La salle Fred Barry du Théâtre Denise-Pelletier accueille en ce moment la 8e édition du Scriptarium. Cette heureuse initiative du Théâtre Le Clou a permis, depuis sa création, à plus de 10 000 élèves du secondaire 3 à 5 de participer à un concours d’écriture dramaturgique aussi stimulant qu’étonnant.
Au fil des ans, en fonction des commissaires invité·es dont entre autres Didier Lucien, Kim O’Bomsawin, Louise Arbour et Joanne Liu, et de leur thématique respective, les auteurs et autrices en herbe ont eu à s’exprimer sur le rêve, l’héritage, la justice et l’engagement.
Pour l’édition 2025, c’est à la versatile artiste Elkahna Talbi qu’incombe la tâche d’enflammer l’imaginaire des ados. À partir de cinq œuvres issues de l’anthologie 2005-2020 de Queen Ka, l’alter ego d’Elkahna, les jeunes doivent répliquer.
La riposte se décline en des thématiques chères aux futurs adultes : l’amour, l’indépendance, l’identité sexuelle et sociale sans oublier la quête de sens. Résultat : quatre personnages, employés à temps partiel, d’un magasin de grande surface qui se côtoient, échangent parfois mais surtout réfléchissent à haute voix.
Nouvelle voie
Dans ce cadre commercial, froid et sans aspérités, les protagonistes collent étiquettes sur étiquettes, placent et déplacent des boîtes, mais aussi montent à un étage supérieur improbable et surtout grimpent à l’envi sur les comptoirs pour s’épancher ou exulter.
L’emploi de néons, de bips électroniques ad nauseam, de gilets de commis et de bandes musicales Mallsoft crée certes une atmosphère fade sans toutefois faire significativement contrepoids aux interrogations et aux aspirations des quatre jeunes. Cette scénographie demeure en toile de fond alors qu’avec un peu plus d’ingéniosité, elle serait partie prenante de l’action.
Imaginons une mécanique sans fin des tapis roulant de comptoir-caisse et un mouvement chaotique de chariots de magasinage; cela ajouterait à la fébrilité inhérente à ce type d’environnement tout en créant exaspération et remise en question chez les employé·es.
De plus, certaines préoccupations des adolescent·es, telles que l’altérité et la quête identitaire, si souvent évoquées dans les éditions précédentes du Scriptarium, sont, un tantinet, redondantes. À tout le moins, elles mériteraient sûrement un nouvel éclairage.
Côté belles surprises : l’intérêt soutenu, pour ne pas dire obsédé, de Thomas (convaincant Nathan Bois-McDonald) face à la mort d’un écureuil écrasé par une voiture. Cet accident, à priori banal, provoque, chez le jeune, de profonds questionnements philosophico-poétiques teintés d’un humour pince sans rire très efficace.
À noter également l’interprétation touchante et nuancée de Stéfanelle Auger dans son rôle d’Ali qui réussit vaillamment à s’accepter telle qu’elle est, mais qui peine à en persuader les autres, surtout ceux de la génération qui la précède.
Pour que le Scriptarium poursuive sa vocation ô combien importante tout en insufflant la provocation et l’étonnement inhérents à l’adolescence, il devra peut-être innover sa façon d’interpeller les aspirant·es dramaturges ainsi que celle d’en livrer les œuvres…
Texte : Auteurs et autrices adolescent·es. Commissaire : Elkahna Talbi. Collage : Pascale St-Onge en collaboration avec Rose-Anne Déry. Mise en en scène : Rose-Anne Déry. Assistance à la mise en scène : Ariane Brière. Scénographie : Olivia Pia Audet. Costumes : Didier Sénécal. Éclairages : Leticia Hamaoui. Conception sonore et musicale : Etienne Thibeault. Interprétation : Stéfanelle Auger, Nathan Bois-Mcdonald, Lula Brouillette-Lucien. Aimé Tuyishime. Une production du Théâtre Le Clou issue du projet dramaturgique mené en collaboration avec le Théâtre Denise-Pelletier et le Théâtre jeunesse Les Gros Becs et présentée au Théâtre Denise Pelletier jusqu’au 2 mai 2025.
La salle Fred Barry du Théâtre Denise-Pelletier accueille en ce moment la 8e édition du Scriptarium. Cette heureuse initiative du Théâtre Le Clou a permis, depuis sa création, à plus de 10 000 élèves du secondaire 3 à 5 de participer à un concours d’écriture dramaturgique aussi stimulant qu’étonnant.
Au fil des ans, en fonction des commissaires invité·es dont entre autres Didier Lucien, Kim O’Bomsawin, Louise Arbour et Joanne Liu, et de leur thématique respective, les auteurs et autrices en herbe ont eu à s’exprimer sur le rêve, l’héritage, la justice et l’engagement.
Pour l’édition 2025, c’est à la versatile artiste Elkahna Talbi qu’incombe la tâche d’enflammer l’imaginaire des ados. À partir de cinq œuvres issues de l’anthologie 2005-2020 de Queen Ka, l’alter ego d’Elkahna, les jeunes doivent répliquer.
La riposte se décline en des thématiques chères aux futurs adultes : l’amour, l’indépendance, l’identité sexuelle et sociale sans oublier la quête de sens. Résultat : quatre personnages, employés à temps partiel, d’un magasin de grande surface qui se côtoient, échangent parfois mais surtout réfléchissent à haute voix.
Nouvelle voie
Dans ce cadre commercial, froid et sans aspérités, les protagonistes collent étiquettes sur étiquettes, placent et déplacent des boîtes, mais aussi montent à un étage supérieur improbable et surtout grimpent à l’envi sur les comptoirs pour s’épancher ou exulter.
L’emploi de néons, de bips électroniques ad nauseam, de gilets de commis et de bandes musicales Mallsoft crée certes une atmosphère fade sans toutefois faire significativement contrepoids aux interrogations et aux aspirations des quatre jeunes. Cette scénographie demeure en toile de fond alors qu’avec un peu plus d’ingéniosité, elle serait partie prenante de l’action.
Imaginons une mécanique sans fin des tapis roulant de comptoir-caisse et un mouvement chaotique de chariots de magasinage; cela ajouterait à la fébrilité inhérente à ce type d’environnement tout en créant exaspération et remise en question chez les employé·es.
De plus, certaines préoccupations des adolescent·es, telles que l’altérité et la quête identitaire, si souvent évoquées dans les éditions précédentes du Scriptarium, sont, un tantinet, redondantes. À tout le moins, elles mériteraient sûrement un nouvel éclairage.
Côté belles surprises : l’intérêt soutenu, pour ne pas dire obsédé, de Thomas (convaincant Nathan Bois-McDonald) face à la mort d’un écureuil écrasé par une voiture. Cet accident, à priori banal, provoque, chez le jeune, de profonds questionnements philosophico-poétiques teintés d’un humour pince sans rire très efficace.
À noter également l’interprétation touchante et nuancée de Stéfanelle Auger dans son rôle d’Ali qui réussit vaillamment à s’accepter telle qu’elle est, mais qui peine à en persuader les autres, surtout ceux de la génération qui la précède.
Pour que le Scriptarium poursuive sa vocation ô combien importante tout en insufflant la provocation et l’étonnement inhérents à l’adolescence, il devra peut-être innover sa façon d’interpeller les aspirant·es dramaturges ainsi que celle d’en livrer les œuvres…
Le Scriptarium 2025
Texte : Auteurs et autrices adolescent·es. Commissaire : Elkahna Talbi. Collage : Pascale St-Onge en collaboration avec Rose-Anne Déry. Mise en en scène : Rose-Anne Déry. Assistance à la mise en scène : Ariane Brière. Scénographie : Olivia Pia Audet. Costumes : Didier Sénécal. Éclairages : Leticia Hamaoui. Conception sonore et musicale : Etienne Thibeault. Interprétation : Stéfanelle Auger, Nathan Bois-Mcdonald, Lula Brouillette-Lucien. Aimé Tuyishime. Une production du Théâtre Le Clou issue du projet dramaturgique mené en collaboration avec le Théâtre Denise-Pelletier et le Théâtre jeunesse Les Gros Becs et présentée au Théâtre Denise Pelletier jusqu’au 2 mai 2025.