Carnets Dernier numéro JEU 196 ∙ Angela Konrad

De nos ponts à celui d’Avignon

© Christophe Raynaud de Lage / Festival d'Avignon

Jeu inaugure avec ces Carnets sur le Festival d’Avignon 2025 une nouvelle rubrique, qui se veut, dans la mesure du possible pour un périodique trimestriel, plus arrimée avec une certaine actualité, et dont les lectrices et lecteurs trouveront un prolongement sur le site web de la revue.

En juin dernier, alors que le comité de rédaction se réunissait peu de temps après la fin du Festival TransAmériques, d’autres festivals débutaient et donnaient le coup d’envoi à la période estivale. De Montréal à Québec, de Stratford à Toronto, comment rendre compte de la richesse artistique des scènes théâtrales d’ici et d’ailleurs ? Derrière cette question apparaît celle de la concordance entre l’actualité artistique et celle de la production de la revue. De toute évidence, il nous faut accepter que nous ne puissions anticiper, au moment où les collaborateurs et collaboratrices proposent leurs articles, ce qui sera joué et défendu sur les scènes au moment de la publication. Pourtant, il est de plus en plus fréquent que les directions des théâtres et des festivals annoncent leur programmation quelques mois avant leur lancement officiel, permettant ainsi au public non seulement d’avoir une idée générale de la saison à venir, mais également de profiter d’abonnements plus avantageux. Toutefois, lorsque ces dévoilements sont organisés, ils arrivent souvent « trop tard » dans notre calendrier de production, puisque le contenu d’un numéro se doit d’être prêt entre trois et quatre mois avant sa publication. À moins que…

Imaginer une nouvelle rubrique n’est jamais anodin, puisque cela suppose de la penser dans son devenir. « Carnets » est née de cette envie et de ce besoin de nous rapprocher au plus près des pratiques et des discours artistiques actuels. Que nous pensions aux carnets de notes, de route, de mise en scène, il est toujours question d’une écriture spontanée qui conserve la trace, la mémoire d’une pensée qui nous traverse. Précipitation, urgence, le geste de la prise de notes s’illustre par une sincérité similaire à celle d’une discussion à bâtons rompus. Conçus comme un espace de liberté, tant dans la forme que dans le fond, les Carnets vous seront désormais offerts à chaque numéro dans leur version condensée, et se retrouveront en intégralité sur le site internet de la revue.

Dans l’édito de la 79e édition du Festival d’Avignon, Tiago Rodrigues écrivait : « Soyons l’autre dans les mots, car c’est la plus belle façon d’être pleinement nous-mêmes. Ensemble. » Xes premiers carnets, nous avons souhaité les confier à quatre collaboratrices et collaborateurs, qui nous racontent leur festival. Deux sont journalistes et critiques de théâtre, les deux autres sont artistes et participent chaque année à cet évènement en accompagnant plusieurs groupes de jeunes avec les Ceméa. Pendant un mois, ils et elles nous ont confié leurs ressentis, leurs réflexions et leurs questionnements face aux milliers de propositions artistiques d’Avignon. Nous les en remercions.

À propos de

Enzo Giacomazzi est doctorant et chargé de cours en études et pratiques des arts à l’UQAM ainsi qu’en études théâtrales à l’Université Sorbonne Nouvelle ‒ Paris 3.