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Les arts de la scène ont perdu 19 % de leur public payant en 5 ans

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Une nouvelle étude du Groupe de travail sur la fréquentation des arts de la scène (GTFAS) confirme la crise sans précédent qui secoue les milieux artistiques. Le GTFAS, qui réunit la plupart des Associations professionnelles des artistes de la scène, a refait son exercice de 2018 cinq  ans plus tard pour constater que l’assistance à des spectacles professionnels tarifés a chuté de 19 % en cinq ans.

En outre, le non-public – c’est-à-dire les individus n’ayant pas consommé de spectacles professionnels tarifés au cours de l’année 2023 – représente 43 % des 6 000 Québécois·es ayant répondu à l’enquête contre 35 % en 2018.

« Aucune catégorie de spectateurs n’est épargnée : du spectateur occasionnel au spectateur insatiable, tous les groupes ont vu leur part diminuer au profit du non-public, et la baisse est plus visible chez les femmes que chez les hommes », précise le document réalisé par la firme Daigle/Saire pour le compte du GTFAS.

« La présente étude s’inscrit dans un paysage culturel particulièrement mouvant, bousculé par l’apparition et la propagation de la COVID-19. En 2019, soit l’année précédant la pandémie, le milieu des arts de la scène avait pourtant connu une année faste en termes d’assistance, et même un sommet depuis 1994 », peut-on y lire également. Avant 2019 et pendant 10 ans, la fréquentation n’avait augmenté que de 10 % alors que la province avait vu sa population croître de 13 %.

Avec l’inflation galopante qui a suivi la pandémie et le désengagement de l’État dans le financement des arts vivants, la baisse des publics s’ajoute à un tableau déjà sombre pour les créateurs et les créatrices ainsi que les théâtres et les salles de spectacle. Pis encore, le public de 2023 est moins nombreux, en valeur absolue et de façon relative vis-à-vis du reste de la population, mais il consomme moins de spectacles qu’en 2018.

« L’évolution des modes de vie, liée à des facteurs structuraux et conjoncturels comme le télétravail, l’évolution de la consommation culturelle chez les jeunes ou la conjoncture économique morose, apporte de nouvelles tendances et nouveaux défis à relever pour les arts de la scène », conclut l’étude.