Tenir parole : mouvements du désir
Louise Bédard a démontré au cours des ans son extrême polyvalence et son désir constant d’exploration. Elle tient en effet parole avec ce spectacle présenté au Festival international de la littérature (FIL). Elle s’exécute aussi sur des paroles de Louise Bombardier, Evelyne de la Chenelière, Véronique Côté, Rachel Graton et Denise Desautels. Des mots finement entrelacés, inspirants et souvent devancés par la danseuse. Des mots lus par Angelo Barsetti, complice incontournable de cette célébration de l’esprit par le corps.
« Celle qui s’offre à tous les regards », écrit l’une des autrices à propos de Louise Bédard. L’artiste arrive sur scène en crachant au sol ce qui ressemble à de l’encre noire. Il en coulera de toutes les couleurs au cours de la représentation sur du papier, sur les murs et sur la danseuse. Les lectures commencent ensuite sur un mode léger ; Bédard s’exécutant sur les signes de ponctuation de la langue française. Puis apparaissent, dans cet univers où l’abstraction et la poésie s’incarnent et se vivent, celle dont les gestes et mouvements expriment tout, celle de la jeune fille qui joue au ballon chasseur, celle dont les cheveux parlent, celle qui souffre et celle qui rit.
Parfois, il est impossible de déchiffrer ce qui du texte ou de la chorégraphie semble primer. C’est la limite d’un tel exercice, mais la joie, oui, la joie, est bien là, tapie au fond du corps de Louise Bédard, et elle émerge par éclats. Durant sa carrière, la danseuse a tout dit avec si peu de mots, et elle continuera sans aucun doute.
Idéation : Angelo Barsetti. Mouvement : Angelo Barsetti et Louise Bédard. Textes : Louise Bombardier, Evelyne de la Chenelière, Véronique Côté, Rachel Graton et Denise Desautels. Son : Jean Gaudreau. Lumière : Cédric Delorme-Bouchard. Coupe et confection du costume : Julio Mejia. Conseillère à la dramaturgie : Marie Brassard. Une création d’Angelo Barsetti et de Louise Bédard, en coproduction avec le FIL 2025 et en codiffusion avec l’Agora de la danse, présentée du 1er au 3 octobre 2025 à l’Agora de la danse.
Une famille à Bruxelles : Parfois, mais peut-être
Monique Spaziani brille dans cette lecture sentie et émouvante. Une table, une chaise et un ordinateur lui servent d’accessoires. Quoique son personnage semble fatigué dès le début, la comédienne déambule la plupart du temps autour dudit meuble. Dans le coin droit de la scène, quelque peu dans l’ombre, l’excellent guitariste Bernard Falaise accompagne le texte de façon imaginative et subtile.
Ce premier récit de la cinéaste Chantal Akerman, disparue trop jeune en 2015, se lit à la première personne du singulier, même si plusieurs voix de femmes l’utilisent tour à tour. Entre la vie et la mort, il s’agit des paroles du quotidien de celle qui est devenue veuve. Les phrases sont hachurées de beaucoup de « parfois », de « mais » et de « peut-être ». La femme doute parfois. Elle est peut-être encore troublée dans son deuil, mais il est certain qu’elle hésite avant d’exprimer sa propre vérité. Il faut dire qu’elle parle surtout des autres : ses filles, son mari, sa famille, ses amies, etc.
Dirigée par Brigitte Haentjens, Monique Spaziani fait beaucoup plus que de la lecture. Tous les mots et les silences sont joués, incarnés. Il y a des moments drôles, d’autres émouvants, notamment lorsqu’il est question des relations parents-enfants.
Interprétation : Monique Spaziani. Conception musicale et musique sur scène : Bernard Falaise. Texte : Chantal Akerman (L’Arche, 1998, nouvelle édition, 2022). Montage et mise en lecture : Brigitte Haentjens. Lumière : Martin Sirois. Production du FIL 2025, en codiffusion avec le Théâtre Outremont. Présenté au Théâtre Outremont le 2 octobre 2025.
Tenir parole : mouvements du désir
Louise Bédard a démontré au cours des ans son extrême polyvalence et son désir constant d’exploration. Elle tient en effet parole avec ce spectacle présenté au Festival international de la littérature (FIL). Elle s’exécute aussi sur des paroles de Louise Bombardier, Evelyne de la Chenelière, Véronique Côté, Rachel Graton et Denise Desautels. Des mots finement entrelacés, inspirants et souvent devancés par la danseuse. Des mots lus par Angelo Barsetti, complice incontournable de cette célébration de l’esprit par le corps.
« Celle qui s’offre à tous les regards », écrit l’une des autrices à propos de Louise Bédard. L’artiste arrive sur scène en crachant au sol ce qui ressemble à de l’encre noire. Il en coulera de toutes les couleurs au cours de la représentation sur du papier, sur les murs et sur la danseuse. Les lectures commencent ensuite sur un mode léger ; Bédard s’exécutant sur les signes de ponctuation de la langue française. Puis apparaissent, dans cet univers où l’abstraction et la poésie s’incarnent et se vivent, celle dont les gestes et mouvements expriment tout, celle de la jeune fille qui joue au ballon chasseur, celle dont les cheveux parlent, celle qui souffre et celle qui rit.
Parfois, il est impossible de déchiffrer ce qui du texte ou de la chorégraphie semble primer. C’est la limite d’un tel exercice, mais la joie, oui, la joie, est bien là, tapie au fond du corps de Louise Bédard, et elle émerge par éclats. Durant sa carrière, la danseuse a tout dit avec si peu de mots, et elle continuera sans aucun doute.
Tenir parole
Idéation : Angelo Barsetti. Mouvement : Angelo Barsetti et Louise Bédard. Textes : Louise Bombardier, Evelyne de la Chenelière, Véronique Côté, Rachel Graton et Denise Desautels. Son : Jean Gaudreau. Lumière : Cédric Delorme-Bouchard. Coupe et confection du costume : Julio Mejia. Conseillère à la dramaturgie : Marie Brassard. Une création d’Angelo Barsetti et de Louise Bédard, en coproduction avec le FIL 2025 et en codiffusion avec l’Agora de la danse, présentée du 1er au 3 octobre 2025 à l’Agora de la danse.
Une famille à Bruxelles : Parfois, mais peut-être
Monique Spaziani brille dans cette lecture sentie et émouvante. Une table, une chaise et un ordinateur lui servent d’accessoires. Quoique son personnage semble fatigué dès le début, la comédienne déambule la plupart du temps autour dudit meuble. Dans le coin droit de la scène, quelque peu dans l’ombre, l’excellent guitariste Bernard Falaise accompagne le texte de façon imaginative et subtile.
Ce premier récit de la cinéaste Chantal Akerman, disparue trop jeune en 2015, se lit à la première personne du singulier, même si plusieurs voix de femmes l’utilisent tour à tour. Entre la vie et la mort, il s’agit des paroles du quotidien de celle qui est devenue veuve. Les phrases sont hachurées de beaucoup de « parfois », de « mais » et de « peut-être ». La femme doute parfois. Elle est peut-être encore troublée dans son deuil, mais il est certain qu’elle hésite avant d’exprimer sa propre vérité. Il faut dire qu’elle parle surtout des autres : ses filles, son mari, sa famille, ses amies, etc.
Dirigée par Brigitte Haentjens, Monique Spaziani fait beaucoup plus que de la lecture. Tous les mots et les silences sont joués, incarnés. Il y a des moments drôles, d’autres émouvants, notamment lorsqu’il est question des relations parents-enfants.
Une famille à Bruxelles
Interprétation : Monique Spaziani. Conception musicale et musique sur scène : Bernard Falaise. Texte : Chantal Akerman (L’Arche, 1998, nouvelle édition, 2022). Montage et mise en lecture : Brigitte Haentjens. Lumière : Martin Sirois. Production du FIL 2025, en codiffusion avec le Théâtre Outremont. Présenté au Théâtre Outremont le 2 octobre 2025.