Ultime opéra de Mozart, créé en 1791 à Vienne d’après le livret d’Emanuel Schikaneder, Die Zauberflöte obtint un succès instantané et devint universel dès le 19e siècle. Plus de 200 ans plus tard, force est d’admettre que cette œuvre enchante toujours tant elle est intemporelle. Elle présente de nombreuses facettes, puisant son inspiration autant dans la franc-maçonnerie que dans la mythologie égyptienne d’Isis et d’Osiris. Ce conte à saveur orientale relate les péripéties du Prince Tamino, qui, grâce à son arme fabuleuse, la flûte enchantée, va tenter de délivrer Pamina, enlevée à sa mère, la Reine de la Nuit, et détenue dans le royaume de Sarastro. Le brave Tamino est accompagné dans sa quête amoureuse du cocasse et naïf oiseleur Papageno, muni de son jeu de clochettes magiques. Mais l’entreprise n’est pas de tout repos tant les obstacles et les épreuves sont multiples.
Étant l’un des opéras les plus populaires au monde, La Flûte enchantée a connu d’innombrables mises en scène, autant classiques que modernes. Ces jours-ci, à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, c’est une proposition d’une très grande originalité qui nous offerte : celle du metteur en scène Barrie Kosky et du collectif londonien 1927 (Suzanne Andrade et Paul Barrit). Depuis sa création à la Komiche Oper Berlinen en 2012, ce spectacle qui s’adresse à tous les publics, jeunes et moins jeunes, suscite le ravissement et sillonne la planète. L’escale à Montréal était fort attendue.
Sur grand écran
La scénographie est époustouflante. Dans un savant mélange de chant, de musique et de vidéos projetées sur un gigantesque écran qui occupe tout l’espace scénique, les protagonistes, qui apparaissent subtilement sur le plateau grâce à une demi-douzaine de portes tournantes disséminées sur deux paliers, sont plongé·es dans un univers graphique et esthétique qui rappelle le cinéma muet du 20e siècle. Les lieux et les phénomènes surnaturels inhérents à l’intrigue ainsi que les dialogues parlés et onomatopées sont déployé·es par le biais d’un film d’animation. À noter, le grain suranné de la pellicule comme clin d’œil en prime à l’époque.
Aussi, maquillages et costumes nous présentent Papageno sous les traits d’un désopilant Buster Keaton, Pamina en séduisante Louise Brooks ainsi que Monostatos en intriguant Nosferatu; autant de sympathiques références au cinéma des Années folles. Le dessin animé permet d’exposer de façon spectaculaire les animaux sauvages, les monstres et toutes les créatures fantasmagoriques, comme, entre autres, la Reine de la Nuit sous la forme d’une titanesque araignée. Le défi technique pour les interprètes est d’intégrer avec précision tous leurs mouvements et déplacements en fonction des images qui sont projetées et qui leur servent de décor. Infime petit bémol à ce tour de force : une ouverture musicale un peu longue sur un rideau fermé; pourquoi ne pas en avoir profité pour proposer un générique ? Mais l’ensemble est admirable, stupéfiant et ludique. On en sort littéralement… enchanté·e.
Musique : Wolfgang Amadeus Mozart. Mise en scène : Barrie Kosky. Cocréation et comise en scène : Suzanne Andrade. Assistance à la mise en scène : Tobias Ribitzki. Décors et costumes : Esther Bialas. Animation : Paul Barrit. Chef : Christopher Allen. Avec Brian Wallin, Kim-Lillian Strebel, Richard Sveda, Anna Siminska et Christian Zaremba. Une production du Komische Oper Berlin, en coproduction avec le Los Angeles Opera et le Minnesota Opera – Suzanne Andrade / Barrie Kosky, le Chœur de l’Opéra de Montréal et l’Orchestre Métropolitain, présentée à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts jusqu’au 17 mai 2022.
Ultime opéra de Mozart, créé en 1791 à Vienne d’après le livret d’Emanuel Schikaneder, Die Zauberflöte obtint un succès instantané et devint universel dès le 19e siècle. Plus de 200 ans plus tard, force est d’admettre que cette œuvre enchante toujours tant elle est intemporelle. Elle présente de nombreuses facettes, puisant son inspiration autant dans la franc-maçonnerie que dans la mythologie égyptienne d’Isis et d’Osiris. Ce conte à saveur orientale relate les péripéties du Prince Tamino, qui, grâce à son arme fabuleuse, la flûte enchantée, va tenter de délivrer Pamina, enlevée à sa mère, la Reine de la Nuit, et détenue dans le royaume de Sarastro. Le brave Tamino est accompagné dans sa quête amoureuse du cocasse et naïf oiseleur Papageno, muni de son jeu de clochettes magiques. Mais l’entreprise n’est pas de tout repos tant les obstacles et les épreuves sont multiples.
Étant l’un des opéras les plus populaires au monde, La Flûte enchantée a connu d’innombrables mises en scène, autant classiques que modernes. Ces jours-ci, à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, c’est une proposition d’une très grande originalité qui nous offerte : celle du metteur en scène Barrie Kosky et du collectif londonien 1927 (Suzanne Andrade et Paul Barrit). Depuis sa création à la Komiche Oper Berlinen en 2012, ce spectacle qui s’adresse à tous les publics, jeunes et moins jeunes, suscite le ravissement et sillonne la planète. L’escale à Montréal était fort attendue.
Sur grand écran
La scénographie est époustouflante. Dans un savant mélange de chant, de musique et de vidéos projetées sur un gigantesque écran qui occupe tout l’espace scénique, les protagonistes, qui apparaissent subtilement sur le plateau grâce à une demi-douzaine de portes tournantes disséminées sur deux paliers, sont plongé·es dans un univers graphique et esthétique qui rappelle le cinéma muet du 20e siècle. Les lieux et les phénomènes surnaturels inhérents à l’intrigue ainsi que les dialogues parlés et onomatopées sont déployé·es par le biais d’un film d’animation. À noter, le grain suranné de la pellicule comme clin d’œil en prime à l’époque.
Aussi, maquillages et costumes nous présentent Papageno sous les traits d’un désopilant Buster Keaton, Pamina en séduisante Louise Brooks ainsi que Monostatos en intriguant Nosferatu; autant de sympathiques références au cinéma des Années folles. Le dessin animé permet d’exposer de façon spectaculaire les animaux sauvages, les monstres et toutes les créatures fantasmagoriques, comme, entre autres, la Reine de la Nuit sous la forme d’une titanesque araignée. Le défi technique pour les interprètes est d’intégrer avec précision tous leurs mouvements et déplacements en fonction des images qui sont projetées et qui leur servent de décor. Infime petit bémol à ce tour de force : une ouverture musicale un peu longue sur un rideau fermé; pourquoi ne pas en avoir profité pour proposer un générique ? Mais l’ensemble est admirable, stupéfiant et ludique. On en sort littéralement… enchanté·e.
La Flûte enchantée
Musique : Wolfgang Amadeus Mozart. Mise en scène : Barrie Kosky. Cocréation et comise en scène : Suzanne Andrade. Assistance à la mise en scène : Tobias Ribitzki. Décors et costumes : Esther Bialas. Animation : Paul Barrit. Chef : Christopher Allen. Avec Brian Wallin, Kim-Lillian Strebel, Richard Sveda, Anna Siminska et Christian Zaremba. Une production du Komische Oper Berlin, en coproduction avec le Los Angeles Opera et le Minnesota Opera – Suzanne Andrade / Barrie Kosky, le Chœur de l’Opéra de Montréal et l’Orchestre Métropolitain, présentée à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts jusqu’au 17 mai 2022.