionnette en bois d’ébène, profondément humaine avec ses questionnements, ses peurs, son courage et sa ruse, ils ouvrent des portes d’accès à notre univers si complexe. Les quatre interprètes, par leur attitude décontractée et complice avec la salle, rendent le fabuleux palpable, confirmant que nous pouvons entrer au cœur du mystère. Et la présence rassurante du géant griot (Wildemir Normil) n’est pas étrangère notre témérité. Avec lui, nous sommes prêt·es à plonger dans le monde fantasmagorique des baobabs qui parlent, des sorciers qui comprennent la langue des marabouts, des enfants qui naissent dans les œufs. Aux superhéros Marvel, Motus oppose l’enfant-héros, notre semblable. Il faut courir voir ce spectacle d’une beauté irradiante.
Baobab
Texte et mise en scène : Hélène Ducharme. Conseiller à la dramaturgie : Hamadoun Kassogué. Assistance à la mise en scène : Annie Bélanger. Scénographie : feue Ismaïla Manga et Hélène Ducharme. Interprètes : Widemir Normil, Philippe Racine, Aboulaye Koné et Nathalie Cora. Marionnettes : Jean Cummings, Sylvain Racine et Claude Rodrigue. Musique et environnement sonore : Aboulaye Koné, assisté de Nathalie Cora. Lumières : Michel St-Amand. Théâtre d’ombres : Marcelle Hudon. Costumes : Louis Hudon. Collaboration à la recherche : Marie-Claude Labrecque, Sylvain Massé et Louis-Philippe Paul-Hus. Direction technique à la création : Guillaume Bloch assisté de Julie Miron. Crédit photo : Robert Etcheverry. Produit par le Théâtre Motus en collaboration avec la troupe Sô du Mali. Présenté au Théâtre jeunesse Les Gros Becs jusqu’au 19 décembre 2019.