Alison Darcy et Joseph Shragge ont cofondé et coproduisent les spectacles de la compagnie Scapegoat Carnivale. Leur plus récente création Ricki est présentée dans le cadre du festival Wildside qui se déroule jusqu’au 8 février au Centaur et à La Chapelle Scènes Contemporaines. Elle et lui qualifient la pièce d’une « fable noire absurde » qui raconte l’histoire de l’installation d’une mère et de son enfant à Montréal dans des circonstances très particulières.
La pièce a été créée en laboratoire, une façon de travailler qui donne plus de temps. C’était important pour vous d’utiliser ce processus de création ?
Après quelques années, notre compagnie a compris qu’il était irréaliste de travailler de la façon dont les spectacles sont créés au Canada, c’est-à-dire avec des répétitions de trois-quatre semaines et une durée similaire pour les représentations. Nous avons besoin de quelques années pour faire des laboratoires, réaliser des lectures et des répétitions dans le but de d’avoir en main s toutes les alternatives possibles au récit. Nous créons nos nouvelles œuvres et décidons quelle forme ou quel style elle nécessitera selon ces expériences. Nous prenons le temps de comprendre parfaitement comment le texte entre en relation avec les matériaux et le style choisis. Après, nos travaillons sur la forme, ce qui peut prendre des mois, voire des années. Pour Ricki, notre équipe a créé un imposant costume et développé une technique de manipulation qui a été plus difficile à maîtriser que ce que l’on avait imaginé. Au moment de vous répondre et à quelques jours de la première, nous ne sommes pas certains que ce sera entièrement fonctionnel, mais nous faisons notre possible pour y arriver puisque cet élément résume l’esprit de la pièce de très belle manière.
C’est une production d’envergure avec une foule de créateurs et de créatrices bien connu∙es dans le milieu. Comment s’est passé cette collaboration ?
Nous sommes très fiers de l’équipe que nous avons réunie pour travailler sur Ricki. Chacun·e a contribué par son talent, son dévouement et son humour à la démarche. Cela a fait en sorte que nous avons pu créer la pièce dans la joie.
Le sujet fait penser qu’il pourrait s’agir d’une histoire basée sur une expérience personnelle, sinon quelle en a été l’inspiration ?
J’ai écrit ce texte avant la naissance de ma fille en 2018. J’avais prévu qu’il se passerait pas mal de temps avant de pouvoir écrire à nouveau, alors j’ai terminé un premier jet rapidement avec comme objectif que cette pièce aille de l’avant. Tout le reste était flou : le style, les caractéristiques des personnages, le type d’adresse, tout. Il s’agit de plusieurs de mes angoisses devant le fait de devenir parent et, plus particulièrement, comment les parents et les enfants vivent une relation de pouvoir asymétrique qui évolue constamment. Un comportement tyrannique ou à tout le moins exagéré peut rapidement devenir la norme parentale et, en même temps, la liberté totale pour l’enfant est impossible, en fait, hors de question. Cela fait beaucoup à assumer dans une famille et, du coup, ces dynamiques opposées nous donnent de surprenants moments dans nos relations, en dépit de la question de pouvoir. C’est mon expérience personnelle. Plusieurs peurs font surface dans le récit, comme celle d’avoir un « monstre » vivant dans la maison.
Pouvez-vous définir ce que vous entendez par fable noire absurde ? À quoi doit s’attendre le public du Centaur ?
La pièce comprend plusieurs rebondissements qui nous éloignent du réalisme. Un personnage se transforme; la mère et le fils se nomment l’un l’autre Ricki; une lampe en forme de clown kitsch trouvée par le fils au magasin Le Chaînon prend des allures de pouvoir symbolique; et il y a des touches de film d’horreur.
Vous avez présenté vos autres spectacles un peu partout. Est-ce qu’il y aura une suite ou une tournée avec Ricki ?
Grâce au théâtre de Vancouver Bouchewacked!, Étienne Lepage est déjà en train de traduire la pièce en français. Nous espérons pouvoir présenter la version française d’ici un an ou deux. La durée des représentations au Centaur est courte aussi, nous souhaitons donc la monter en anglais à un autre moment. Ce serait dommage de la ranger si tôt, je pense que ce n’est que le début.
Ricki est présentée au Centaur Theatre du 30 janvier au 3 février 2024.
Alison Darcy et Joseph Shragge ont cofondé et coproduisent les spectacles de la compagnie Scapegoat Carnivale. Leur plus récente création Ricki est présentée dans le cadre du festival Wildside qui se déroule jusqu’au 8 février au Centaur et à La Chapelle Scènes Contemporaines. Elle et lui qualifient la pièce d’une « fable noire absurde » qui raconte l’histoire de l’installation d’une mère et de son enfant à Montréal dans des circonstances très particulières.
La pièce a été créée en laboratoire, une façon de travailler qui donne plus de temps. C’était important pour vous d’utiliser ce processus de création ?
Après quelques années, notre compagnie a compris qu’il était irréaliste de travailler de la façon dont les spectacles sont créés au Canada, c’est-à-dire avec des répétitions de trois-quatre semaines et une durée similaire pour les représentations. Nous avons besoin de quelques années pour faire des laboratoires, réaliser des lectures et des répétitions dans le but de d’avoir en main s toutes les alternatives possibles au récit. Nous créons nos nouvelles œuvres et décidons quelle forme ou quel style elle nécessitera selon ces expériences. Nous prenons le temps de comprendre parfaitement comment le texte entre en relation avec les matériaux et le style choisis. Après, nos travaillons sur la forme, ce qui peut prendre des mois, voire des années. Pour Ricki, notre équipe a créé un imposant costume et développé une technique de manipulation qui a été plus difficile à maîtriser que ce que l’on avait imaginé. Au moment de vous répondre et à quelques jours de la première, nous ne sommes pas certains que ce sera entièrement fonctionnel, mais nous faisons notre possible pour y arriver puisque cet élément résume l’esprit de la pièce de très belle manière.
C’est une production d’envergure avec une foule de créateurs et de créatrices bien connu∙es dans le milieu. Comment s’est passé cette collaboration ?
Nous sommes très fiers de l’équipe que nous avons réunie pour travailler sur Ricki. Chacun·e a contribué par son talent, son dévouement et son humour à la démarche. Cela a fait en sorte que nous avons pu créer la pièce dans la joie.
Le sujet fait penser qu’il pourrait s’agir d’une histoire basée sur une expérience personnelle, sinon quelle en a été l’inspiration ?
J’ai écrit ce texte avant la naissance de ma fille en 2018. J’avais prévu qu’il se passerait pas mal de temps avant de pouvoir écrire à nouveau, alors j’ai terminé un premier jet rapidement avec comme objectif que cette pièce aille de l’avant. Tout le reste était flou : le style, les caractéristiques des personnages, le type d’adresse, tout. Il s’agit de plusieurs de mes angoisses devant le fait de devenir parent et, plus particulièrement, comment les parents et les enfants vivent une relation de pouvoir asymétrique qui évolue constamment. Un comportement tyrannique ou à tout le moins exagéré peut rapidement devenir la norme parentale et, en même temps, la liberté totale pour l’enfant est impossible, en fait, hors de question. Cela fait beaucoup à assumer dans une famille et, du coup, ces dynamiques opposées nous donnent de surprenants moments dans nos relations, en dépit de la question de pouvoir. C’est mon expérience personnelle. Plusieurs peurs font surface dans le récit, comme celle d’avoir un « monstre » vivant dans la maison.
Pouvez-vous définir ce que vous entendez par fable noire absurde ? À quoi doit s’attendre le public du Centaur ?
La pièce comprend plusieurs rebondissements qui nous éloignent du réalisme. Un personnage se transforme; la mère et le fils se nomment l’un l’autre Ricki; une lampe en forme de clown kitsch trouvée par le fils au magasin Le Chaînon prend des allures de pouvoir symbolique; et il y a des touches de film d’horreur.
Vous avez présenté vos autres spectacles un peu partout. Est-ce qu’il y aura une suite ou une tournée avec Ricki ?
Grâce au théâtre de Vancouver Bouchewacked!, Étienne Lepage est déjà en train de traduire la pièce en français. Nous espérons pouvoir présenter la version française d’ici un an ou deux. La durée des représentations au Centaur est courte aussi, nous souhaitons donc la monter en anglais à un autre moment. Ce serait dommage de la ranger si tôt, je pense que ce n’est que le début.
Ricki est présentée au Centaur Theatre du 30 janvier au 3 février 2024.