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Retracer, apparaître, transcender au OFFTA

© Ja James ‘Jigsaw’ Britton Johnson

C’est du 24 mai au 2 juin que se tiendra la 18e édition du OFFTA.

« Transcendant les frontières du tangible, nous nous retrouverons, par delà les matérialités, au seul des territoires accessibles à nos consciences », affirme le comité de programmation composé de Nindy, DADA, arkadi, Baco, Michael et Claudel.

Parmi la programmation, Dead People Are Liking Things on Facebook, de l’auteur torontois Chris Dupuis, également commissaire et performeur. Facebook compte plus de 2,2 milliards d’utilisateur·rices et un peu plus de 30 millions d’entre elleux sont mort·es. D’ici 2065, le nombre d’utilisateur·trices mort·es dépassera celui des vivant·es, faisant du site un cimetière digital. Cette performance, sous forme de conférence, explore nos vies en ligne après la mort, leurs valeurs pour celleux qui restent et comment elles peuvent être récupérées à des fins politiques et économiques.

Sous forme de laboratoire, Les rouges pour la fin, de Malorie Yawenda Picard témoigne du premier contact entre une membre de la Nation wendat et sa culture. Tissée à travers la sagesse de la roue de médecine autochtone, cette œuvre de poésie street fusionne univers surnaturel, récit biographique, parole citoyenne, danse, conte et musique expérimentale. L’artiste y fait résonner la complexité d’une quête de sens — une prise de contact avec ses origines — en temps apocalyptiques. Cette expérience multidimensionnelle déroutante est ici mise en voix et en corps par l’autrice pour la première fois.

Le solo chorégraphique Slug meal, de Camille Huang met en scène une interprète hantée par l’image d’une limace avalée. Une bave émerge des connotations culturelles liées au goût et au dégoût. Cette digestion performative est une enquête incarnée sur l’identité interculturelle, complexifiant les idées de pureté, d’appartenance et le rôle de la « saleté » au coeur d’un corps chinois féminisé. Le travail de Camille réunit l’anthropologie culturelle, la danse et un sens aigu de la composition pour former un univers chorégraphique émergent. Immigrant·e de deuxième génération ainsi qu’artiste de première génération de sa lignée familiale, la démarche de Camille se déploie dans des pluralités poétiques mixtes. Iel compose son travail de performance à travers une éthique transdisciplinaire.

Programmation complète