Ces jours-ci, au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, on nous raconte des histoires de maisons. Dans Là où la poussière se dépose, écrite et mise en scène par Julien Morissette et Karina Pawlikowski, ces récits illustrent la transformation d’un foyer après la rupture d’un couple. Déménagement, garde partagée des enfants, nouvelle solitude : autant de thèmes qui y sont abordés sur le ton de la confidence, dans cette pièce qui allie théâtre et baladodiffusion.
Il s’agit d’une première incursion sur les planches pour Transistor Média, joueur incontournable du balado au Québec. Pour ce spectacle, Julien Morissette et Karina Pawlikowski ont conçu une série de tableaux inspirés en partie par leur propre séparation, survenue après plus d’une décennie de vie commune. Les dramaturges y décrivent la douleur de voir une demeure être vidée de ses meubles, les difficultés à se sentir chez soi dans une nouvelle résidence, les défis quotidiens de la coparentalité.
Lorsque le divorce est inévitable, le chaos s’installe entre les murs de la maison, mais pas seulement. C’est tout ce que l’habitation représente qui fout alors le camp : stabilité, sécurité, ancrage familial. Dorénavant, il faut apprendre à vivre seul·e, avec les souvenirs, les rires et les larmes qui se sont accumulés dans notre nid, au fil des années. Se perdre, pour mieux se retrouver. Apprivoiser son nouveau milieu de vie, apprivoiser sa nouvelle vie.
On ne saura jamais ce qui a mené à la séparation des personnages. Mais cela importe peu. Ce flou persistant amplifie la valeur intrinsèque de l’œuvre. Il est en effet facile de se reconnaître dans ces histoires aussi tragiques qu’ordinaires d’échec amoureux et de déracinement.
L’importance du son
Là où la poussière se dépose est une création sensorielle, composée de mots, de bruits, de musiques et de silences. Le travail du son, impeccable, permet une réelle proximité avec la distribution. On écoute les voix sensibles d’Émilie Bibeau, d’Emmanuel Schwartz et de Célia Gouin-Arsenault comme on le ferait avec des ami·es de longue date venu·es se confier à nous. Leur interprétation est juste, touchante et met en valeur le superbe texte de Julien Morissette et de Karina Pawlikowski. Entre les récits intimes des protagonistes, on nous fait entendre des archives familiales, des extraits d’entrevues, des musiques. À cela s’ajoute la présence sur scène d’un pianiste, Alexis Elina, dont les mélodies nourrissent la douce mélancolie de la pièce.
La scénographie et l’éclairage contribuent à cette ambiance feutrée. Le décor évoque à la fois un salon familial et un studio d’enregistrement, avec ses fauteuils moelleux, ses tapis et ses multiples micros. Quant à la lumière, elle se fait enveloppante et discrète, certains tableaux se déroulant presque dans la totale obscurité. En résulte une atmosphère apaisante et bienveillante, qui met un baume en quelque sorte sur les événements malheureux qui nous sont racontés, mais aussi sur les souvenirs douloureux qui peuvent ressurgir chez le public qui assiste au spectacle.
Le caractère intimiste du balado est parfaitement recréé par l’équipe de Là où la poussière se dépose. Cependant, le passage sur scène de la création n’est pas complètement abouti. L’espace n’y est que peu exploité et les interactions entre les comédien·nes sont minimales. Au point où on a l’impression d’assister moins à une pièce de théâtre qu’à l’enregistrement d’une fiction radiophonique, qui est, certes, d’une qualité indéniable.
La création signée Julien Morissette et Karina Pawlikowski aborde des thèmes difficiles, mais est néanmoins empreinte de lumière. Ce n’est pas la fin d’une famille qu’on y raconte, mais sa métamorphose. Parce que même si la transition est ardue, les membres du noyau « restent un team », peu importe la couleur des murs qui les entourent.
Texte et mise en scène : Julien Morissette et Karina Pawlikowski. Assistance à la mise en scène : Louis-Philippe Roy. Interprétation : Émilie Bibeau, Célia Gouin-Arsenault, Julien Morissette et Emmanuel Schwartz. Musique sur scène : Alexis Elina. Scénographie : Julien Morissette et Karina Pawlikowski. Lumière : Claire Seyller. Musique : Alexis Elina. Environnement sonore et spatialisation : Jean-Sébastien Côté, avec la collaboration de François Larivière. Régie générale : Gabrielle Couillard. Une production de Transistor Média, en coproduction avec le Théâtre français du Centre national des Arts, présentée au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui jusqu’au 12 octobre 2024.
Ces jours-ci, au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, on nous raconte des histoires de maisons. Dans Là où la poussière se dépose, écrite et mise en scène par Julien Morissette et Karina Pawlikowski, ces récits illustrent la transformation d’un foyer après la rupture d’un couple. Déménagement, garde partagée des enfants, nouvelle solitude : autant de thèmes qui y sont abordés sur le ton de la confidence, dans cette pièce qui allie théâtre et baladodiffusion.
Il s’agit d’une première incursion sur les planches pour Transistor Média, joueur incontournable du balado au Québec. Pour ce spectacle, Julien Morissette et Karina Pawlikowski ont conçu une série de tableaux inspirés en partie par leur propre séparation, survenue après plus d’une décennie de vie commune. Les dramaturges y décrivent la douleur de voir une demeure être vidée de ses meubles, les difficultés à se sentir chez soi dans une nouvelle résidence, les défis quotidiens de la coparentalité.
Lorsque le divorce est inévitable, le chaos s’installe entre les murs de la maison, mais pas seulement. C’est tout ce que l’habitation représente qui fout alors le camp : stabilité, sécurité, ancrage familial. Dorénavant, il faut apprendre à vivre seul·e, avec les souvenirs, les rires et les larmes qui se sont accumulés dans notre nid, au fil des années. Se perdre, pour mieux se retrouver. Apprivoiser son nouveau milieu de vie, apprivoiser sa nouvelle vie.
On ne saura jamais ce qui a mené à la séparation des personnages. Mais cela importe peu. Ce flou persistant amplifie la valeur intrinsèque de l’œuvre. Il est en effet facile de se reconnaître dans ces histoires aussi tragiques qu’ordinaires d’échec amoureux et de déracinement.
L’importance du son
Là où la poussière se dépose est une création sensorielle, composée de mots, de bruits, de musiques et de silences. Le travail du son, impeccable, permet une réelle proximité avec la distribution. On écoute les voix sensibles d’Émilie Bibeau, d’Emmanuel Schwartz et de Célia Gouin-Arsenault comme on le ferait avec des ami·es de longue date venu·es se confier à nous. Leur interprétation est juste, touchante et met en valeur le superbe texte de Julien Morissette et de Karina Pawlikowski. Entre les récits intimes des protagonistes, on nous fait entendre des archives familiales, des extraits d’entrevues, des musiques. À cela s’ajoute la présence sur scène d’un pianiste, Alexis Elina, dont les mélodies nourrissent la douce mélancolie de la pièce.
La scénographie et l’éclairage contribuent à cette ambiance feutrée. Le décor évoque à la fois un salon familial et un studio d’enregistrement, avec ses fauteuils moelleux, ses tapis et ses multiples micros. Quant à la lumière, elle se fait enveloppante et discrète, certains tableaux se déroulant presque dans la totale obscurité. En résulte une atmosphère apaisante et bienveillante, qui met un baume en quelque sorte sur les événements malheureux qui nous sont racontés, mais aussi sur les souvenirs douloureux qui peuvent ressurgir chez le public qui assiste au spectacle.
Le caractère intimiste du balado est parfaitement recréé par l’équipe de Là où la poussière se dépose. Cependant, le passage sur scène de la création n’est pas complètement abouti. L’espace n’y est que peu exploité et les interactions entre les comédien·nes sont minimales. Au point où on a l’impression d’assister moins à une pièce de théâtre qu’à l’enregistrement d’une fiction radiophonique, qui est, certes, d’une qualité indéniable.
La création signée Julien Morissette et Karina Pawlikowski aborde des thèmes difficiles, mais est néanmoins empreinte de lumière. Ce n’est pas la fin d’une famille qu’on y raconte, mais sa métamorphose. Parce que même si la transition est ardue, les membres du noyau « restent un team », peu importe la couleur des murs qui les entourent.
Là où la poussière se dépose
Texte et mise en scène : Julien Morissette et Karina Pawlikowski. Assistance à la mise en scène : Louis-Philippe Roy. Interprétation : Émilie Bibeau, Célia Gouin-Arsenault, Julien Morissette et Emmanuel Schwartz. Musique sur scène : Alexis Elina. Scénographie : Julien Morissette et Karina Pawlikowski. Lumière : Claire Seyller. Musique : Alexis Elina. Environnement sonore et spatialisation : Jean-Sébastien Côté, avec la collaboration de François Larivière. Régie générale : Gabrielle Couillard. Une production de Transistor Média, en coproduction avec le Théâtre français du Centre national des Arts, présentée au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui jusqu’au 12 octobre 2024.