Au moment d’écrire ces lignes, la rentrée d’automne bat son plein, avec ses programmations foisonnantes, ses créations artistiques bienveillantes ou virulentes alors que le monde démocratique chancelle, et ce, malgré les conditions de production dégradées décriées par tant d’artistes et de compagnies en mal de moyens. Devant les injonctions de nos gouvernants visant à combler les déficits abyssaux que leurs mauvaises décisions ont aggravés sinon provoqués, et l’accent (l’argent) mis dorénavant sur la défense armée, l’inquiétude monte ; il y a de quoi être aux abois !
À Ottawa, le déficit annoncé – le budget 2026-2027 sera dévoilé dans quelques jours – se chiffrerait à 100 milliards $ ! Le gouvernement Carney demande aux ministères et sociétés d’État, incluant son Conseil des arts, de réduire leurs dépenses de 10 à 15 % d’ici 2028-2029. La culture, pour ce gouvernement, ne fait à l’évidence pas partie des armes de défense contre les attaques de nos voisins du Sud. Dans un contexte guerrier qui se répand à l’échelle planétaire, il faut lui faire comprendre que la culture est justement ce qui nous distingue de ces voisins-là, auxquels on a de moins en moins envie de ressembler et de s’unir.
C’est bien à la culture que les autocrates et dictateurs de tout poil s’attaquent en premier. Une déclaration du comité exécutif de l’Association internationale des critiques de théâtre (AICT), en date du 1er octobre, nous le rappelle et appelle à la solidarité pour défendre « la valeur du théâtre en tant que force humanisante », dans un monde « où l’autoritarisme renaît ». Oui, la culture peut être une arme de guerre. M. Carney, une démocratie qui s’attaque à la culture fragilise son propre système et participe à creuser les inégalités sociales et intellectuelles.
Au Québec, alors que les débats autour de l’immigration prennent toute la place et que la seule action d’un gouvernement en chute libre est d’interdire le « iel »…, plusieurs directions d’institutions théâtrales ont aussi pris la parole dans une Déclaration de solidarité avec la Palestine, joignant leurs voix à toutes celles qui s’élèvent sur la planète pour dénoncer « la destruction programmée d’un peuple ». Plusieurs gouvernements, dont celui du Canada, ayant affirmé leur reconnaissance de l’État palestinien, on demande que cette décision ne soit pas que symbolique mais « devienne un véritable levier de changement ».
***
La culture doit être un outil de transmission, de partage et d’ouverture. Comme les artistes, qui ne baissent pas les bras, persistent et signent à chaque rentrée d’automne, les rédactrices et rédacteurs, collaboratrices et collaborateurs de la revue Jeu ne chôment pas non plus ! Une grande fierté nous porte, au moment de lancer ce numéro 196, dont le dossier est consacré à Angela Konrad, metteure en scène exigeante et audacieuse qui électrise notre théâtre. Plusieurs interprètes et membres des équipes de conception dont elle a su tirer le meilleur témoignent de leur travail avec cette créatrice d’exception, et de sa faculté à mettre le feu aux planches.
À l’aube du 50e anniversaire de Jeu, qui marquera 2026, l’équipe soudée de la rédaction se réjouit du retour de Mario Cloutier à la rédaction en chef, et mesure l’ampleur des défis à venir. Une restructuration et une réflexion stratégique sont en cours, accompagnées par notre vaillant conseil d’administration, pour assurer la pérennité d’une publication que nous croyons indispensable. Déjà, nous inaugurons une nouvelle section : les Carnets offriront un espace plus libre aux pratiques et discours artistiques actuels, et connaîtront un prolongement sur le site internet de Jeu. Cette première parution est consacrée à la récente édition du Festival d’Avignon : quatre correspondant·es vous livrent généreusement leurs perceptions et réflexions sur les œuvres vues et les artistes croisé·es là-bas cet été. Bonne lecture !
Au moment d’écrire ces lignes, la rentrée d’automne bat son plein, avec ses programmations foisonnantes, ses créations artistiques bienveillantes ou virulentes alors que le monde démocratique chancelle, et ce, malgré les conditions de production dégradées décriées par tant d’artistes et de compagnies en mal de moyens. Devant les injonctions de nos gouvernants visant à combler les déficits abyssaux que leurs mauvaises décisions ont aggravés sinon provoqués, et l’accent (l’argent) mis dorénavant sur la défense armée, l’inquiétude monte ; il y a de quoi être aux abois !
À Ottawa, le déficit annoncé – le budget 2026-2027 sera dévoilé dans quelques jours – se chiffrerait à 100 milliards $ ! Le gouvernement Carney demande aux ministères et sociétés d’État, incluant son Conseil des arts, de réduire leurs dépenses de 10 à 15 % d’ici 2028-2029. La culture, pour ce gouvernement, ne fait à l’évidence pas partie des armes de défense contre les attaques de nos voisins du Sud. Dans un contexte guerrier qui se répand à l’échelle planétaire, il faut lui faire comprendre que la culture est justement ce qui nous distingue de ces voisins-là, auxquels on a de moins en moins envie de ressembler et de s’unir.
C’est bien à la culture que les autocrates et dictateurs de tout poil s’attaquent en premier. Une déclaration du comité exécutif de l’Association internationale des critiques de théâtre (AICT), en date du 1er octobre, nous le rappelle et appelle à la solidarité pour défendre « la valeur du théâtre en tant que force humanisante », dans un monde « où l’autoritarisme renaît ». Oui, la culture peut être une arme de guerre. M. Carney, une démocratie qui s’attaque à la culture fragilise son propre système et participe à creuser les inégalités sociales et intellectuelles.
Au Québec, alors que les débats autour de l’immigration prennent toute la place et que la seule action d’un gouvernement en chute libre est d’interdire le « iel »…, plusieurs directions d’institutions théâtrales ont aussi pris la parole dans une Déclaration de solidarité avec la Palestine, joignant leurs voix à toutes celles qui s’élèvent sur la planète pour dénoncer « la destruction programmée d’un peuple ». Plusieurs gouvernements, dont celui du Canada, ayant affirmé leur reconnaissance de l’État palestinien, on demande que cette décision ne soit pas que symbolique mais « devienne un véritable levier de changement ».
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La culture doit être un outil de transmission, de partage et d’ouverture. Comme les artistes, qui ne baissent pas les bras, persistent et signent à chaque rentrée d’automne, les rédactrices et rédacteurs, collaboratrices et collaborateurs de la revue Jeu ne chôment pas non plus ! Une grande fierté nous porte, au moment de lancer ce numéro 196, dont le dossier est consacré à Angela Konrad, metteure en scène exigeante et audacieuse qui électrise notre théâtre. Plusieurs interprètes et membres des équipes de conception dont elle a su tirer le meilleur témoignent de leur travail avec cette créatrice d’exception, et de sa faculté à mettre le feu aux planches.
À l’aube du 50e anniversaire de Jeu, qui marquera 2026, l’équipe soudée de la rédaction se réjouit du retour de Mario Cloutier à la rédaction en chef, et mesure l’ampleur des défis à venir. Une restructuration et une réflexion stratégique sont en cours, accompagnées par notre vaillant conseil d’administration, pour assurer la pérennité d’une publication que nous croyons indispensable. Déjà, nous inaugurons une nouvelle section : les Carnets offriront un espace plus libre aux pratiques et discours artistiques actuels, et connaîtront un prolongement sur le site internet de Jeu. Cette première parution est consacrée à la récente édition du Festival d’Avignon : quatre correspondant·es vous livrent généreusement leurs perceptions et réflexions sur les œuvres vues et les artistes croisé·es là-bas cet été. Bonne lecture !