Vincent de Repentigny aurait été bien surpris si on lui avait annoncé il y a quelques mois que le festival dont il est le directeur artistique et général, le OFFTA, mis sur pied en 2007 et devenu un incontournable dans le paysage culturel montréalais, aurait lieu cette année sans FTA : « Je ne l’aurais jamais cru, lance-t-il ; si on fait un OFF, c’est qu’on est les plus grands admirateurs du FTA… » Fondé en parallèle de cet important événement de théâtre et de danse, la manifestation se veut une tribune pour la « jeune création d’avant-garde en arts vivants ». Bien que les deux organisations soient indépendantes, il juge qu’elles sont avant tout complémentaires. La nouvelle de l’annulation du Festival TransAmériques a été un choc pour lui et son équipe, on s’en doute.
« On a accusé le coup, on a compris qu’il y aurait des pertes : tous ces espaces d’expression pour les artistes, la rencontre avec le public, c’est brise-cœur, ça crée un vide. Mais ça fait partie de notre mission de réagir de façon active et de chercher des alternatives », explique De Repentigny. À quelques semaines de sa tenue, on pouvait encore faire quelque chose pour penser une édition réinventée du OFFTA : « C’est arrivé juste au bon moment, dans un sens, alors qu’on allait entrer dans la logistique de l’organisation ; trois semaines plus tard, ça aurait été difficile… » Ont alors eu lieu plusieurs conversations en visioconférence. « Nous devions annoncer notre programmation le 9 avril, mais nous avons d’abord voulu assurer les artistes de notre solidarité : les montants prévus étaient là, on pouvait être un rempart et imaginer la suite. On s’est demandé quels sont les outils et les méthodes, pas que numériques, pour entrer en contact avec les publics, et faire en sorte que les voix de ces artistes, auxquelles nous croyons, soient entendues. »
Inventer des 32 mai
Pour cette 14e édition, comme pour les précédentes, le Festival se déroulera sous une sorte de thème général, « le fil rouge » qui imprègne l’ensemble de la manifestation comme un contre-point, sans être lié aux productions. Or, cette année, ce fil rouge auquel, avec la dramaturge Émilie Martz-Kuhn, on réfléchissait depuis plusieurs mois était « le temps » : « Certaines choses ne s’inventent pas. Nous imaginions cette édition du festival pour se mettre à l’écoute d’autres temporalités », écrivait le directeur artistique dans un récent communiqué. « La réalité nous a rattrapé·es et bousculé·es à 100 000 % ! », dit-il, avant d’expliquer le choix fait de « ralentir le dévoilement des projets, au fur et à mesure que les artistes étaient prêt·es », à raison de trois ou quatre par semaine, pour un total d’une quinzaine de performances et d’autres propositions : « Certain·es ont pensé à des façons d’adapter l’œuvre qu’ils ou elles avaient prévu offrir, d’autres ont décidé de plonger dans une toute nouvelle création. Quelques autres ont décidé de ne rien présenter, on ne voulait pas forcer les choses. On souhaitait démultiplier les canaux, et c’est intéressant de voir comment chacun·e a réagi. »
Déambulatoire sonore en solo, récit de coming out écrit en direct, jeux vidéo, chasse aux trésors dans l’espace public, ligne ouverte nocturne sont au menu, ainsi, bien sûr, que des tables rondes virtuelles et d’autres activités en ligne, mais pour Vincent de Repentigny, qui avait mis en scène, il y a une dizaine d’années, Dieu est un DJ de Falk Richter, en duplex entre la Suisse et Montréal, une expérience dont la réalisation avait été « très ardue », le numérique n’est pas la solution à tout : « Notre défi est d’offrir une alternative dans le contexte actuel sans en faire une règle, on ne veut pas d’un OFFTA “déconfiné” pour les 10 prochaines années, mais c’est sûr que ça laissera des traces, cette crise-là ne sera pas que temporaire, des choses resteront. Les artistes sont capables d’adaptabilité et ont envie de continuer à créer et à imaginer. Avec cette édition, il y a un risque partagé entre les artistes et le public. Et puis, pour la première fois, les gens qui vivent hors de Montréal auront accès au OFFTA ! » se réjouit-il.
Vincent de Repentigny aurait été bien surpris si on lui avait annoncé il y a quelques mois que le festival dont il est le directeur artistique et général, le OFFTA, mis sur pied en 2007 et devenu un incontournable dans le paysage culturel montréalais, aurait lieu cette année sans FTA : « Je ne l’aurais jamais cru, lance-t-il ; si on fait un OFF, c’est qu’on est les plus grands admirateurs du FTA… » Fondé en parallèle de cet important événement de théâtre et de danse, la manifestation se veut une tribune pour la « jeune création d’avant-garde en arts vivants ». Bien que les deux organisations soient indépendantes, il juge qu’elles sont avant tout complémentaires. La nouvelle de l’annulation du Festival TransAmériques a été un choc pour lui et son équipe, on s’en doute.
« On a accusé le coup, on a compris qu’il y aurait des pertes : tous ces espaces d’expression pour les artistes, la rencontre avec le public, c’est brise-cœur, ça crée un vide. Mais ça fait partie de notre mission de réagir de façon active et de chercher des alternatives », explique De Repentigny. À quelques semaines de sa tenue, on pouvait encore faire quelque chose pour penser une édition réinventée du OFFTA : « C’est arrivé juste au bon moment, dans un sens, alors qu’on allait entrer dans la logistique de l’organisation ; trois semaines plus tard, ça aurait été difficile… » Ont alors eu lieu plusieurs conversations en visioconférence. « Nous devions annoncer notre programmation le 9 avril, mais nous avons d’abord voulu assurer les artistes de notre solidarité : les montants prévus étaient là, on pouvait être un rempart et imaginer la suite. On s’est demandé quels sont les outils et les méthodes, pas que numériques, pour entrer en contact avec les publics, et faire en sorte que les voix de ces artistes, auxquelles nous croyons, soient entendues. »
Inventer des 32 mai
Pour cette 14e édition, comme pour les précédentes, le Festival se déroulera sous une sorte de thème général, « le fil rouge » qui imprègne l’ensemble de la manifestation comme un contre-point, sans être lié aux productions. Or, cette année, ce fil rouge auquel, avec la dramaturge Émilie Martz-Kuhn, on réfléchissait depuis plusieurs mois était « le temps » : « Certaines choses ne s’inventent pas. Nous imaginions cette édition du festival pour se mettre à l’écoute d’autres temporalités », écrivait le directeur artistique dans un récent communiqué. « La réalité nous a rattrapé·es et bousculé·es à 100 000 % ! », dit-il, avant d’expliquer le choix fait de « ralentir le dévoilement des projets, au fur et à mesure que les artistes étaient prêt·es », à raison de trois ou quatre par semaine, pour un total d’une quinzaine de performances et d’autres propositions : « Certain·es ont pensé à des façons d’adapter l’œuvre qu’ils ou elles avaient prévu offrir, d’autres ont décidé de plonger dans une toute nouvelle création. Quelques autres ont décidé de ne rien présenter, on ne voulait pas forcer les choses. On souhaitait démultiplier les canaux, et c’est intéressant de voir comment chacun·e a réagi. »
Déambulatoire sonore en solo, récit de coming out écrit en direct, jeux vidéo, chasse aux trésors dans l’espace public, ligne ouverte nocturne sont au menu, ainsi, bien sûr, que des tables rondes virtuelles et d’autres activités en ligne, mais pour Vincent de Repentigny, qui avait mis en scène, il y a une dizaine d’années, Dieu est un DJ de Falk Richter, en duplex entre la Suisse et Montréal, une expérience dont la réalisation avait été « très ardue », le numérique n’est pas la solution à tout : « Notre défi est d’offrir une alternative dans le contexte actuel sans en faire une règle, on ne veut pas d’un OFFTA “déconfiné” pour les 10 prochaines années, mais c’est sûr que ça laissera des traces, cette crise-là ne sera pas que temporaire, des choses resteront. Les artistes sont capables d’adaptabilité et ont envie de continuer à créer et à imaginer. Avec cette édition, il y a un risque partagé entre les artistes et le public. Et puis, pour la première fois, les gens qui vivent hors de Montréal auront accès au OFFTA ! » se réjouit-il.