Acteur, metteur en scène et auteur, Michel-Maxime Legault présente la deuxième partie d’une trilogie, Michelines, dans le cadre du festival Fous de théâtre. Après le succès de Michelin, il parle cette fois des femmes de sa famille, toujours sur un ton léger.
C’est une deuxième lecture de cette pièce après le Festival du Jamais Lu, qu’est-ce qui a changé ?
Depuis ma lecture au Jamais Lu, j’ai continué de travailler le texte en collaboration avec ma maison d’édition (Quartz). La lecture publique permet toujours d’éclairer beaucoup de choses. Cette deuxième présentation au festival Fous de théâtre sera le coup d’envoi vers la production. C’est Marie-Hélène Gendreau (metteure en scène et directrice artistique du Théâtre du Bic) qui réunira ses concepteurs et ses conceptrices pour amorcer la mise en scène. C’est un travail que je ne sais jamais faire avec mes propres textes, même si je fais beaucoup de mise en scène. C’est pourquoi je préfère une vision extérieure. Je suis assez fier de cette version du texte, qui met davantage en lumière les femmes qui m’ont inspiré dans ma jeunesse, dont Micheline, ma mère.
La forme et le ton de Michelin demeurent. L’humour fait et fera toujours partie de mes créations. C’est un pouvoir qui permet de nommer les choses sans brusquer personne, d’éclairer des situations tout en gardant une certaine distance. Il ouvre le cœur du public, ce qui me permet ensuite d’aller le toucher plus profondément.
Ce n’est évidemment pas un monologue comme Michelin, comment c’est de travailler avec Frédérique, qu’on ne voit jamais assez. Vous vous connaissiez ?
C’est une grande amie. Comme moi, c’est une transfuge de classe. Elle connaît bien la réalité de ces femmes aux cheveux auburns et aux sourcils dessinés, qui n’ont pas eu la vie qu’elles souhaitaient, mais qu’elles ont assumée pleinement. J’aime qu’on dise d’un·e interprète qu’on ne le ou ne la voit pas assez, car le contraire est un peu plate à entendre. Mais elle, elle a toujours beaucoup travaillé. Frédérique est chanteuse, comédienne, musicienne, pédagogue. J’admire sa polyvalence. Et puis, détail important : nous sommes des fans finis de jujubes ! Hahaha.
Quelles différences y a-t-il entre Micheline (môman) et Micheline (matante) ?
Il faut savoir que Micheline (ma tante) dans la pièce est en réalité inspirée d’une amie qui a traversé bien des épreuves et qui est décédée dernièrement. Mais la vraie Micheline (ma tante) a bel et bien existé dans ma famille.
Dans la pièce, Micheline (ma mère) avait sept enfants et une entreprise agricole à gérer. Micheline (ma tante), elle, n’avait qu’une fille, et c’est son mari qui ramenait l’argent à la maison. Quand il l’a quittée, elle s’est retrouvée sans rien. Ma mère, de son côté, s’est battue pour obtenir son nom dans les papiers de l’entreprise familiale : c’était une féministe de son temps.
Aussi, le temps était un luxe dans ma famille, où tout le monde travaillait sans arrêt. J’enviais ma tante et ma cousine, qui semblaient pouvoir profiter de la vie, plutôt que de se noyer dans le travail comme nous. Mais aujourd’hui, je suis fier d’avoir grandi dans une famille qui m’a transmis les valeurs de travail, de persévérance et de rigueur.
Aura-t-on droit à un∙e Michelin∙e∙s, une trilogie quoi, qui se promènera comme Michelin au Québec ?
Comme je le dis souvent : étant donné que Michelin a bien fonctionné… pourquoi ne pas continuer dans la même veine ? Hahaha. Plus sérieusement, après avoir parlé des femmes de l’époque, je me pencherai sur les hommes de mon enfance, qui n’étaient pas toujours les modèles que j’aurais voulus. Je veux aborder l’homophobie, la misogynie et notre société patriarcale — toujours avec humour et amour. Je profiterai d’une résidence en France cette année pour écrire mon troisième texte : Michels. Ce sera encore ma compagnie, le Théâtre de la Marée haute, qui produira le spectacle. Avec ma complice Catherine Desjardins-Jolin, nous rêvons aussi de présenter la trilogie au terme de ce cycle de création.
Que représente un festival comme Fous de théâtre pour un créateur ?
C’est un échange riche avec un public curieux et averti. C’est aussi une collaboration précieuse avec des partenaires de longue date. Nous avons présenté Michelin l’an dernier, et j’adore aller à la rencontre d’un public en dehors de Montréal qui suit notre travail depuis des années.
Michelines est présenté au Centre d’art Diane-Dufresne de Repentigny le 3 octobre 2025.
Acteur, metteur en scène et auteur, Michel-Maxime Legault présente la deuxième partie d’une trilogie, Michelines, dans le cadre du festival Fous de théâtre. Après le succès de Michelin, il parle cette fois des femmes de sa famille, toujours sur un ton léger.
C’est une deuxième lecture de cette pièce après le Festival du Jamais Lu, qu’est-ce qui a changé ?
Depuis ma lecture au Jamais Lu, j’ai continué de travailler le texte en collaboration avec ma maison d’édition (Quartz). La lecture publique permet toujours d’éclairer beaucoup de choses. Cette deuxième présentation au festival Fous de théâtre sera le coup d’envoi vers la production. C’est Marie-Hélène Gendreau (metteure en scène et directrice artistique du Théâtre du Bic) qui réunira ses concepteurs et ses conceptrices pour amorcer la mise en scène. C’est un travail que je ne sais jamais faire avec mes propres textes, même si je fais beaucoup de mise en scène. C’est pourquoi je préfère une vision extérieure. Je suis assez fier de cette version du texte, qui met davantage en lumière les femmes qui m’ont inspiré dans ma jeunesse, dont Micheline, ma mère.
La forme et le ton de Michelin demeurent. L’humour fait et fera toujours partie de mes créations. C’est un pouvoir qui permet de nommer les choses sans brusquer personne, d’éclairer des situations tout en gardant une certaine distance. Il ouvre le cœur du public, ce qui me permet ensuite d’aller le toucher plus profondément.
Ce n’est évidemment pas un monologue comme Michelin, comment c’est de travailler avec Frédérique, qu’on ne voit jamais assez. Vous vous connaissiez ?
C’est une grande amie. Comme moi, c’est une transfuge de classe. Elle connaît bien la réalité de ces femmes aux cheveux auburns et aux sourcils dessinés, qui n’ont pas eu la vie qu’elles souhaitaient, mais qu’elles ont assumée pleinement. J’aime qu’on dise d’un·e interprète qu’on ne le ou ne la voit pas assez, car le contraire est un peu plate à entendre. Mais elle, elle a toujours beaucoup travaillé. Frédérique est chanteuse, comédienne, musicienne, pédagogue. J’admire sa polyvalence. Et puis, détail important : nous sommes des fans finis de jujubes ! Hahaha.
Quelles différences y a-t-il entre Micheline (môman) et Micheline (matante) ?
Il faut savoir que Micheline (ma tante) dans la pièce est en réalité inspirée d’une amie qui a traversé bien des épreuves et qui est décédée dernièrement. Mais la vraie Micheline (ma tante) a bel et bien existé dans ma famille.
Dans la pièce, Micheline (ma mère) avait sept enfants et une entreprise agricole à gérer. Micheline (ma tante), elle, n’avait qu’une fille, et c’est son mari qui ramenait l’argent à la maison. Quand il l’a quittée, elle s’est retrouvée sans rien. Ma mère, de son côté, s’est battue pour obtenir son nom dans les papiers de l’entreprise familiale : c’était une féministe de son temps.
Aussi, le temps était un luxe dans ma famille, où tout le monde travaillait sans arrêt. J’enviais ma tante et ma cousine, qui semblaient pouvoir profiter de la vie, plutôt que de se noyer dans le travail comme nous. Mais aujourd’hui, je suis fier d’avoir grandi dans une famille qui m’a transmis les valeurs de travail, de persévérance et de rigueur.
Aura-t-on droit à un∙e Michelin∙e∙s, une trilogie quoi, qui se promènera comme Michelin au Québec ?
Comme je le dis souvent : étant donné que Michelin a bien fonctionné… pourquoi ne pas continuer dans la même veine ? Hahaha. Plus sérieusement, après avoir parlé des femmes de l’époque, je me pencherai sur les hommes de mon enfance, qui n’étaient pas toujours les modèles que j’aurais voulus. Je veux aborder l’homophobie, la misogynie et notre société patriarcale — toujours avec humour et amour. Je profiterai d’une résidence en France cette année pour écrire mon troisième texte : Michels. Ce sera encore ma compagnie, le Théâtre de la Marée haute, qui produira le spectacle. Avec ma complice Catherine Desjardins-Jolin, nous rêvons aussi de présenter la trilogie au terme de ce cycle de création.
Que représente un festival comme Fous de théâtre pour un créateur ?
C’est un échange riche avec un public curieux et averti. C’est aussi une collaboration précieuse avec des partenaires de longue date. Nous avons présenté Michelin l’an dernier, et j’adore aller à la rencontre d’un public en dehors de Montréal qui suit notre travail depuis des années.
Michelines est présenté au Centre d’art Diane-Dufresne de Repentigny le 3 octobre 2025.