« Rassemblé·es, enlacé·es, main dans la main, bras dessus bras dessous, inséparables devant l’adversité, nous résistons pour la suite du monde. Après tout, être ensemble, c’est révolutionnaire » : c’est la prémisse pour la saison 24-25 du théâtre de la rue Ontario dans Centre-Sud.
Cette nouvelle saison s’entame sous le signe de la solidarité. « L’appétit pour des propositions à la frontière du radical et du populaire ne se dément pas, si bien que nous creusons davantage nos questionnements sur les limites et les postures transgressives. Cela s’incarne à travers des créations vibrantes, bouleversantes et profondément humanistes », affirme Philippe Cyr pour annoncer sa nouvelle saison.
« Après avoir désacralisé, manipulé et trituré les portraits, nous avons eu un soubresaut. Alors que le monde s’envenime, il nous a semblé nécessaire de faire table rase des portraits solos. Nous avons ressenti le besoin de ne pas ajouter plus de bruit dans la ville, mais de tendre la main, comme une invitation pour imaginer la suite, ensemble. Cette ribambelle d’humain·es se serre les coudes, comme une petite armée prête à faire face aux sujets les plus complexes et à réenchanter nos imaginaires », ajoute-t-il.
C’est plus d’une dizaine de spectacles dans les deux salles du Prospero qui seront présentés à partir de septembre prochain.
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Surveillée et punie © photo par Jodi Heartz et Alex Blouin, design par Principal
À noter, la reprise de Surveillée et punie dans la salle principale, après sa première au FTA plus tôt cette année. Quel sens donnons-nous à la liberté d’expression lorsqu’elle se matérialise en violence ? Devant cette question insoluble, Safia Nolin et Philippe Cyr se consacrent à sublimer la haine en s’emparant de milliers d’insultes proférées à l’égard de la chanteuse, qui deviennent ici la matière première d’une création hors norme et entièrement musicale. Armée de sa guitare et entourée d’une communauté forte et fière, Safia se réapproprie l’espace duquel on la chasse. Ses nouvelles compositions répondent à un chœur d’une vingtaine de voix. À la fois majestueuse et vulnérable dans cette mise à nue, aux côtés de son alter ego Debbie Lynch White, Safia déjoue les attentes et se libère du poids de la peur.
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Corps ouverts © photo par Jodi Heartz et Alex Blouin, design par Principal
En février, Corps ouverts, présenté dans la salle intime, pose un regard critique sur la médecine occidentale, tout en examinant les contradictions et les résistances qui nous habitent. Prise au piège entre l’absurdité et la rapidité du processus médical, Coralie Lemieux-Sabourin doit affronter sa peur de mourir, subir l’ablation de son foie et se confronter à l’intrus qu’on lui insère entre les côtes : Marcel, son donneur imaginé. Non sans une touche d’humour, le spectacle inspiré par l’expérience de l’autrice suite à sa greffe nous entraîne dans un parcours singulier qui ébranle les frontières entre le corps et l’esprit. Une matière éminemment intime, mais également politique et philosophique. La comédienne Geneviève Labelle devient ici l’alter ego de l’autrice, aux côtés des interprètes Sébastien Gauthier et Amélie Prévost, dans une mise en scène signée Mélodie Noël Rousseau.
Le premier texte de Sébastien Ricard, La chouette, dans la salle principale, creusera la fascinante question de la monstruosité avec trois artistes de générations différentes : Brigitte Haentjens, Sébastien Ricard et Micha Raoutenfeld, se nourrissant de pensées riches, poétiques, politiques et radicales. Iels s’inspirent notamment des idées du philosophe espagnol trans Paul B. Preciado et de celles du géographe Jean Morisset. Dans les interstices entre les catégories rigides qui organisent notre réalité se trouvent des espaces révolutionnaires, des refuges où évoluent des êtres métissés et des idées inclassables. Porter en soi quelque chose qui, pour les autres, demeure un mystère : est-ce cela qui est monstrueux ? Refusant de tabler sur leurs acquis, le trio s’engage dans un processus audacieux et tente un nouvel ordre du monde dans cette nouvelle création de la compagnie Sibyllines.
Le Théâtre Prospero prendra part au Festival des Faubourgs, dont la première édition aura lieu du 23 au 25 août. Pour l’occasion, les diffuseurs du Quartier culturel des Faubourgs — le Prospero, Espace libre, l’Usine C, la Maison de la culture Janine-Sutto, le Cabaret Lion d’Or et l’Écomusée du fier monde — proposent des spectacles gratuits dans le quartier Centre-Sud. De nombreux et nombreuses artistes performeront au cours de cette fin de semaine des plus animées : Emmanuel Jouthe | Danse Carpe Diem, Olivia Khoury, Cie Manuel Roque, karen elaine spencer, Élise Ekker-Lambert, Gaël Poirier, Nathalie Grimard, Projet Alterdogs, Voyageurs Immobiles, Sillicon Beats, Krystina « Mystique » Dejean, Sinha Danse, La Maison d’Ophélie, Rose de la Riva, Méchant Manège, Eric Vega.
Programmation complète
« Rassemblé·es, enlacé·es, main dans la main, bras dessus bras dessous, inséparables devant l’adversité, nous résistons pour la suite du monde. Après tout, être ensemble, c’est révolutionnaire » : c’est la prémisse pour la saison 24-25 du théâtre de la rue Ontario dans Centre-Sud.
Cette nouvelle saison s’entame sous le signe de la solidarité. « L’appétit pour des propositions à la frontière du radical et du populaire ne se dément pas, si bien que nous creusons davantage nos questionnements sur les limites et les postures transgressives. Cela s’incarne à travers des créations vibrantes, bouleversantes et profondément humanistes », affirme Philippe Cyr pour annoncer sa nouvelle saison.
« Après avoir désacralisé, manipulé et trituré les portraits, nous avons eu un soubresaut. Alors que le monde s’envenime, il nous a semblé nécessaire de faire table rase des portraits solos. Nous avons ressenti le besoin de ne pas ajouter plus de bruit dans la ville, mais de tendre la main, comme une invitation pour imaginer la suite, ensemble. Cette ribambelle d’humain·es se serre les coudes, comme une petite armée prête à faire face aux sujets les plus complexes et à réenchanter nos imaginaires », ajoute-t-il.
C’est plus d’une dizaine de spectacles dans les deux salles du Prospero qui seront présentés à partir de septembre prochain.
Surveillée et punie © photo par Jodi Heartz et Alex Blouin, design par Principal
À noter, la reprise de Surveillée et punie dans la salle principale, après sa première au FTA plus tôt cette année. Quel sens donnons-nous à la liberté d’expression lorsqu’elle se matérialise en violence ? Devant cette question insoluble, Safia Nolin et Philippe Cyr se consacrent à sublimer la haine en s’emparant de milliers d’insultes proférées à l’égard de la chanteuse, qui deviennent ici la matière première d’une création hors norme et entièrement musicale. Armée de sa guitare et entourée d’une communauté forte et fière, Safia se réapproprie l’espace duquel on la chasse. Ses nouvelles compositions répondent à un chœur d’une vingtaine de voix. À la fois majestueuse et vulnérable dans cette mise à nue, aux côtés de son alter ego Debbie Lynch White, Safia déjoue les attentes et se libère du poids de la peur.
Corps ouverts © photo par Jodi Heartz et Alex Blouin, design par Principal
En février, Corps ouverts, présenté dans la salle intime, pose un regard critique sur la médecine occidentale, tout en examinant les contradictions et les résistances qui nous habitent. Prise au piège entre l’absurdité et la rapidité du processus médical, Coralie Lemieux-Sabourin doit affronter sa peur de mourir, subir l’ablation de son foie et se confronter à l’intrus qu’on lui insère entre les côtes : Marcel, son donneur imaginé. Non sans une touche d’humour, le spectacle inspiré par l’expérience de l’autrice suite à sa greffe nous entraîne dans un parcours singulier qui ébranle les frontières entre le corps et l’esprit. Une matière éminemment intime, mais également politique et philosophique. La comédienne Geneviève Labelle devient ici l’alter ego de l’autrice, aux côtés des interprètes Sébastien Gauthier et Amélie Prévost, dans une mise en scène signée Mélodie Noël Rousseau.
Le premier texte de Sébastien Ricard, La chouette, dans la salle principale, creusera la fascinante question de la monstruosité avec trois artistes de générations différentes : Brigitte Haentjens, Sébastien Ricard et Micha Raoutenfeld, se nourrissant de pensées riches, poétiques, politiques et radicales. Iels s’inspirent notamment des idées du philosophe espagnol trans Paul B. Preciado et de celles du géographe Jean Morisset. Dans les interstices entre les catégories rigides qui organisent notre réalité se trouvent des espaces révolutionnaires, des refuges où évoluent des êtres métissés et des idées inclassables. Porter en soi quelque chose qui, pour les autres, demeure un mystère : est-ce cela qui est monstrueux ? Refusant de tabler sur leurs acquis, le trio s’engage dans un processus audacieux et tente un nouvel ordre du monde dans cette nouvelle création de la compagnie Sibyllines.
Le Théâtre Prospero prendra part au Festival des Faubourgs, dont la première édition aura lieu du 23 au 25 août. Pour l’occasion, les diffuseurs du Quartier culturel des Faubourgs — le Prospero, Espace libre, l’Usine C, la Maison de la culture Janine-Sutto, le Cabaret Lion d’Or et l’Écomusée du fier monde — proposent des spectacles gratuits dans le quartier Centre-Sud. De nombreux et nombreuses artistes performeront au cours de cette fin de semaine des plus animées : Emmanuel Jouthe | Danse Carpe Diem, Olivia Khoury, Cie Manuel Roque, karen elaine spencer, Élise Ekker-Lambert, Gaël Poirier, Nathalie Grimard, Projet Alterdogs, Voyageurs Immobiles, Sillicon Beats, Krystina « Mystique » Dejean, Sinha Danse, La Maison d’Ophélie, Rose de la Riva, Méchant Manège, Eric Vega.
Programmation complète