L’idée de Trip aurait germé dans l’esprit de Mathieu Quesnel alors qu’il interprétait le rôle de Randle McMurphy dans l’adaptation théâtrale de l’œuvre de Ken Kesey, Vol au-dessus d’un nid de coucou, mise en scène par Michel Monty au Théâtre du Rideau Vert en 2017.
Le récit de l’auteur américain se passait au début des années 1960 et reflétait le climat de l’époque marquée par la contre-culture, le mouvement hippie et l’émergence des drogues hallucinogènes.
Fortement inspiré par ce courant social, Mathieu Quesnel a entamé une longue recherche sur le sujet, ayant débouché sur une première version de Trip en 2020, qui ne fut malheureusement jouée que sept fois, frappée de plein fouet par la pandémie.
Cinq ans plus tard, une nouvelle mouture nous est proposée à La Grande Licorne avec un texte écourté et remanié assurant, selon l’auteur, une plus grande fluidité. Mais qui, surtout, conserve l’empreinte de Ken Kesey et de ses Merry Pranksters, dont l’imaginaire débridé est légendaire.
L’histoire débute lorsque Lucie Sauvé d’Amours (LSD) s’entoure de son père, de sa médium, de son psy ainsi que de son groupe d’entraide pour créer un spectacle hors norme, à l’image de la contre-culture des sixties. Nous sommes alors témoins de répétitions, ô combien anarchiques, à quelques jours de la représentation officielle.
Chaos bien ficelé
Puis, tout à coup, comme une soudaine surdose, la trame narrative bascule dans le champ gauche, nous invitant dans l’inconscient de Lucie, subitement prise d’un malaise, aux portes de l’au-delà, où le choix entre finalité et réincarnation s’impose.
Sur l’espace scénique à configuration tri-frontale, savamment surplombé de deux écrans, la troupe amateure se mue en équipe de tournage pour nous faire revivre, sur le vif, de courtes scènes souvent anodines, parfois émouvantes mais toujours surprenantes issues de la vie de Lucie.
À l’instar d’une expérience psychotrope, se mêlent à ces saisissants flashbacks des projections psychédéliques, des riffs de guitare planants, des solos de batterie percutants, des extraits poétiques de Jack Kerouac ainsi que de nombreuses références aux coups d’éclat de l’icône Ken Kesey et de sa bande de joyeux lurons.
Pour rendre efficace cette impressionnante enfilade d’hallucinations, fruit d’une ingénieuse scénographie, où bouts de ficelle et morceaux de tissus prédominent, toute la distribution est mise à contribution. Les 14 interprètes, concentré·es et allumé·es à souhait, livrent une solide performance où chaque réplique, chaque geste contribue à créer l’atmosphère souhaitée.
Il émane de cette production une enivrante sensation d’amitié, de fraternité. Naïve impression peut-être, mais agréable tout de même, comme si on redécouvrait les belles années de la création collective où régnaient partage et spontanéité. De plus, faire ressentir le puissant parfum de la contre-culture en ces temps nauséabonds est tout sauf futile.
Texte et mise en scène : Mathieu Quesnel. Assistance à la mise en scène, conseil aux costumes et régie : Marilyne Spénard. Décor : Cédric Lord. Éclairages : Renaud Pettigrew. Musique : Navet Confit. Avec Éric Bernier, Frédéric Blanchette, Sarianne Cormier, Amélie Dallaire, Marie-Claude Guérin, Yves Jacques, Joanie Martel, Jean-René Moisan, Olivier Morin, Sylvie Potvin, Isabel Rancier, Lucien Ratio, Léa Simard et Guillaume Tremblay. Une production du Théâtre Électrique en codiffusion avec La Manufacture, présentée à La Licorne jusqu’au 26 septembre 2025.
L’idée de Trip aurait germé dans l’esprit de Mathieu Quesnel alors qu’il interprétait le rôle de Randle McMurphy dans l’adaptation théâtrale de l’œuvre de Ken Kesey, Vol au-dessus d’un nid de coucou, mise en scène par Michel Monty au Théâtre du Rideau Vert en 2017.
Le récit de l’auteur américain se passait au début des années 1960 et reflétait le climat de l’époque marquée par la contre-culture, le mouvement hippie et l’émergence des drogues hallucinogènes.
Fortement inspiré par ce courant social, Mathieu Quesnel a entamé une longue recherche sur le sujet, ayant débouché sur une première version de Trip en 2020, qui ne fut malheureusement jouée que sept fois, frappée de plein fouet par la pandémie.
Cinq ans plus tard, une nouvelle mouture nous est proposée à La Grande Licorne avec un texte écourté et remanié assurant, selon l’auteur, une plus grande fluidité. Mais qui, surtout, conserve l’empreinte de Ken Kesey et de ses Merry Pranksters, dont l’imaginaire débridé est légendaire.
L’histoire débute lorsque Lucie Sauvé d’Amours (LSD) s’entoure de son père, de sa médium, de son psy ainsi que de son groupe d’entraide pour créer un spectacle hors norme, à l’image de la contre-culture des sixties. Nous sommes alors témoins de répétitions, ô combien anarchiques, à quelques jours de la représentation officielle.
Chaos bien ficelé
Puis, tout à coup, comme une soudaine surdose, la trame narrative bascule dans le champ gauche, nous invitant dans l’inconscient de Lucie, subitement prise d’un malaise, aux portes de l’au-delà, où le choix entre finalité et réincarnation s’impose.
Sur l’espace scénique à configuration tri-frontale, savamment surplombé de deux écrans, la troupe amateure se mue en équipe de tournage pour nous faire revivre, sur le vif, de courtes scènes souvent anodines, parfois émouvantes mais toujours surprenantes issues de la vie de Lucie.
À l’instar d’une expérience psychotrope, se mêlent à ces saisissants flashbacks des projections psychédéliques, des riffs de guitare planants, des solos de batterie percutants, des extraits poétiques de Jack Kerouac ainsi que de nombreuses références aux coups d’éclat de l’icône Ken Kesey et de sa bande de joyeux lurons.
Pour rendre efficace cette impressionnante enfilade d’hallucinations, fruit d’une ingénieuse scénographie, où bouts de ficelle et morceaux de tissus prédominent, toute la distribution est mise à contribution. Les 14 interprètes, concentré·es et allumé·es à souhait, livrent une solide performance où chaque réplique, chaque geste contribue à créer l’atmosphère souhaitée.
Il émane de cette production une enivrante sensation d’amitié, de fraternité. Naïve impression peut-être, mais agréable tout de même, comme si on redécouvrait les belles années de la création collective où régnaient partage et spontanéité. De plus, faire ressentir le puissant parfum de la contre-culture en ces temps nauséabonds est tout sauf futile.
Trip
Texte et mise en scène : Mathieu Quesnel. Assistance à la mise en scène, conseil aux costumes et régie : Marilyne Spénard. Décor : Cédric Lord. Éclairages : Renaud Pettigrew. Musique : Navet Confit. Avec Éric Bernier, Frédéric Blanchette, Sarianne Cormier, Amélie Dallaire, Marie-Claude Guérin, Yves Jacques, Joanie Martel, Jean-René Moisan, Olivier Morin, Sylvie Potvin, Isabel Rancier, Lucien Ratio, Léa Simard et Guillaume Tremblay. Une production du Théâtre Électrique en codiffusion avec La Manufacture, présentée à La Licorne jusqu’au 26 septembre 2025.