Les réflexions exprimées dans ce texte n’engagent que son auteur ou son autrice et ne reflètent pas nécessairement les positions de JEU.
Montréal, mai 2024
Suite du Manifeste du risque total
À la veille des Journées de la Culture, nous publions aujourd’hui la suite du Manifeste du risque total écrit par un collectif d’artistes dont les noms figurent à la fin.
Demande numéro 2 : Que le ministre de la Culture réunisse urgemment les arts vivants
Absolument et intimement convaincus que le corps de l’artiste est son territoire,
Que ce territoire porte en lui nos histoires et nos aspirations,
Qu’il est riche de possibilités et porteur de notre culture,
Risquons moins de béton et plus d’émotions.
Fermement et intimement convaincus que notre langue épouse notre terre,
Que cette langue française, legs coloré et généreux, quatre fois centenaire, s’attache aux racines de notre identité,
Que cette langue sarcle de sa puissance évocatrice notre sillon d’avenir,
Risquons moins d’indifférence et plus d’indépendance.
Assurément et intimement convaincus que nous faisons face à une menace historique,
Que notre tout petit pays français est menacé d’insignifiance et d’engloutissement,
Que nous sommes les dépositaires de sa survie culturelle dans cette biodiversité humaine,
Risquons moins d’absence et plus de présence.
Politiquement convaincus que l’artiste se doit de retrousser ses manches,
Que l’artiste doit plonger ses mains dans la pâte de l’être,
Qu’il doit retrouver en lui le statut d’artiste citoyen pleinement engagé,
Risquons plus d’audace et moins de surplace.
Nous savons devoir aller à nouveau à la rencontre de nos semblables,
Qu’une plus grande démocratisation de la culture est possible,
Qu’avec des mesures énergiques il est possible de la faire mieux rayonner,
Et que certainement, l’éducation est notre grande alliée.
Puisque la culture est un pont radical entre l’essence du monde et son espoir,
Puisque, nous, artisans des arts vivants, sommes le fer de lance de cette conscience,
Et puisque l’outil de notre liberté créatrice, c’est notre langue,
Affirmons notre volonté sans faille de la pérenniser ici et maintenant.
À l’instar de l’agriculture qui ne se fait pas sans agriculteurs,
La culture meurt sans artistes des arts vivants,
Sans agriculture et sans culture pas de récit commun,
Qu’un territoire sans âme et un peuple affamé du ventre et de l’esprit.
Risquons moins de discours et plus de labours,
Risquons moins de paraître et plus d’être,
Risquons moins de silos et plus de ponceaux,
Risquons moins d’artifice et plus de justice.
C’est pourquoi nous demandons au ministère de la Culture,
D’organiser dans les plus brefs délais une rencontre de tous les artisans des arts vivants,
Afin de renforcer les financements et de mieux équilibrer les hiérarchies,
Pour que les plus précaires d’entre nous ne soient plus laissés derrière.
Nous exigeons une juste représentation lors de ces échanges,
Afin de s’assurer que les voix des plus vulnérables,
Soient entendues, écoutées, respectées et qu’ensemble,
Nous trouvions de nouvelles avenues pour assurer la survie de notre culture.
Une fois pour toutes.
Jean-François Casabonne, comédien, Sébastien Dodge, comédien, David Lavoie, directeur général du FTA, Christine Curnillon, directrice générale groupe Le Vivier, Geoffrey Gaquère, directeur du CADM, Hugo Fréjabise, auteur et metteur en scène.
Montréal, mai 2024
Suite du Manifeste du risque total
À la veille des Journées de la Culture, nous publions aujourd’hui la suite du Manifeste du risque total écrit par un collectif d’artistes dont les noms figurent à la fin.
Demande numéro 2 : Que le ministre de la Culture réunisse urgemment les arts vivants
Absolument et intimement convaincus que le corps de l’artiste est son territoire,
Que ce territoire porte en lui nos histoires et nos aspirations,
Qu’il est riche de possibilités et porteur de notre culture,
Risquons moins de béton et plus d’émotions.
Fermement et intimement convaincus que notre langue épouse notre terre,
Que cette langue française, legs coloré et généreux, quatre fois centenaire, s’attache aux racines de notre identité,
Que cette langue sarcle de sa puissance évocatrice notre sillon d’avenir,
Risquons moins d’indifférence et plus d’indépendance.
Assurément et intimement convaincus que nous faisons face à une menace historique,
Que notre tout petit pays français est menacé d’insignifiance et d’engloutissement,
Que nous sommes les dépositaires de sa survie culturelle dans cette biodiversité humaine,
Risquons moins d’absence et plus de présence.
Politiquement convaincus que l’artiste se doit de retrousser ses manches,
Que l’artiste doit plonger ses mains dans la pâte de l’être,
Qu’il doit retrouver en lui le statut d’artiste citoyen pleinement engagé,
Risquons plus d’audace et moins de surplace.
Nous savons devoir aller à nouveau à la rencontre de nos semblables,
Qu’une plus grande démocratisation de la culture est possible,
Qu’avec des mesures énergiques il est possible de la faire mieux rayonner,
Et que certainement, l’éducation est notre grande alliée.
Puisque la culture est un pont radical entre l’essence du monde et son espoir,
Puisque, nous, artisans des arts vivants, sommes le fer de lance de cette conscience,
Et puisque l’outil de notre liberté créatrice, c’est notre langue,
Affirmons notre volonté sans faille de la pérenniser ici et maintenant.
À l’instar de l’agriculture qui ne se fait pas sans agriculteurs,
La culture meurt sans artistes des arts vivants,
Sans agriculture et sans culture pas de récit commun,
Qu’un territoire sans âme et un peuple affamé du ventre et de l’esprit.
Risquons moins de discours et plus de labours,
Risquons moins de paraître et plus d’être,
Risquons moins de silos et plus de ponceaux,
Risquons moins d’artifice et plus de justice.
C’est pourquoi nous demandons au ministère de la Culture,
D’organiser dans les plus brefs délais une rencontre de tous les artisans des arts vivants,
Afin de renforcer les financements et de mieux équilibrer les hiérarchies,
Pour que les plus précaires d’entre nous ne soient plus laissés derrière.
Nous exigeons une juste représentation lors de ces échanges,
Afin de s’assurer que les voix des plus vulnérables,
Soient entendues, écoutées, respectées et qu’ensemble,
Nous trouvions de nouvelles avenues pour assurer la survie de notre culture.
Une fois pour toutes.
Jean-François Casabonne, comédien, Sébastien Dodge, comédien, David Lavoie, directeur général du FTA, Christine Curnillon, directrice générale groupe Le Vivier, Geoffrey Gaquère, directeur du CADM, Hugo Fréjabise, auteur et metteur en scène.