Depuis 2021, Le Monastère profite des festivités de Fierté Montréal pour proposer son propre Cabaret de la Fierté, dans la lignée des différents cabarets de cirque qu’il présente dans le jardin du Centre St. Jax, rue Sainte-Catherine (le Jardin du Monastère). Bien sûr, celui-ci a une saveur particulière puisqu’il s’adresse à un public issu de la diversité et qu’il met en scène des acrobates et d’autres membres de la communauté circassienne qui font tous et toutes partie de la constellation 2SLGBTQIA+.
Au menu, sur la scène étroite, mais toute en hauteur, nous sont offerts des numéros de différentes disciplines entrecoupés d’interventions d’un maître de cérémonie. Tyler West, originaire de Tucson aux États-Unis, joue avec brio son rôle de présentateur et d’animateur. Se définissant lui-même comme étant « la moitié en taille, mais le double de fun », il œuvre pour plusieurs compagnies, dont Circus Flic Flac et La Clique Miss Behave’s Mavericks.
Tantôt drôle, tantôt vulgaire, toujours chaleureux, son personnage burlesque fait feu de tout bois. Il introduit les artistes, commente leurs performances, joue avec leurs accessoires, fait participer l’assistance (surtout en anglais) et y va de quelques numéros de son cru avec une désinvolture propre à dérider tout prophète de malheur. Dans la deuxième partie du spectacle, sa danse de la conception, dédiée à ses parents, est d’une folie outrancière, un n’importe quoi délicieux à savourer un verre à la main tout en se tapant de l’autre sur les cuisses.
Diversité des disciplines
Les autres artistes présentent, chacun·e leur tour, une performance d’une dizaine de minutes. Seul David Menes, qu’on a pu voir dans les œuvres de la Compagnie Finzi Pasca et au sein du collectif Cirque H, entre autres, revient sur scène une seconde fois. Il ouvre le bal avec quelques prouesses de jonglerie, simples et guillerettes, et on le retrouve après l’entracte, dans une ambiance plus onirique, avec My Moon, pour un numéro de roue Cyr inspiré (malgré quelques ennuis techniques mineurs).
De nombreuses performances ont lieu au-dessus de la scène. La proximité avec le public rend chacune d’elles saisissante, d’autant plus qu’il n’y a ni filet ni câble de sécurité. Le numéro de tissu aérien de la Californienne Megan Leigh Rennels est splendide et très maîtrisé.
L’Urugayen Joaquin Barral présente certainement le moment le plus sensuel et le plus abouti du spectacle avec Versailles 54, où se mêlent la pompe d’un bal royal fantasmé et l’adresse de l’artiste de corde lisse en pleine possession de ses moyens. On ne saurait ignorer l’Irlandaise Aisling Ni Cheallaigh, au cerceau aérien, qui clôt le spectacle tout en douceur.
Plus près du plancher, retenons le dynamisme hors pair de Jean-Philippe Deltell à la corde à sauter, qui sature la scène d’une imagerie des années 1980 dans son costume de roi du fitness aux couleurs aveuglantes. Récipiendaire du Prix Coup de cœur et du Prix spécial du jury lors de la 41e édition du Festival Mondial du Cirque de Demain, l’artiste multidisciplinaire Zed Cézard séduit dans une chorégraphie hypnotique et langoureuse au double mât.
La performance polissonne, en équilibre sur cannes, du Vancouvérois contorsionniste Cooper Yarosloski ne laissera, quant à elle, personne indifférent·e. Le numéro le plus inventif est certainement Tout est sous contrôle de Niń Khelifa en acrodanse. Plus simple visuellement, malgré les changements d’accessoires, celui-ci peine à se démarquer face à des moments plus impressionnants du point de vue physique.
Cette soirée fort sympathique, rythmée par des DJ différent·es selon les dates auxquelles on y assiste, continue après la fin de la représentation : spectateurs et spectatrices sont invité·es à boire un verre, danser et rencontrer les artistes.
En tout, une belle façon de célébrer le cirque et la communauté queer, en toute simplicité, mais avec beaucoup d’enthousiasme, dans un décor atypique et accueillant.
Création et performance : Tyler West, Aisling Ni Cheallaigh, Jean-Philippe Deltell, Niń Khelifa, Zed Cézard, Megan Leigh Rennels, Joaquín Barral, David Menes et Cooper Yarosloski. Animation : Tyler West. Musique : mCherry (3 et 4 août), Edie Guo (10, 11 et 12 août) et Aracely (5, 17, 18 et 19 août). Direction technique et sonorisation : Godwin Sam Joseph et Jérôme Guilleaume. Éclairages : Raphaël Vincent Rochette. Régie : Breagh Lunn. Assistance technique : Christophe Bate. Une production du Monastère, présentée au Centre St. Jax du 3 au 19 août 2023.
Depuis 2021, Le Monastère profite des festivités de Fierté Montréal pour proposer son propre Cabaret de la Fierté, dans la lignée des différents cabarets de cirque qu’il présente dans le jardin du Centre St. Jax, rue Sainte-Catherine (le Jardin du Monastère). Bien sûr, celui-ci a une saveur particulière puisqu’il s’adresse à un public issu de la diversité et qu’il met en scène des acrobates et d’autres membres de la communauté circassienne qui font tous et toutes partie de la constellation 2SLGBTQIA+.
Au menu, sur la scène étroite, mais toute en hauteur, nous sont offerts des numéros de différentes disciplines entrecoupés d’interventions d’un maître de cérémonie. Tyler West, originaire de Tucson aux États-Unis, joue avec brio son rôle de présentateur et d’animateur. Se définissant lui-même comme étant « la moitié en taille, mais le double de fun », il œuvre pour plusieurs compagnies, dont Circus Flic Flac et La Clique Miss Behave’s Mavericks.
Tantôt drôle, tantôt vulgaire, toujours chaleureux, son personnage burlesque fait feu de tout bois. Il introduit les artistes, commente leurs performances, joue avec leurs accessoires, fait participer l’assistance (surtout en anglais) et y va de quelques numéros de son cru avec une désinvolture propre à dérider tout prophète de malheur. Dans la deuxième partie du spectacle, sa danse de la conception, dédiée à ses parents, est d’une folie outrancière, un n’importe quoi délicieux à savourer un verre à la main tout en se tapant de l’autre sur les cuisses.
Diversité des disciplines
Les autres artistes présentent, chacun·e leur tour, une performance d’une dizaine de minutes. Seul David Menes, qu’on a pu voir dans les œuvres de la Compagnie Finzi Pasca et au sein du collectif Cirque H, entre autres, revient sur scène une seconde fois. Il ouvre le bal avec quelques prouesses de jonglerie, simples et guillerettes, et on le retrouve après l’entracte, dans une ambiance plus onirique, avec My Moon, pour un numéro de roue Cyr inspiré (malgré quelques ennuis techniques mineurs).
De nombreuses performances ont lieu au-dessus de la scène. La proximité avec le public rend chacune d’elles saisissante, d’autant plus qu’il n’y a ni filet ni câble de sécurité. Le numéro de tissu aérien de la Californienne Megan Leigh Rennels est splendide et très maîtrisé.
L’Urugayen Joaquin Barral présente certainement le moment le plus sensuel et le plus abouti du spectacle avec Versailles 54, où se mêlent la pompe d’un bal royal fantasmé et l’adresse de l’artiste de corde lisse en pleine possession de ses moyens. On ne saurait ignorer l’Irlandaise Aisling Ni Cheallaigh, au cerceau aérien, qui clôt le spectacle tout en douceur.
Plus près du plancher, retenons le dynamisme hors pair de Jean-Philippe Deltell à la corde à sauter, qui sature la scène d’une imagerie des années 1980 dans son costume de roi du fitness aux couleurs aveuglantes. Récipiendaire du Prix Coup de cœur et du Prix spécial du jury lors de la 41e édition du Festival Mondial du Cirque de Demain, l’artiste multidisciplinaire Zed Cézard séduit dans une chorégraphie hypnotique et langoureuse au double mât.
La performance polissonne, en équilibre sur cannes, du Vancouvérois contorsionniste Cooper Yarosloski ne laissera, quant à elle, personne indifférent·e. Le numéro le plus inventif est certainement Tout est sous contrôle de Niń Khelifa en acrodanse. Plus simple visuellement, malgré les changements d’accessoires, celui-ci peine à se démarquer face à des moments plus impressionnants du point de vue physique.
Cette soirée fort sympathique, rythmée par des DJ différent·es selon les dates auxquelles on y assiste, continue après la fin de la représentation : spectateurs et spectatrices sont invité·es à boire un verre, danser et rencontrer les artistes.
En tout, une belle façon de célébrer le cirque et la communauté queer, en toute simplicité, mais avec beaucoup d’enthousiasme, dans un décor atypique et accueillant.
Cabaret de la Fierté
Création et performance : Tyler West, Aisling Ni Cheallaigh, Jean-Philippe Deltell, Niń Khelifa, Zed Cézard, Megan Leigh Rennels, Joaquín Barral, David Menes et Cooper Yarosloski. Animation : Tyler West. Musique : mCherry (3 et 4 août), Edie Guo (10, 11 et 12 août) et Aracely (5, 17, 18 et 19 août). Direction technique et sonorisation : Godwin Sam Joseph et Jérôme Guilleaume. Éclairages : Raphaël Vincent Rochette. Régie : Breagh Lunn. Assistance technique : Christophe Bate. Une production du Monastère, présentée au Centre St. Jax du 3 au 19 août 2023.