Nouvelles

Éléonore Brieuc remporte le prix Gratien-Gélinas

© Maxime Côté

La Fondation du Centre des auteurs dramatiques a remis le prix Gratien-Gélinas 2024 à Éléonore Brieuc pour son texte Phosphène.

Ce prix récompense le meilleur texte écrit par un·e auteur·ice de la relève. Le jury, composé de Gabriel Charlebois-Plante, auteur membre du CEAD et récipiendaire du prix Gratien-Gélinas en 2016, d’Antoine Côté-Legault, artiste, conseiller dramaturgique et directeur artistique des Feuilles Vives de Théâtre Action, et de Guillermina Kerwin, productrice, metteuse en scène et interprète, a été « particulièrement sensible à la rafraîchissante singularité de Phosphène ».

« La pièce se déploie dans une esthétique franche, sans complaisance, enchevêtrant habilement drame et symbolisme, ainsi que quelques notes de science-fiction. Elle est architecturée autour de procédés théâtraux saisissants et de l’analogie centrale de la perte de vision, qui se révèle d’une particulièrement puissante charge symbolique. À mesure que l’épidémie d’aveuglement se propage chez les personnages masculins, les stéréotypes associés à la masculinité et la féminité se désagrègent. Les vétérans brisés par la guerre, les discours machistes vecteurs de violence, les hommes vulnérabilisés par leur soudain aveuglement cèdent peu à peu le pas à une sororité de femmes célébrant haut et fort leur liberté et leur puissance, en dehors du regard masculin. À la fois grinçante et rebelle, Phosphène jette sur le public un irrésistible sort. »

Éléonore Brieuc a conclu son parcours scolaire à l’École nationale de théâtre en 2024 après diverses formations, notamment en massothérapie, en droit et en arts visuels, tout en faisant de la création collective pendant près de sept ans. Elle a également participé au projet « Avoir 20 ans en 2015 », créé par Wajdi Mouawad dans l’optique d’accompagner une cinquantaine de jeunes dans leur passage de l’adolescence à l’âge adulte avec un programme à caractère artistique, social et philosophique.

Les deux autres finalistes du prix sont Julien-Claude Charlebois et son texte Corps de verre trempé, ainsi que Marie-Ève Huot avec Ce qui ne se dit pas.

Le prix Gratien-Gélinas soutient la relève en écriture dramatique de langue française au Québec et au Canada en contribuant financièrement au développement dramaturgique et/ou à la production professionnelle d’une œuvre dramatique inédite, et en octroyant à l’auteur·rice de l’œuvre primée une bourse personnelle d’une valeur de 10 000 $.

À cela s’ajoute une mesure de soutien au développement, d’une valeur pouvant aller jusqu’à 10 000 $, visant à soutenir la trajectoire du texte pour qu’il trouve une première scène ou un premier public. Cette mesure peut prendre la forme d’une prime à la création, d’une lecture publique, d’un laboratoire dramaturgique ou de toute autre forme de service ou d’activité dramaturgique offerte par le CEAD et ses partenaires.